Le magistrat qui proposait sa fille pour des rapports sexuels révoqué

Publié le 14/07/2021 - 17:45
Mis à jour le 14/07/2021 - 13:31

Le Conseil supérieur de la magistrature a prononcé ce mardi 13 juillet la révocation du juge dijonnais, qui avait reconnu avoir diffusé ses photos de sa fille de 12 ans sur un site de rencontres libertines.

 © Succo via Pixabay
© Succo via Pixabay

C’est la sanction disciplinaire la plus lourde possible à l’encontre d’un magistrat. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a prononcé ce mardi la révocation d’Olivier B., magistrat qui avait reconnu proposer sur Internet à des inconnus d’avoir des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans.

Le conseil de discipline du CSM compétent à l’égard des magistrats du siège a suivi la demande du ministère de la Justice qui avait sollicité le 17 juin la révocation du magistrat de 55 ans, déjà sous le coup d’une interdiction temporaire d’exercer depuis un an. La motivation de la décision du CSM n’était pas connue dans l’immédiat.

Le magistrat avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en juin 2020 pour corruption de mineur et "provocation non suivie d’effets à la commission de crime de viol et de délit d’agression sexuelle", des infractions punies de dix ans d’emprisonnement. L’information judiciaire, ouverte à Besançon, est toujours en cours.

Nicole Belloubet, alors garde des Sceaux, avait saisi le CSM en août 2020, accusant l’homme d’avoir "gravement manqué à la probité, à la dignité, à l’honneur, au devoir de délicatesse dû à son état de magistrat", mais aussi d’avoir "gravement porté atteinte à la confiance en la fonction de magistrat, à l’image de la justice et au crédit de l’institution judiciaire".

"Fantasmes non concrétisés"

L’affaire a démarré en octobre 2019 après le signalement d’un site de rencontres libertin, alerté par un utilisateur affirmant qu’un internaute lui avait proposé d’associer sa fille de 12 ans à leurs ébats sexuels. Sur le profil, des images d’une jeune fille dans des "positions suggestives". Sur la plupart, on distingue parfaitement son visage.

L’enquête, menée à l’aide de cyber-infiltrations, a conduit à la mise en cause du magistrat aux évaluations élogieuses, exerçant comme vice-président du tribunal judiciaire de Dijon où il coordonnait le pôle des affaires familiales. Il a reconnu les faits, objectant toutefois qu’il s’agissait de "fantasmes qu’il n’aurait jamais concrétisés", selon le rapport lu lors de l’audience qui s’était tenue partiellement à huis clos.

Son avocate avait mis en avant un vieux 'traumatisme' lié à l’affaire Bodein, du nom du multirécidiviste surnommé «Pierrot le fou», condamné définitivement à la perpétuité incompressible pour trois meurtres sauvages et deux viols en 2004. Elle avait demandé au CSM de "dire qu’il n’y a pas lieu à sanction disciplinaire" en raison du "stress post-traumatique" dont est atteint selon elle le magistrat depuis cette affaire.

Le représentant de la Chancellerie avait déploré l’incapacité du magistrat à "assumer" le fait d’avoir posté de telles photos de sa fille de 12 ans et d’être allé jusqu’à "proposer le viol de sa fille à des inconnus". Olivier B. a "gravement porté atteinte" à l’image et à l’autorité de la Justice, et ses manquements ne peuvent conduire qu’à son "exclusion du corps judiciaire", avait estimé le directeur des services judiciaires, Paul Huber.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : la réclusion criminelle à perpétuité requise contre l’ex-anesthésiste

+VIDÉO • Cette semaine s’est terminée ce vendredi 12 décembre avec la deuxième et dernière partie du réquisitoire du ministère public au procès de Frédéric Péchier, anesthésiste accusé de 30 empoisonnements dont 12 mortels entre 2008 et 2017. Les avocates générales, Thérèse Brunisso et Christine de Curraize se sont relayées pour aboutir aux réquisitions…

Procès Péchier : des uppercuts verbaux de Christine de Curraize assénés sur l’ex-anesthésiste

MISE À JOUR À 16H08 • Le ministère public a poursuivi ce vendredi 12 décembre 2025 devant la cour d’assises du Doubs son réquisitoire visant à convaincre le jury de la culpabilité de l’accusé Frédéric Péchier, jugé depuis le 8 septembre 2025. Les avocates générales Christine de Curraize et Thérèse Brunisso se sont relayées pour aborder plusieurs des 30 empoisonnements survenus en 2008 et 2017 pour lesquels l’ancien praticien est jugé. L’anesthésiste sera fixé ce vendredi à l’issue du réquisitoire sur la peine requise à son encontre.

L’anesthésiste Péchier, “un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, dit l’accusation

"Ce n'est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer", a asséné jeudi 11 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'avocate générale Thérèse Brunisso, au début de ses réquisitions contre l'anesthésiste Frédéric Péchier.

Procès Péchier : les parties civiles fustigent le “crime du lâche”

Il a agi en "lâche" pour "transformer un lieu de soin en lieu de mort": les avocats des 30 victimes imputées à l'anesthésiste Frédéric Péchier et de leurs proches se sont dits convaincus mercredi 10 décembre 2025 de sa culpabilité, et ont souhaité qu'il soit "hanté" par leurs visages pendant de longues années en prison.

Procès Péchier à Besançon : “Pas de hasard ici, il n’y a que des rendez-vous avec la mort”

VIDEO • Ce mardi 9 décembre 2025, plusieurs avocats des parties civiles ont poursuivi leurs plaidoiries devant la cour d’assises de Besançon. Si certains tentent encore de comprendre ce qui s’est passé, d’autres, plus incisifs, accusent et rappellent les faits, dont les éléments "convergent tous" vers Frédéric Péchier.

Procès Péchier : le “traumatisme” de ses collègues, “victimes indirectes” des empoisonnements

Les médecins étaient "la cible", les patients "le moyen" : les avocats des collègues de Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, ont évoqué mardi 9 décembre 2025 le "traumatisme" vécu par ces anesthésistes "rongés par la culpabilité".

Au procès Péchier, des plaidoiries pour “mettre des mots” sur la douleur des victimes

Son crime était "tellement énorme": les avocats des 30 personnes que l'anesthésiste Frédéric Péchier est accusé d'avoir empoisonnées au bloc opératoire, et de leurs proches, ont commencé à plaider lundi 8 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs, pour "mettre des mots" sur la douleur des victimes.

Procès Péchier : organisation de la fin du procès et modalités d’accès à la Cour d’assises pour le public

Le procès de Frédéric Péchier par la Cour d’assises du Doubs arrive à son terme. On fait le point sur l’organisation et les modalités d’accès à la Cour pour les deux dernières semaines de procès à Besançon, du 8 au 19 décembre 2025. 

Interrogé sur sa personnalité, Frédéric Péchier se dévoile enfin…

"On a dépiauté toute ma vie": souvent décrié par les parties civiles pour son manque apparent d'émotion, l'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour 30 empoisonnements (dont 12 mortels) au bloc opératoire, s'est livré de manière inédite vendredi 5 décembre 2025 devant la cour d'assises, en évoquant notamment sa famille.

Au Procès Péchier, des avis psy divergents sur le profil de l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a-t-il le profil habituel d'un tueur en série? "Oui", a estimé une "profileuse" de la police devant la cour d'assises du Doubs, "non", a répondu à l'inverse un expert psychiatre jeudi 4 décembre 2025.

Procès Péchier : un psychologue dit n’avoir rien perçu d’alarmant chez l’accusé

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour l'empoisonnement de 30 patients, dont 12 sont morts, "ne m'est pas apparu, pas une seule seconde, comme narcissique, manipulateur ou pervers", s'est étonné mercredi 3 décembre 2025 devant la cour d'assises du Doubs un psychologue qui l'a reçu en consultation pour "épuisement professionnel". 

Frédéric Péchier, un anesthésiste “extrêmement brillant” à “l’ego démesuré” selon d’anciens collègues

Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, est un anesthésiste "extrêmement brillant" mais à "l'ego démesuré", ont témoigné mardi 2 décembre 2025 des praticiens qui l'ont cotoyé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2.71
ciel dégagé
le 14/12 à 21h00
Vent
1.35 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
92 %