Dans un communiqué, elle a tenu à préciser : ”Si la marque chinoise de fast fashion a choisi Dijon, Dijon ne l’a pas choisie.” Cette ouverture s’inscrit dans le cadre d’un accord national entre le groupe Société des Grands Magasins (SGM), gestionnaire notamment des Galeries Lafayette de Dijon, et SHEIN. Ce partenariat concerne également plusieurs autres villes françaises : Angers, Grenoble, Limoges, Reims et Paris.
Selon la maire, la marque Galeries Lafayette conteste actuellement cet accord, étant liée à SGM par un contrat de franchise.
Des valeurs jugées incompatibles avec celles de la Ville
Nathalie Koenders indique s’être entretenue dans la matinée du 4 novembre avec les responsables des deux sociétés afin de leur faire part de sa position. Elle rappelle son opposition déjà exprimée lors d’une précédente ouverture éphémère de Shein à Dijon en juillet dernier : ”Les valeurs incarnées par SHEIN à travers son modèle économique et ses méthodes de production sont en opposition avec celles que défend la Ville de Dijon : la lutte contre le dérèglement climatique, le respect des droits humains et la promotion d’une économie responsable.”
Aucune base juridique pour bloquer l’ouverture
La maire souligne toutefois les limites de son pouvoir dans ce dossier : ”Je rappelle toutefois que, dans le cadre de l’État de droit auquel je suis profondément attachée, et en vertu du principe constitutionnel de liberté du commerce, rien ne me permet, en tant que Maire, de m’opposer juridiquement à cette ouverture.”
Elle ajoute que la pérennité des Galeries Lafayette, ”un grand magasin emblématique”, demeure un enjeu pour l’attractivité du centre-ville dijonnais.
Un appel à une régulation nationale et européenne
Nathalie Koenders appelle à une intervention législative et européenne sur la question du modèle économique des géants de la fast fashion : ”Le législateur et les institutions européennes doivent traiter ce sujet de toute urgence pour garantir notre souveraineté économique et permettre aux consommateurs d’accéder à des produits de qualité, respectueux de l’environnement, des droits humains tout autant que de leur pouvoir d’achat.”


