Propane : l’UFC-Que Choisir saisit l’Autorité de la concurrence "pour mettre fin au grand bazar"

Publié le 28/10/2020 - 15:23
Mis à jour le 29/10/2020 - 16:14

A l’approche de l’hiver, l’UFC-Que Choisir alerte sur la flambée des prix « aux justifications obscures » du propane en citerne (+ 17 % depuis 2017) touchant de nombreux ménages, généralement ruraux. Inquiète du faible nombre d’acteurs sur ce marché, l’UFC-Que Choisir saisit ce mercredi 28 octobre 2020 l’Autorité de la concurrence pour qu’elle enquête sur les véritables causes de cette inflation subie par les consommateurs.

 ©
©

Afin d’éclairer au mieux les consommateurs sur leurs droits dans ce marché nébuleux, l’UFC-Que Choisir publie ce mercredi sur son site internet une Foire aux questions librement accessible.

Environ 600.000 foyers utilisent aujourd’hui du propane en citerne (GPL) pour le chauffage, l’eau chaude ou encore la cuisson. Ce mode d’approvisionnement en énergie résulte généralement de l’impossibilité de souscrire un abonnement au gaz en raison de l’absence de réseaux de distribution de gaz naturel qui touche 23 % de la population, présente dans 27.000 communes, souvent rurales.

Or, cette situation a un impact économique majeur pour les consommateurs selon Que Choisir. Elle constate que le propane demeure une énergie plus de deux fois plus chère que le gaz naturel (respectivement 14,73 € et 6,75 € pour 100 kWh2). "Cette absence d’alternative en gaz naturel aboutit à ce que les utilisateurs de propane soient captifs". L’électricité affiche un prix encore supérieur (17,58 € pour 100 kWh) et le fioul, certes moins cher (8,07 € pour 100 kWh), est en voie de disparition puisque l’installation ou le renouvellement de citernes sera interdit à partir 2022. Quant aux pompes à chaleur, malgré les aides existantes, le coût à l’installation restant à la charge des consommateurs demeure souvent dissuasif (10.000 €).

"Les chiffres accablants de la surchauffe des factures"

Alors que les marchés de l’électricité et du gaz sont aujourd’hui en partie régulés (via notamment les tarifs réglementés), le marché du propane est quant à lui entièrement libéralisé. "Les propaniers disposent ainsi de l’entière liberté de fixer leurs tarifs, et de dicter des augmentations tarifaires… avec des arguments suspects", dénonce l'association de consommateurs.

C’est ainsi, par exemple, que Butagaz, a annoncé en février 2020 une hausse à venir, le 1er mars suivant, du prix du propane de 1714 euros à 1834 euros (+ 7 %) la tonne, s’expliquant, d’après le fournisseur, par le fait que "le prix des matières premières énergétiques n’a cessé d’augmenter notamment du fait d’une instabilité géopolitique mondiale". Pourtant, les chiffres des marchés invalident cette explication. De début septembre 2019 à début février 2020, le cours du baril de pétrole a en effet chuté de 7,6 % quand celui du gaz naturel cédait au cours de la même période 19,4 %. De plus, en raison du la crise économique en lien avec la Covid-19, les cours mondiaux de ces matières premières se sont effondrés, sans pour autant que les prix facturés aux particuliers, eux, n’aient connu de chutes.

"Si en regardant la situation de la France on se désole, la comparaison avec nos voisins allemands ne permet pas de se consoler : alors que de début 2017 à mi-2020 les prix en Allemagne ont baissé de 23 % dans le même temps les prix en France ont crû de 17 %. Aujourd’hui, les prix sont ainsi plus de deux fois plus élevés en France qu’en Allemagne", souligne Que Choisir.

Un marché réellement concurrentiel ou un déplorable grand bazar ?

Selon l'association, "comment s’étonner de ces prix français, alors que depuis 2015 il n’y a plus que 4 propaniers nationaux, dont les trois principaux (Antargaz, Butagaz, Primagaz) ont une part de marché de l’ordre de 90 %. Pire, comme il n’existe aucune obligation pour les propaniers de livrer les consommateurs sur l’ensemble du territoire, un consommateur peut très bien avoir affaire sur sa zone de vie à un monopole de fait."

Plus largement, les pratiques des propaniers sur l’élaboration des tarifs interrogent sur le fonctionnement du marché. Effectivement, les prix affichés sont parfois fictifs puisqu’en suivant les recommandations de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), les consommateurs peuvent être en mesure de négocier directement un important rabais auprès de leur fournisseur. "S’il est déplorable que pour se chauffer à un prix décent les consommateurs soient amenés à passer par une négociation de marchands de tapis, cette pratique laisse non seulement l’impression que le tarif de base est artificiellement élevé, mais qu’en plus elle ne peut être concluante que pour les consommateurs réellement en mesure de faire jouer la concurrence", selon l'UFC Que Choisir.

Il y a 8 ans déjà, l’UFC-Que Choisir saisissait pour avis l’Autorité de la concurrence, qui avait alors émis des recommandations aboutissant à ce que la Loi Hamon (2014) améliore les pratiques contractuelles des vendeurs de propane. "Force est de constater au vu de la situation actuelle que ces mesures mériteraient d’être complétées."

Jugeant inacceptable la hausse du prix du propane frappant de plein fouet les consommateurs, l’UFC-Que Choisir saisit donc ce mercredi à l’Autorité de la concurrence pour qu’elle examine "l’étendue réelle de la concurrence du marché du propane et qu’elle propose, le cas échéant, toute évolution légale permettant d’établir un véritable marché concurrentiel."

De plus, compte tenu de la complexité du marché du propane (GPL), l’UFC-Que Choisir publie ce mercredi sur son site internet, en libre accès, une Foire aux questions pour répondre aux principales questions que peuvent se poser les consommateurs.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : l’association Action Philippe Streit et Orona Alma récompensées aux Trophées de l’ascenseur 2025

La Fédération des ascenseurs a dévoilé les lauréats de la 10e édition des Trophées de l'ascenseur, qui mettent en lumière des projets innovants au service de la mobilité et de l'inclusion. Parmi les distinctions, le prix de la Responsabilité sociétale a été attribué à l'association Action Philippe Streit en partenariat avec Orona Alma pour leur projet "L'accessibilité au coeur de l'Action", mené dans le département du Doubs.

Collecte solidaire de jouets dans les centres de tri du Sybert

Du 17 au 30 novembre 2025, le Sybert s’associe à Ecosystem et Ecomaison, pour organiser une grande collecte de jouets d’occasion dans les éco-centres de Besançon-Tilleroyes, Saint-Vit et de Thise-Chalezeule à travers sa "Grande collecte solidaire des jouets". Les centres partenaires de l'opération disposeront chacun d’un point de collecte accessible à tous les habitants lors des heures d’ouverture pour venir y déposer des jouets inutilisés, en vue de leur réemploi ou à défaut de leur recyclage.

Le centre de la Toison d’Or de Dijon comme terrain de sport les 17 et 18 janvier 2026

Le centre de la Toison d’Or de Dijon se transformera en terrain de sport et de convivialité les 17 et 18 janvier 2026 à l’occasion de l’Altaya, une épreuve mixant un enchaînement de courses et de mouvements fonctionnels pensés pour tous les niveaux et donc "accessible à tous" promet l’organisation. Les inscriptions sont ouvertes.  

Projet de loi de finances 2025 : Jérôme Durain alerte les parlementaires sur un ”risque de tsunami destructeur” pour les collectivités

Le président du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, a adressé un courrier aux parlementaires de la région le 24 octobre 2025 pour attirer leur attention sur les conséquences financières du projet de loi de finances (PLF) 2025 et des orientations budgétaires envisagées pour 2026. Dans cette lettre, l’élu socialiste met en garde contre un ”risque de tsunami destructeur pour les collectivités” si les dispositions actuelles du texte ne sont pas modifiées.

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

L’Union des commerçants répond aux “râleurs” : les braderies, “un moments clé” pour le centre-ville de Besançon

La braderie d’automne vient de se terminer à Besançon, marquant une nouvelle édition de ces journées populaires qui transforment les rues de la ville en un marché à ciel ouvert. Organisées par l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), ces braderies ne sont pas seulement un rendez-vous commercial : elles jouent un rôle central dans la vie économique et associative du centre-ville. C’est justement ce que souhaite clarifier l’UCB dans un communiqué du 23 octobre 2025 après avoir reçu des retours de personnes ”sceptiques”, ”réfractaires”, ”râleuses” et celles qui disent que ”c’était mieux avant”.

France 2030 : de premiers résultats encourageants pour la Bourgogne-Franche-Comté

Le 4e comité stratégique France 2030, tenu le 22 octobre 2025 à Dijon, a permis de dresser un premuer bilan régional. Il était présidé par Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, président de la Région Bourgogne Franche-Comté et Nathalie Albert-Moretti rectrice de la région académique Bourgogne Franche-Comté et de l'académie de Besançon.

Tadaaam ! Solène Futelot shake la mixologie à Besançon

Après huit années passées derrière les comptoirs de bars et d’hôtels, dont un quatre étoiles en Suisse, Solène Futelot, 32 ans, a décidé de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. En août 2025, elle a créé sa micro-entreprise “Tadaaam”, spécialisée dans les prestations de mixologie à domicile et lors d’événements dans la région de Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.66
partiellement nuageux
le 29/10 à 03h00
Vent
1.18 m/s
Pression
1013 hPa
Humidité
94 %