Depuis 2014, le nombre de fumeurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans a diminué de 4 millions. La proportion de fumeurs quotidiens est passée de 28,6 % en 2014 à 18,2 % en 2024.
Le ministère de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, la MILDECA et Santé publique France saluent ”une avancée majeure pour la santé publique, rendue possible grâce à la mobilisation collective de l’ensemble des acteurs de santé engagés dans la lutte contre le tabac”.
Des chiffres en forte baisse chez les adultes et les jeunes
En 2024, la prévalence du tabagisme parmi les 18-75 ans s’élève à 25 %, contre 32 % en 2021. Le tabagisme quotidien recule également, passant de 25 % à 18 % sur la même période.
Cette tendance favorable concerne aussi les jeunes : parmi les 17 ans, la part de fumeurs quotidiens est passée de 25,1 % en 2017 à 15,6 % en 2022. Chez les 18-29 ans, le taux est tombé de 29 % en 2021 à 18 % en 2024. La proportion de personnes n’ayant jamais fumé atteint désormais 44 %.
Une politique de santé publique jugée efficace
Le recul du tabagisme est attribué à la continuité des politiques publiques engagées depuis 2014 dans le cadre du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT), puis du Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027. Ce dernier visait à réduire la prévalence du tabagisme quotidien à 20 % d’ici 2027, un objectif atteint et dépassé dès 2024.
Parmi les mesures mises en avant figurent le paquet neutre, la hausse des prix, l’extension des espaces sans tabac, le remboursement des substituts nicotiniques, ainsi que des campagnes de prévention comme Mois sans tabac, lancé en 2016.
”La baisse historique du tabagisme, chez les adultes comme chez les plus jeunes, montre qu’une politique globale, ambitieuse et continue, réunissant les pouvoirs publics, les professionnels et les associations porte ses fruits”, souligne le Dr Nicolas Prisse, président de la MILDECA.
Des inégalités sociales et territoriales persistantes
Santé publique France nuance toutefois ces résultats en rappelant que le tabagisme reste fortement marqué par les inégalités sociales et territoriales. Le tabagisme quotidien demeure deux fois plus fréquent chez les ouvriers que chez les cadres (25 % contre 12 %), et trois fois plus élevé chez les personnes en difficulté financière (30 % contre 10 %). Les personnes au chômage sont également davantage touchées (30 % contre 19 % chez les actifs).
Sur le plan géographique, les régions Grand Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur présentent les taux les plus élevés, tandis que l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les DROM (sauf La Réunion) affichent des niveaux plus faibles.
Des indicateurs concordants
Les données du Baromètre sont cohérentes avec d’autres indicateurs économiques et sanitaires.
Les livraisons de tabac aux buralistes ont chuté de 24 % entre 2021 et 2024, tandis que les ventes de traitements de sevrage ont progressé de 29 % sur la même période.
En 2024, 55 % des fumeurs quotidiens expriment leur volonté d’arrêter de fumer, et 17,3 % déclarent avoir fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine dans l’année.
”La baisse du tabagisme observée en 2024 marque une avancée majeure pour la santé publique. [...] Les fortes inégalités sociales de consommation appellent toutefois à poursuivre et à renforcer nos actions”, déclarent le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, et le Pr Didier Lepelletier, directeur général de la Santé.
Mois sans tabac : un défi collectif pour amplifier la tendance
Dans ce contexte, Santé publique France et le ministère de la Santé, en partenariat avec l’Assurance Maladie, lancent la 10? édition du défi "Mois sans tabac" à partir du 1er novembre 2025.
L’opération met à disposition :
- un site dédié (mois-sans-tabac.tabac-info-service.fr ),
- l’application Tabac info service,
- le numéro 39 89 pour un accompagnement personnalisé,
- des kits gratuits en pharmacie,
- et des actions locales coordonnées par les Agences régionales de santé.
”Mois sans tabac, porté par l’agence, commence dans quelques jours. Cette opération basée sur l’accompagnement et le collectif a démontré son efficacité auprès des fumeurs”, rappellent les responsables de Santé publique France.