Maëlys : mis en examen pour meurtre, le suspect nie toujours

Publié le 01/12/2017 - 06:15
Mis à jour le 01/12/2017 - 06:15

L’étau se resserre autour du suspect dans l’affaire Maëlys, désormais mis en examen pour meurtre et plus seulement pour enlèvement, mais Nordahl Lelandais nie toujours toute implication dans la disparition de la fillette il y a trois mois en Isère.

Interrogé pendant plus de six heures par trois juges de Grenoble qui ne l'avaient pas revu depuis son incarcération le 3 septembre 2017, l'ancien maître-chien de l'armée âgé de 34 ans, assisté de trois avocats, s'est "exprimé longuement, calmement, avec beaucoup de sang-froid et a maintenu toutes ses dénégations", a déclaré le procureur Jean-Yves Coquillat.

Depuis le début de l'instruction, enquêteurs et juges "se sont attachés à donner une chronologie précise de la soirée et de cette nuit" de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), a souligné le magistrat. Une reconstitution minutieuse recoupant les enregistrements de caméras de vidéosurveillance dans le village, l'expertise du téléphone portable du suspect et les témoignages des proches et des invités - "même s'il faut les prendre avec réserve quand il s'agit d'horaires", surtout lors d'une fête, a souligné M. Coquillat. 

  • Les deux premières absences de Nordahl Lelandais durant la soirée sont situées avant la disparition de Maëlys, établie à 2h45 du matin dans la nuit du 26 au 27 août, son troisième aller-retour en voiture concentre plusieurs éléments à charge, selon l'accusation.

Ainsi, à 2h46 il mettait son téléphone en "mode avion", ce qui le rend indétectable. A 2h47, une caméra filme sa voiture - identifiée par de nombreux détails - avec une "silhouette frêle, de petite taille et vêtue de blanc et avec des cheveux qui semblent bruns" sur la place passager avant. Autant de caractéristiques qui concordent avec l'enfant disparue.

Puis à 3h24, soit une grosse demi-heure plus tard, la voiture est filmée à nouveau en sens inverse "et le conducteur est seul dans la voiture". A 3h25, le suspect désactive le mode avion et son téléphone "borne" immédiatement à proximité de la salle de fêtes.

'L'homicide a eu lieu'

Autres faits qui forgent la conviction des juges, l'ancien militaire a fait partie des personnes du mariage rapidement entendues par les gendarmes, dès le dimanche après-midi. "Trente-cinq minutes après cette audition, il nettoie sa voiture à fond dans une station-service où il est filmé, emportant ses lingettes", a souligné le procureur.

Ces deux longues heures de récurage en règle, avec des produits puissants et répulsifs pour les chiens de recherche, ont déjà suscité beaucoup de questions. Même s'il est établi que le suspect allait vendre son véhicule, son insistance sur certains éléments intrigue. 

Nordahl Lelandais "a visionné les vidéos (nocturnes, NDLR) avec ses avocats et indiqué que ce n'était pas sa voiture et qu'il n'était pas là. Il conteste ce voyage de 2h46, dit qu'il a eu un coup de fatigue" et qu'il n'a pas quitté la salle, a poursuivi le procureur, tout en affirmant aussi "qu'on ne lui a pas volé sa voiture".

Si on analyse la soirée et la nuit, "l'hypothèse la plus probable c'est que l'enfant a été enlevée à 02H47, il revient sans, pour nous c'est la période où l'homicide a eu lieu", a estimé le magistrat. "La deuxième période, après qu'il soit revenu, étant celle de la dissimulation du corps." Autant d'éléments jugés "accablants" par l'avocat des parents de Maëlys. "C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles sa parole était très attendue par mes clients... en vain", a déclaré Me Fabien Rajon à l'AFP. 

Dans cette enquête "extrêmement difficile", les recherches se poursuivent sur le terrain, comme celles qui se déroulaient encore jeudi matin. Autre "hasard de calendrier", la cour d'appel de Grenoble a annulé les quatre premières auditions du suspect en garde à vue, qui n'avaient pas été filmées, à tort.

Quels que soient les prochains rebondissements, "cette affaire ne sera jamais complètement résolue tant qu'on n'aura pas retrouvé l'enfant", a conclu M. Coquillat.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Au procès Péchier, l’arrêt cardiaque de Tedy, 4 ans, opéré des amygdales

C'est la plus jeune des 30 victimes attribuées par l'accusation à l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier: la cour d'assises du Doubs a commencé jeudi 20 novembre 2025 à se pencher sur le cas de Tedy, 4 ans, qui a subi un arrêt cardiaque en 2016 lors d'une banale opération des amygdales. L'enfant a survécu après deux jours de coma et cinq jours en réanimation.

Statue de Jenny d’Héricourt à Besançon : le procureur de la République ouvre une enquête

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé le 18 novembre 2025 par voie de communiqué, que le procureur de la République a décidé d’ouvrir une enquête à la suite d’une plainte déposée pour des faits de favoritisme concernant la statue de Jenny d’Héricourt installée place de la Révolution à Besançon depuis le 5 mars dernier.

Affaire Fousseret-Cordier : Anne Vignot se joint à la demande d’appel du parquet

Le 5 novembre dernier, le tribunal correctionnel avait prononcé la relaxe de l’ancien maire Jean-Louis Fousseret et Alexandra Cordier pour prises illégales d’intérêt et détournement de fonds publics. Le parquet avait aussitôt déposé une demande d’appel du jugement le 7 novembre 2025. Représentée par Anne Vignot, la Ville de Besançon a suivi le parquet dans la demande d’appel. 

“Absence systématique” : Péchier mis en cause pour son désengagement lors des réunions sur les cas suspects

"L'absence systématique" de Frédéric Péchier aux réunions organisées pour discuter des arrêts cardiaques suspects dans une clinique de Besançon où il travaillait était vendredi 14 novembre 2025 l'objet du douzième interrogatoire de l'accusé, jugé pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, par la cour d'assises du Doubs.

Procès Péchier : l’accusé conteste le récit d’une patiente

"Elle a pu se tromper" : le Dr Frédéric Péchier, jugé à Besançon pour avoir empoisonné 30 patients dont 12 sont morts, a fermement contesté lundi 10 noveùbre 2025 devant la cour le récit d'une patiente victime en 2015 d'un arrêt cardiaque au bloc, et qui a raconté qu'il était venu à son chevet juste avant son anesthésie.

Le parquet de Besançon fait appel après la relaxe de Jean-Louis Fousseret et d’Alexandra Cordier

Le parquet de Besançon a annoncé, ce vendredi 7 novembre, sa décision de faire appel du jugement ayant conduit à la relaxe de l’ancien maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, et de son ex-collaboratrice, Alexandra Cordier. Tous deux étaient poursuivis pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics dans une affaire datant de 2019.

Jean-Louis Fousseret et Alexandra Cordier relaxés par le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon avait été saisi en juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics. Le tribunal correctionnel de Besançon a relaxé Alexandra Cordier et Jean-Louis Fousseret ce 5 novembre 2025.

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 2
pluie modérée
le 23/11 à 18h00
Vent
5.72 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
85 %