Le pari de la fin des tests de "confort" pour le gouvernement

Publié le 15/10/2021 - 09:01
Mis à jour le 15/10/2021 - 09:54

C’est le jour ! À partir de ce vendredi  15 octobre 2021, les tests de dépistage du Covid-19 ne sont plus remboursés sauf sur motif médical ou pour les personnes vaccinées. Une décision qui pourrait se révéler un pari « à double tranchant » sur le plan sanitaire.

 © D Poirier
© D Poirier

Les tests continueront d'être remboursés pour raison médicale, soit sans prescription pour les personnes déjà vaccinées, soit sur prescription pour les autres. La gratuité devrait aussi être maintenue pour les mineurs.

Initialement annoncée pour pousser à la vaccination, cette décision répond aussi à des considérations économiques: "Il n'est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables", a justifié le Premier ministre.

Jusqu'ici la France était l'un des rares pays du monde à ne pas exiger de symptômes ou d'être cas contact pour rembourser intégralement les tests PCR. Une politique qui a un coût: 6,2 milliards d'euros cette année.

Depuis le début juillet, sauf pour raisons médicales, les tests étaient déjà devenus payants pour les touristes étrangers venant en France: ils doivent maintenant débourser 43,89 euros pour un test PCR, 25 euros pour un test antigénique.

"La logique est de rembourser les tests liés à des motifs réellement médicaux, et de continuer à inciter à se faire vacciner", a insisté le Premier ministre.

Alors que près des trois quarts de la population sont totalement vaccinés, il reste potentiellement 6 millions d'adultes à convaincre. Or faire payer les tests aux non-vaccinés pourrait les encourager à franchir le pas s'ils veulent bénéficier du pass sanitaire en vigueur.

Le revers de la médaille, c'est qu'on aura "probablement moins de personnes positives qui iront se faire tester", a indiqué à l'AFP l'épidémiologiste Pascal Crépey. Avec un risque de rebond de l'épidémie lié à l'arrivée de l'automne, il n'est pas certain que cette politique soit "tenable", estime-t-il.

"Des abus"

D'après les données du ministère, le nombre de tests réalisés est en baisse chaque semaine depuis un pic mi-août: on est passé de 5,7 millions de tests à cette date à 3,6 millions la semaine du 20 septembre.

Avec le déremboursement annoncé, certains redoutent une inégalité d'accès aux soins: "Seuls ceux qui pourront se le payer continueront à se tester", met en garde l'infectiologue Gilles Pialoux.

"Après le 15 octobre, l'accès aux soins différencié entre vaccinés et non vaccinés risque de favoriser la diffusion du virus. C'est à double tranchant" juge pour sa part Mahmoud Zureik, professeur d'épidémiologie à l'université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

Si l'épidémiologiste juge normal que "les tests de confort ne soient plus remboursés car on était dans l'excès et il y a eu des abus", restreindre leur accès comporte, selon lui, deux risques.

"On n'arrivera plus à suivre correctement l'évolution de l'épidémie car le taux d'incidence, un des indicateurs les plus précoces, sera affecté", avance-t-il.

Mais "le risque majeur, c'est que la nécessité d'être muni d'une prescription médicale dissuade des personnes qui ont des symptômes ou qui sont des cas contacts d'aller se faire tester. Par ailleurs, le temps de se procurer une prescription laisse au virus le temps de se diffuser".

Pour d'autres, c'est toute la politique de tests qu'il faut revoir de fond en comble: "On a gaspillé une quantité d'argent incroyable en tests tout en laissant circuler le virus car il n'y avait aucune stratégie pour ces tests", déplore ainsi Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave-Roussy.

Selon elle, on n'a jamais pu faire remonter tous les cas de Covid-19 car depuis le début de l'épidémie, "on a toujours testé n'importe comment".

Pour changer la donne, il faudrait maintenant "faire des tests groupés: par exemple dans toutes les classes de France deux fois par semaine", prône-t-elle.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Santé

Opération “portes closes” : de nombreuses pharmacies fermées et une manifestation le 30 mai à Besançon

Un préavis de grève a été déposé par la Fédération syndicale des pharmacies de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) jeudi 30 mai 2024, invitant les officines à participer une opération "portes closes". À Besançon, une manifestation est prévue place de la Révolution.

Une nouvelle communauté professionnelle territoriale de santé pour le Nord-Franche-Comté

Les professionnels du territoire, la direction territoriale de l’agence régionale de santé (ARS), la caisse primaire d’Assurance maladie du Doubs et la Mutualité sociale agricole de Franche-Comté ont signé officiellement ce mardi 28 mai 2024 le projet de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Avenir Santé. Le Nord-Franche-Comté est "désormais intégralement couvert par ces nouveaux modèles d’organisation des soins" précise l’ARS dans son communiqué.

“Le Tube à Essais” : qu’y a-t-il derrière ce nouveau projet du Hacking Health Besançon ?

En septembre 2024, Hacking Health Besançon lancera sa société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), baptisée "Le Tube à Essais". C’est dans le bâtiment Bioinnovation de Temis Santé que ce projet prendra vie, déjà soutenu par de nombreux partenaires, du domaine public comme la Région Bourgogne – Franche-Comté ou du privé.

Journée internationale d’action pour la santé des femmes : quels services existent-ils au CHU de Besançon ?

Cinq mois avant l’ouverture de son hôpital de jour santé de la femme, le CHU de Besançon veut démontrer à nouveau son engagement en la matière. Célébrée depuis 1987, la journée internationale d'action pour la santé des femmes le 28 mai 2024 donne l’occasion d’un tour d’horizon des outils et dispositifs qui existent pour les accompagner, quel que soit leur parcours de vie, à Besançon.

Les laits végétaux passés au crible par Valentine Caput, diététicienne bisontine

L'OEIL DE LA DIÈT' • Ils ont le vent en poupe depuis quelque temps, d'abord cantonnés dans les rayons des magasins bios, les voilà qui inondent ceux de nos supermarchés ! Jus d'amandes, de châtaignes, de riz, d'avoine, de coco, seul le lait de soja a eu le droit de maintenir son appellation "lait", quant aux autres ils ont été relégués à leur juste place : des jus. Notre diététicienne bisontine, Valentine Caput, nous aide à les décrypter.

Le CHU de Besançon inaugure un nouveau dispositif aux urgences pédiatriques

Le mardi 14 mai 2024, le CHU de Besançon a inauguré un nouveau dispositif permettant d’animer sa salle d’attente des urgences pédiatriques. Fruit de sa collaboration avec le festival D’autres Formes, le CHU a dévoilé l’oeuvre baptisée Asclépios qui dénote quelque peu avec les traditionnels murs blancs de l’hôpital mais surtout qui s’anime sous les yeux des petits patients dès qu’on la survole avec un téléphone portable. 

Déserts médicaux : des mesures “fragmentaires” et pas assez ciblées, selon la Cour des comptes

Les politiques menées pour réduire les inégalités d'accès aux soins en France sont trop "fragmentaires", "insuffisamment ciblées" et pas "évaluables", déplore ce mois de mai 2024 la Cour des  comptes dans un rapport, proposant plusieurs mesures dont une régulation plus stricte de l'installation des médecins.

Semaine du bien-être : zoom sur une masseuse bisontine…

Le bien-être au travail prend une part de plus en plus importante au sein des entreprises. Celles-ci cherchent à réduire les risques psychosociaux mais aussi à agir sur la motivation de leurs équipes. Pour y parvenir, les entreprises peuvent faire appel à des professionnels. En vue de la semaine du bien-être en entreprise du 17 au 21 juin 2024, zoom sur une bisontine actrice de cette nouvelle politique d’entreprise avec ses massages assis.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.72
légère pluie
le 31/05 à 0h00
Vent
3.11 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
98 %