La fin de vie au cœur des débats

Publié le 02/11/2012 - 11:02
Mis à jour le 02/11/2012 - 11:02

Une mission présidentielle, menée par le professeur parisien Didier Sicard, doit permettre d’établir d’ici la fin 2012, un rapport sur les enjeux futurs de la fin de vie. Elle était de passage mardi, à Besançon.

Comment respecter les souhaits réels des personnes qui vont mourir et ceux de leurs familles ? Doit-on ou non légaliser l’euthanasie ? Autant de questions qui se posent aujourd’hui comme un véritable enjeu de société. Un enjeu autour duquel le Président, François Hollande, a souhaité mettre en place une mission de réflexion. Une attention particulière est ainsi portée depuis le début de l’été sur l’information de la population et la formation des professionnels.

Des débats citoyens sont organisés dans plusieurs régions. Après Strasbourg, Montpellier et Grenoble, la mission s’est donc arrêtée à Besançon le 30 octobre dernier. Le rendez-vous était donné à la Maison de l’économie.

La loi Léonetti, encore trop méconnue

Cinq ateliers de travail réunissant des professionnels locaux de la santé, des associations de patients et des membres de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) de Franche-Comté se sont tenus dans la matinée, avec le soutien notamment de l’Agence régionale de santé (ARS). Une table ronde ouverte au grand public a également été organisée en fin de journée.

L’objectif ? « Permettre une prise de parole à la base et prendre le pouls du citoyen », explique Bruno Herry, président de la CRSA. « 70% de nos concitoyens ignorent le contenu de la loi Léonetti relative aux droits des malades et à la fin de vie. Et cela ne s’arrête pas aux seuls francs-comtois, certains professionnels ignorent toute la problématique de la fin de vie. »

Comme si la médecine pouvait résoudre notre finitude

Parmi les sujets abordés lors de ce rendez-vous : les alternatives possibles au maintien à domicile, le développement suffisant des soins palliatifs ou l’expression des souhaits des patients. « Tout se passe comme si nous avions cru que la médecine pouvait résoudre notre finitude », remarque le professeur Régis Aubry, qui dirige le département douleur-soins palliatifs au CHU de Besançon, également membre de la mission Sicard et président de l’Observatoire de la fin de vie.

« Les progrès réalisés en médecine nous permettent aujourd’hui de guérir des personnes mais qui gardent ensuite des vulnérabilités. » L’erreur, selon lui, serait ainsi de réduire la question de la fin de vie à la toute fin de vie. « Est-ce que notre système de santé avait prévu que nous participerions à cette vulnérabilité et que nous créerions une dépendance ? »

Tout l’enjeu consiste donc aujourd’hui « à réorganiser notre système de santé, penser de nouvelles formes de solidarité et aller vers le moins médicalisé », souligne le professeur Aubry.

Car si l’espérance de vie augmente, l’espérance de vie avec une maladie grave augmente elle aussi… « Aujourd’hui, il arrive que nous fassions des soins palliatifs pendant plusieurs mois voire plusieurs années », poursuit-il.

La France se distinguerait des autres pays d’Europe sur cette question en médicalisant beaucoup cette fin de vie. Or, il ne s’agirait pas tant de multiplier les structures hospitalières ou médico-sociales que de développer une véritable culture et un débat public autour de la fin de vie, selon les professionnels. Ou, comment trouver le bon équilibre entre acharnement thérapeutique et respect des malades ? « C’est pourquoi nous fournirons au Président un rapport qui ne sera pas tant des réponses que des questions », conclut le professeur Aubry.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Grève des pharmaciens : l’ARS réquisitionne des pharmacies grévistes pour assurer la continuité du service d’urgence

Face au mouvement de grève des gardes engagé par les pharmaciens d’officine, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté se mobilise pour garantir l’accès aux médicaments en situation d’urgence sur l’ensemble du territoire régional, a-t-on appris ce vendredi 4 juillet.

Association le Don Du Souffle : deux bourses de 20.000€ attribuées à des chercheurs

Cela fait déjà dix ans que le Don Du Souffle s’engage annuellement dans des projets de recherche qui lui tiennent à cœur, en parallèle de ses activité principales. Cette année, l’association a décidé de soutenir deux programmes de chercheurs du domaine de la santé en leur attribuant une bourse de 20 000€ chacun, apprend-on ce mois de juillet 2025.

Parler du don d’organes en famille : l’appel de Philippe Patton, nouveau président de France ADOT

Philippe Patton, président de ADOT 25 à Pontarlier depuis 2014, a été élu président de France ADOT lors de l’assemblée générale annuelle de la fédération, qui s’est tenue à Paris samedi 28 juin 2025. Ce militant engagé dans la cause du don d’organes depuis 16 ans succède à la présidence de cette fédération nationale qui regroupe 63 associations départementales. Avec lui, on fait le point sur le don d’organe en France et la loi.

”Bonjour la santé” à Besançon : un théâtre forum primé et salué par les professionnels de santé

Présenté le 2 juillet 2025 à la séance plénière de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) à Besançon, le projet ”Bonjour la santé” a suscité l’intérêt des acteurs régionaux de la santé. Ce théâtre forum, fruit d’un travail collectif avec les habitants du quartier des Clairs-Soleils, a reçu le 1er prix du concours Droits des usagers en Bourgogne-Franche-Comté, une reconnaissance forte pour cette initiative locale.

Canicule meurtrière à Besançon : la Ville de Besançon rappelle les dispositifs de soutien 

Comme nous vous en informions ce mardi matin, un homme sans domicile fixe est décédé sur la place du 8 Septembre, en plein centre-ville de Besançon. Selon la Ville de Besançon, ce décès serait ”très certainement en lien avec la canicule en cours”, alors que la région est frappée par une vague de chaleur intense depuis plusieurs jours. Elle rappelle les mesures en place et réflexes à avoir en cas de détresse.

Canicule en Bourgogne Franche-Comté : les conseils en cas de pic de pollution de l’air

Selon le dernier bulletin de l’air communiqué par l’organisation Atmo Bourgogne Franche-Comté, une dégradation est attendue mardi 1er juillet 2025 sur une grande partie de la région suite à la formation d’ozone en raison de la météo. Voici quelques recommandations sanitaires du ministère de la Santé en cas d’épisode ou de pic de pollution de l’air.

Pollution de l’air : une nette dégradation attendue en Bourgogne-Franche-Comté

Selon le bulletin d'Atmo Bourgogne Franche-Comté publié lundi 30 juin 2025, la qualité de l'air sur l’ensemble de la région est fortement affectée par les conditions météorologiques actuelles. Les fortes chaleurs combinées à un ensoleillement soutenu favorisent la formation d’ozone, principal polluant mesuré ces jours-ci.

Canicule : l’association Peta alerte sur les dangers pour les animaux

Alors que la France affronte une intense vague de chaleur cette semaine au moins jusqu’au 2 juillet 2025, l’organisation de défense des droits des animaux Peta (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) alerte sur les dangers que représentent les températures élevées pour les animaux de compagnie et la faune sauvage.

Alimentation : les 6 conseils de Valentine Caput pour bien profiter de l’été !

L'OEIL DE LA DIET • Barbecues improvisés, apéros chips-saucisson, glaces, churros, restaurants en tout genre… les tentations sont nombreuses en cette période de l’année pour lâcher son rythme et ses habitudes alimentaires ! Mais équilibre et plaisir ne sont pas incompatibles… il faut juste avoir les bons réflexes !

Mobilisation le 28 juin à Besançon contre la loi Duplomb, une ”loi poison” selon des associations

Un large front d’associations, de syndicats agricoles et de formations politiques appelle à un rassemblement régional samedi 28 juin 2025, de 16h30 à 18h30, place Granvelle à Besançon. L’objectif : dénoncer la loi Duplomb, qualifiée de “loi poison” par ses opposants.

Baignade en Bourgogne-Franche-Comté : 87% des sites jugés d’”excellente ou de bonne qualité”

Alors que l’été démarre et que les congés approchent, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté rappelle les dispositifs mis en place pour garantir une baignade sûre sur les sites naturels et artificiels de la région. 87% des sites étaient jugés d’excellente ou de bonne qualité, assure l’Agence.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.08
légère pluie
le 07/07 à 03h00
Vent
4.59 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
100 %