Atlas, un lion de deux ans et demi, et les deux lionnes Luladja et Queen, d'environ deux ans, sont arrivés tôt dans la matinée au Parc animalier de l'Auxois, à Arnay-sous-Vitteaux en Côte d’Or. "Atlas vient des alentours de Kiev et a été récupéré à une femme qui l'avait eu petit, avant de déterminer qu'il devenait trop agressif, peut-être à cause des bombardements", a expliqué à l'AFP Charlotte von Croÿ, chargée des secours d'urgence au Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Cette association américaine a assuré le transfert des félins en camionnettes via la Pologne, un voyage de 88 heures. Atlas était suralimenté et pesait 294 kgs, contre un poids normalement inférieur à 200 kgs.
Les deux lionnes ont été récupérées dans l'est de l'Ukraine, probablement chez des particuliers ayant fui la guerre, selon Mme von Croÿ.
Les félins ont d'abord été secourus par l'association Wild Animal Rescue, dans un refuge près de Kiev, le temps de leur trouver une place dans un parc en Europe. "C'est toujours la difficulté", explique la responsable d'IFAW.
Une phase d'acclimatation
Un appel international a alors été lancé, auquel a répondu favorablement le Parc de l’Auxois. "Ça fait également partie des missions des parcs animaliers : accueillir les animaux dans le besoin", a expliqué Geoffrey Delahaye, responsable animalier du parc. Le centre de 40 hectares, qui compte environ 500 animaux, cherchait un lion après le décès du sien l'été dernier. Les trois lions rejoindront une lionne, présente dans le parc. "Ils vont d'abord suivre une phase d'acclimatation. On va leur laisser le temps de trouver leurs repères", selon M. Delahaye.
Les caisses des félins vont ainsi être déposées puis ouvertes dans leur enclos de 5.000 m2, mais l'équipe attendra que les bêtes sortent d'elles-mêmes pour éviter tout nouveau traumatisme.
L'IFAW a déjà secouru 13 grands félins de l'Ukraine en guerre. Ils sont aux États-Unis, en Pologne, en Belgique, en Espagne, et une panthère a été accueillie en 2022 au parc animalier de Saint-Martin-la-Plaine (Loire). "Il en existe encore probablement des dizaines en Ukraine, où il est légal d'avoir des grands félins", souligne Mme von Croÿ. Les particuliers sont tenus d'avoir un enclos vaste et de les soigner correctement mais, "dans 99% des cas, ce n'est pas respecté", ajoute-t-elle.
(AFP)