150 demandes de ralentisseurs par an à Besançon : une réponse oui, mais une réponse "partielle" à la vitesse 

Publié le 28/07/2025 - 18:00
Mis à jour le 02/08/2025 - 16:41

Chaque semaine, la Ville de Besançon reçoit plusieurs courriers de riverains inquiets de la vitesse dans leur rue. Le réflexe est souvent le même : demander l’installation de ralentisseurs. Mais si ces aménagements ont un effet apaisant, ils ne sont ni systématiquement possibles, ni toujours efficaces.

La ville de Besançon compte aujourd’hui 274 ralentisseurs ou dispositifs assimilés sur son territoire, un chiffre qui monte à 804 à l’échelle du Grand Besançon, dont 530 répartis dans les autres communes de l’agglomération. Ce chiffre n’a rien d’exceptionnel selon Marie Zéhaf, conseillère municipale déléguée à la Voirie de proximité et vice-présidente du Grand Besançon en charge des mobilités, ”puisqu’il correspond au nombre de kilomètres de voirie.” Besançon possède en effet 477 kilomètres de voirie, mais les demandes sont nombreuses.

Le ralentisseur est perçu par de nombreux riverains comme la solution immédiate à la vitesse excessive dans les quartiers. ”C’est la première chose à laquelle les gens pensent quand les véhicules circulent vite près de chez eux, c’est une demande systématique”, constate Marie Zéhaf. Chaque année, la Ville reçoit entre 120 et 150 sollicitations, soit trois à quatre courriers par semaine.

Les motivations sont variées, mais tournent souvent autour d’un sentiment d’insécurité. ”Par exemple, rue Denis Papin, près de l’école des Beaux-Arts, on nous a demandé une installation parce que les riverains ne pouvaient pas sortir de leur copropriété, les gens sont lancés dans la descente et roulent vite. Installer des dos d’âne donne un sentiment d’une rue apaisée”, explique l’élue.

Des coussins berlinois et une zone 30 rue Denis Papin à Besançon. © Alexane Alfaro

Jusqu'à 30.000 euros pour un ralentisseur

Malgré leur popularité, les ralentisseurs ne règlent pas tous les problèmes. "Ça calme les gens comme vous et moi, mais pour celles et ceux qui se croient tout permis, ça calme pas forcément, et ils passent sur les trottoirs pour éviter les installations”, prévient Marie Zéhaf. Elle insiste sur la nécessité d’un ensemble de mesures : ”Ce qui calme aussi, c’est le réaménagement de la route et les contrôles police. Les coussins berlinois et les ralentisseurs ne font pas tout.”

Installer un ralentisseur représente un investissement significatif pour la Ville. Un coussin berlinois en enrobé coûte entre 3.000 et 4.000 euros pièce, sachant qu’ils sont souvent installés par paire, donc compter le double. Quant aux plateaux ralentisseurs, leur coût s’élève entre 20.000 et 30.000 euros. Entre 7 et 10 dispositifs seront mis en place en 2024.

Des critères techniques et réglementaires stricts

Toutes les rues ne sont pas éligibles à ces aménagements. ”En exemples, il ne doit pas y avoir de pente à plus de 4 % pour des questions de sécurité”, précise l’élue. Les rues trop larges sont également exclues, les coussins berlinois pouvant être contournés. D’autres contraintes sont aussi prises en compte : la présence de lignes de bus ou des travaux prévus dans le secteur.

Chaque demande est étudiée au cas par cas. ”Rue de la Rotonde, on a longtemps refusé parce que les ralentisseurs sont aussi des nuisances : des voitures qui ralentissent et qui ré-accélèrent, ça fait du bruit. Il est arrivé qu’on nous demande d’installer des ralentisseurs, de le faire, et qu’on revienne vers nous pour le retirer à cause de ces nuisances”, confie Marie Zéhaf.

Un coussin berlinois rue de la Rotonde à Besançon. © Alexane Alfaro

Des alternatives testées, mais limitées

Si la requalification de rue est une solution plus durable (avec pistes cyclables, végétalisation, circulation alternée), elle reste coûteuse. ”La rue Saint-Martin a été revégétalisée, on y a mis des écluses pour une circulation alternée, une piste cyclable, mais ça a un coût énorme. On ne peut pas se le permettre partout”, reconnaît l’élue.

D’autres expérimentations sont menées comme dans le quartier nord-est (chemin de Vieilley), où la vitesse a été limitée à 30 km/h. Mais les résultats sont mesurés : ”Ce n’est pas magique. On constate une petite diminution de la vitesse mais ce n’est pas spectaculaire : ceux qui étaient à 80 km/h sont toujours à 80.”

Une zone 30 chemin de Palente à Besançon. © Alexane Alfaro

La complémentarité des actions

Face à ces constats, Marie Zéhaf insiste sur la nécessité d’une approche globale. ”Il faut le concours de plusieurs choses : l’aménagement de la chaussée, et je ne suis pas pour le tout police, mais les contrôles de police sont efficaces. Il est important aussi de rappeler les règles et quand on tape le porte-monnaie des gens, ça fonctionne, mais la police a d’autres missions…”

Réaménagement de la voirie, route de Gray à Besançon. © Alexane Alfaro

Les ralentisseurs ne peuvent donc être vus que comme une réponse partielle à la problématique de la vitesse en ville, selon l'élue.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Transports

Loi de finances 2026 : le sénateur Longeot plaide pour le retour du TGV Lyria Paris-Lausanne

Lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, le sénateur du Doubs Jean-François Longeot, président de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, a appelé le 15 décembre 2025 à un investissement massif dans les infrastructures de transport, notamment le réseau ferroviaire et plaide pour le retour du TGV Lyria Paris - Lausanne.

Airbags Takata : contre-visite obligatoire dès le mois de janvier 2026 pour les véhicules non réparés

Tous les véhicules qui passeront au contrôle technique à partir du 1er janvier 2026 seront vérifiés afin de savoir s'ils sont dotés d'un airbag Takata classé "stop drive", qui implique de ne plus rouler, a indiqué le ministère des Transports, invitant les conducteurs à prendre les devants.

Rétroviseurs et vitres cassés en cadeaux au Département du Doubs : une association alerte des dangers sur la D141

VIDÉO • L’association "À fond la transition" s’est mobilisée ce jeudi 11 décembre à 10h30 devant les locaux du conseil départemental du Doubs à Besançon pour lui offrir des cadeaux très particuliers : rétroviseurs, vitres de bus et de voitures brisées emballés… Ces morceaux proviennent de véhicules qui se sont aventurés sur la D141 au niveau du passage dit Sous les Roches Beure-Besançon.

L’UFC Que choisir tacle les retards des TER en Franche-Comté…

Benjamin Capelli, juriste pour l’UFC Que choisir Doubs - Territoire de Belfort à Besançon, a noté que 18% des TER empruntés sur son trajet quotidien sont en retard. Il relève également des incohérences sur les explications données par la SNCF… L’occasion de faire un point ce mois de décembre 2025 sur les droits des usagers.

Keolis Besançon Mobilités déploie le programme international ”Tournesol” pour les handicaps invisibles. C’est quoi ?

Keolis Besançon Mobilités, exploitant du réseau Ginko pour Grand Besançon Métropole, a annoncé le 3 décembre 2025 son adhésion au programme international Sunflower – Hidden Disabilities, connu en France sous le nom ”Le Tournesol”. Ce dispositif permet aux personnes vivant avec un handicap invisible de signaler discrètement un besoin d’assistance grâce à un symbole facilement reconnaissable. Une première en France.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.88
légère pluie
le 19/12 à 18h00
Vent
1.4 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
88 %