In-two : deux photographes, deux regards, direction Pitchipoï

Publié le 21/12/2013 - 10:18
Mis à jour le 17/04/2019 - 15:12

« Pitchipoï » est le surnom qu’utilisaient les Juifs de France pour désigner la destination inconnue, mystérieuse et redoutable des convois de déportés. Simon Daval, 26 ans, et Jean-François Lami, 48 ans, sont francs-comtois et photographes professionnels. Ils ont parcouru Drancy-Auschwitz avec leurs appareils et ont rapporté leur point de vue dans près de 3.000 photos chacun…

Les deux photographes, Simon Daval et Jean-François Lami, sont partis ensemble pour une traversée lourde d'histoire sur les traces des juifs déportés à Auschwitz. Ils ont parcouru 2.000 km de voies ferrées, 74 convois, 53 heures de trajet, une cinquantaine de gares, 70 ans après le passage des premiers "trains de la mort".

Pour Simon Daval, "Le plus difficile dans ce projet, c'était de se plonger dans l'Histoire, ressentir le passé, s'en nourrir photographiquement dans des gares qui pour la plupart étaient vraiment contemporaines, actuelles. Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est l'idée de cheminement, de "voyage". On ne peut, bien sûr, pas se mettre à la place des déportés entassés dans des convois, mais tout au long de notre trajet, nous avons essayé de penser, d'imaginer ce qu'ils pouvaient éprouver : la longueur, la faim, la promiscuité, les odeurs, le défilement... Et de traduire ces ressentis photographiquement en utilisant des mouvements, des flous, des bougés... "

Pour Jean-François Lami, "il y avait une certaine appréhension à découvrir l'horreur  des camps d'extremination, l'horreur du systeme mise en place par les nazis et effectivement plus nous nous rapprochions des camps et plus la tension était forte. Une fois dans le camp finalement, et grâce au filtre du boitier photo, mais aussi le fait d'être en duo à atténuer un peu les choses. Malgré tout, losque vous voyez les collègiens, les étudians, les adultes en larmes en sortant du musée, c'est assez déstabilisant. C'est une histoire universelle, peu importe le religion, la nationalité, c'est l'histoire de l'humanité."

"Un duo fait pour durer"

Pour ces deux photographes, les aventures ne sont pas terminées ! Après ce premier voyage, ils n'ont pas l'intention de rester statiques très longtemps. "Notre duo "In-Two" est fait pour durer, c'est notre premier projet commun mais nous en aborderons d'autres par la suite, mais ce n'est pas encore d'actualité." 

De Drancy/Bobigny à Auschwitz    

De mars 1942 à août 1944, près de 74.000 Juifs sont déportés depuis la France vers l’Est. Auschwitz (Pologne), principal camp d’extermination est la destination de la plupart d’entre eux.

Le découpage de la France induit des lieux de départ différents. Les Juifs arrêtés en zone Nord et en zone Sud sont internés à Drancy (93) au camp de rassemblement de la Cité de la Muette et partent de la gare du Bourget-Drancy de juin 1942 à juillet 1943 (41 convois soit près de 40 000 personnes), et de la gare de Bobigny (93), entre juillet 1943 et le août 1944 (21 convois soit près de 22 500 personnes). Ceux arrêtés dans le Nord-Pas-de-Calais sont rassemblés à Lille et partent, dans un premier temps, pour la Belgique.

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