"Personne ne contestera que la réouverture des écoles et établissements scolaires est un défi énorme en terme d’organisation", souligne le syndicat qui indique la nécessité d'une réorganisation de l'accueil des enfants : "Cette ré-organisation ne peut se décider sans un travail de concertation impliquant les acteurs de terrain (enseignant.es, parents et collectivités territoriales) et prenant en compte leurs besoins. Pour l’instant, cette nécessaire concertation est inexistante".
Autres points que le syndicat dénonce :
- "Aucun critère médical n’a été communiqué par le Président de la République pour justifier le choix de réouvrir les écoles le 11 mai
- Alors que des guides ont été élaborés et publiés par la DIRECTE pour définir de nouvelles conditions de travail permettant d’assurer la sécurité des personnels dans de nombreux métiers, les personnels du service public d’Education doivent se contenter d’annonces dispersées et contradictoires dans les médias !"
Le SNUipp-FSU 25 a collecté les interrogations des enseignantes et enseignants du premier degrés pour en faire part au Recteur d’Académie de Besançon et au DASEN du Doubs.
Les voici :
- Quelle prise en considération et quelle démarche pour les enseignant.es qui ne pourront pas aller en classe (état de santé personnel fragile ou celui d’un proche, enseignant.es les plus âgé.es, enseignant.es trop angoissé.es par la situation pour envisager un retour à l’école) ?
- Qui prendra en charge leurs élèves ?
- Quelle prise en compte de la situation des enseignant.es eux.elles-mêmes parents d'enfants de moins de 16 ans ?
- Quelles modalités pour limiter le nombre d’élèves par enseignant.e ?
- Quelle responsabilité des enseignant.es et des directrices et directeurs par rapport à l'accueil des élèves en matière de santé ?
- Qu’en est-il de la reprise pour les élèves en situation de handicap dans les écoles ou en établissement spécialisé ?
- Quelle solution pour un élève en situation de handicap si l’AESH n’est pas présent.e ?
- Quelles modalités pour la prise en charge des enfants de soignant.es scolarisés dans les niveaux de classes non accueillis entre le 11 et le 25 mai ?
- Comment faire respecter aux élèves les gestes barrières dans une classe, en récréation, à la cantine ?
- Quelle organisation envisager pour éviter les attroupements aux abords des écoles et dans les couloirs des écoles maternelles ?
- Masques de protection : pour qui ? Est-il possible de faire porter des masques à des enfants ? Si oui à partir de quel âge ?
- Comment la continuité du lien avec l’école pour les élèves des enseignants travaillant en présentiel pourra- t-elle être assurée ?
12 conditions pour réouvrir les écoles :
- La possibilité de télétravailler pour les enseignant.es qui ne peuvent aller à l’école et l'attribution d'autorisations d'absence avec plein traitement pour les personnels qui ne peuvent le faire (devant garder leurs enfants par exemple).
- La garantie d’une dotation suffisante en matériel de protection (masques, gel hydroalcoolique) et d'au moins un thermomètre par école (selon la taille des écoles).
- La vérification du nombre de points d’eau et de poubelles adaptées dans les écoles, la présence de savon et d'essuie-mains jetables.
- La désinfection régulière des salles, du mobilier et du matériel utilisé quotidiennement,
- La possibilité de tester les personnels et les élèves symptomatiques ou à risque
- La limitation des effectifs en-dessous des 15 élèves/classe annoncés par le Ministre. Cela ne semble pas adapté pour les écoles. Un effectif maximum de 8-10 en CE-CM, 5 pour les GS et CP et une réflexion sur la pertinence de faire effectivement venir dans les écoles les plus jeunes encore incapables de suffisamment de contrôle pour respecter le moindre geste barrière est demandée.
- Une information claire et précise avant toute reprise sur la mise en oeuvre des mesures de prévention et d’hygiène, sur les obligations sanitaires et les droits des personnels.
- La mise en place de cellules de soutien psychologique pour tou.tes les agent.es et les élèves qui en auront besoin. Le traumatisme de la population auquel le pays devra faire face (maladie, décès, violences conjugales et familiales...) doit en effet être anticipé.
- Une pré-rentrée d’une durée suffisante pour que l’accueil des élèves ne se passe pas dans des conditions d’insécurité ni d’angoisse exacerbée par l’impréparation. Une journée ne semble pas suffisante.
- Une clarification du Ministère par rapport aux contenus pédagogiques : le confinement n’a pas pu être l’occasion de nouveaux apprentissages et la période de semi-scolarisation à venir ne pourra l’être davantage puisque l’ensemble des élèves ne sera pas présent dans les classes.
- Une clarification par rapport aux missions : les enseignant.es présent.es en classe ne pourront doubler leur journée de travail en assurant par télétravail la poursuite des activités avec les élèves non présent.es.
- La garantie que le Covid-19 soit reconnu maladie imputable au service.