Coronavirus : des enseignants et des pédiatres inquiets sur l'organisation de la rentrée

Publié le 24/08/2020 - 14:22
Mis à jour le 24/08/2020 - 15:26

« Préoccupés », « dans l’expectative », les enseignants s’inquiètent des conditions dans lesquelles va se dérouler la rentrée, alors que les contaminations repartent à la hausse et que le dernier protocole, établi en juillet, allège les mesures sanitaires en classe. Dans le même temps, sept associations de pédiatres préconisent de privilégier les tests salivaires et une meilleure clarté dans les conduites à tenir face aux suspicions de cas en collectivité.

En plein cœur de l’été, les règles de distanciation physique et de brassage ont été nettement assouplies en juillet, permettant à tous les élèves de pouvoir revenir en classe.

La mesure de distanciation physique dans les espaces extérieurs n’est plus appliquée; dans les espaces clos (salles de classe, bibliothèques, cantines…), celle-ci n’est plus obligatoire « lorsqu’elle n’est pas matériellement possible » ou « qu’elle ne permet pas d’accueillir la totalité des élèves ».

Le port du masque n’est plus obligatoire pour les personnels de l’école maternelle ni pour les enseignants se tenant à plus d’un mètre des élèves, en élémentaire, collège et lycée.

Les élèves de plus de 11 ans doivent en revanche le porter, dans les espaces clos et extérieurs lorsqu’une distanciation d’un mètre ne peut être garantie.

Nombreux sont les enseignants ne comprenant pas certaines contradictions. En résumé, le personnel de l'Éducation nationale s'interroge. Pourquoi obliger le port du masque dans les lieux clos, parfois dans la rue, en entreprise dans les espaces partagés et pas en classe ?

Interrogé, le ministère de l'Éducation a souligné que ce protocole pouvait s'"adapter aux réalités du terrain à travers les échanges, au plan local, entre les préfets, les recteurs, les agences régionales de santé et les collectivités territoriales".

Mais, cela semble insuffisant à Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat d'enseignants SE-Unsa : "A l'école, et en particulier au collège et au lycée, on ne pourra pas faire moins que dans le reste de la société," estime-t-il au lendemain de l'annonce de la ministre du Travail Élisabeth Borne rendant obligatoire le port du masque en entreprises.

L'école "pas hors-sol"

"Les rebonds de l'été amènent à se poser un certain nombre de questions", juge également Philippe Vincent, du SNPDEN, premier syndicat des chefs d'établissements, qui note que le protocole de juillet a été "publié à une époque où on était plutôt en phase descendante de l'épidémie".

"On a un peu l'impression que le ministère fait comme si la rentrée était ordinaire", affirme, "préoccupée", Guislaine David, du SNuipp-FSU, premier syndicat du primaire. "Or, l'école n'est pas hors sol. La possibilité d'avoir de nouveaux clusters et de refermer éventuellement les écoles, c'est inquiétant pour les collègues".

"Il faut des ajustements très précis et très conjoncturels", estime, elle aussi, Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat enseignant dans le second degré, qui réclame le port du masque obligatoire, sa gratuité, davantage d'aération des salles de classe, des mesures précises pour "les personnels et les élèves fragiles".

Mais aussi des détails pour les enseignements spécifiques - la manipulation de matériel en sciences, le maintien de la chorale en musique, etc... -

Un collectif de médecins a réclamé, dans une tribune publiée dans Libération, de "rendre obligatoire le port du masque dans tous les espaces clos", y compris "dans toutes les salles de classe et amphithéâtres, et aussi d'encourager (...) les cours à distance et la réorganisation de classes avec des effectifs moins nombreux".

Les syndicats ont, eux, demandé des rendez-vous avec le ministère, dont certains sont calés en début de semaine prochaine. A ce stade, le ministre Jean-Michel Blanquer doit s'exprimer lors de la conférence de rentrée le mercredi  26 août 2020.

Des associations de pédiatres également inquiètes

Elles aussi "inquiètes" avant la rentrée, sept associations de pédiatres ont publié mercredi une lettre ouverte appelant à définir des stratégies "claires et précises" en cas de détection d'un cas de Covid-19 dans un établissement et à privilégier chez les enfants les tests de diagnostic rapide, notamment salivaires, pour éviter le recours actuellement "quasi systématique" aux prélèvements naso-pharyngés.

"Ces tests actuels naso-pharyngés, outre leur aspect désagréable, ont un rendement modeste – car le taux de positivité est faible chez l’enfant , un coût certain et nous exposent à des refus des enfants et/ou des parents, et le délai peut aller jusqu’à plusieurs jours"entre la réalisation du test et ses résultats, estiment-ils. 

"La persistance de la circulation du virus en France, accompagnée ces dernières semaines d'une augmentation significative du nombre de cas dans certaines régions, rend la situation délicate", estiment les signataires, dont la Société française de pédiatrie (SFP), le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).

Ces associations de pédiatres demandent "des stratégies claires et précises" sur la conduite à tenir en cas de dépistage d'un cas de Covid-19 dans un établissement, pour éviter une rentrée "chaotique" avec "des fermetures de classes voire d'écoles non justifiées", qui seraient "délétères pour les enfants et leurs apprentissages".

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Education

Pontarlier consacre la prochaine édition du festival Couleur urbaine à la santé mentale des jeunes

Cette année, le Pontarlier Festival Couleur Urbaine propose un format recentré et ciblé autour de la santé mentale des jeunes du 26 au 28 novembre 2025. Au programme de cette édition : spectacles, soirée musicale, ateliers et rencontres… le tout dans un cadre bienveillant et accessible, pour aborder cette question sensible et d'actualité.

Un examen classant blanc féérique pour les étudiants en santé de Besançon

Le Tutorat Santé Besançon organisera son examen classant blanc le samedi 6 décembre 2025, sous le thème ”Princesses Disney”. L’événement rassemblera près de 600 étudiants en Parcours accès santé spécifique (PASS) et 350 en licence Accès Santé (LAS) dans les amphithéâtres de l’UFR Santé de Besançon.

Budget de l’Éducation nationale 2026 : Laurent Croizier plaide pour une école “stable et sereine”

Lors de l’audition du ministre de l’Éducation nationale Édouard Geffray, le député du Doubs Laurent Croizier (groupe Démocrate) a présenté les priorités de son groupe concernant les crédits de la mission ”Enseignement scolaire” du projet de loi de finances pour 2026.

C’Possible renforce ses actions dans les lycées professionnels en Franche-Comté

L’association C’Possible vient de renouveler sa convention de partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale pour une durée de cinq ans. Elle déploie désormais ses programmes dans 35 départements, dont huit en Bourgogne-Franche-Comté, afin de ”contribuer à la réussite des jeunes en lycée professionnel”.

”Chemins de l’Excellence” : une nouvelle distinction pour la jeune charcutière franc-comtoise Agathe Grosjean-Seiler

Le CFA Hilaire de Chardonnet de Besançon a annoncé ce mardi 4 novembre la désignation d’Agathe Grosjean-Seiler comme lauréate régionale des ”Chemins de l’Excellence professionnelle", un prix organisé par la Société des membres de la Légion d’honneur. L’apprentie charcutière représentera la région Bourgogne - Franche-Comté lors de la finale nationale du Prix de l’apprentissage à Paris le 15 novembre prochain.

L’université Marie et Louis Pasteur se classe à la 24e position du classement international de Leiden

L’Université Marie et Louis Pasteur (UMLP) signe son retour dans le classement international de Leiden qui évalue chaque année la performance scientifique des universités à travers le monde. Pour l’édition 2025, l’UMLP se distingue, en se plaçant directement à la 24e position des établissements d’enseignement supérieurs français classés, apprend-on ce 31 octobre 2025.

WorldSkills 2025 : les Bourguignons-Francs-Comtois ont brillé lors des finales nationales à Marseille

Les finales nationales de la 48e édition de la compétition des métiers WorldSkills France se sont tenues du 16 au 18 octobre 2025 à Marseille. L’événement a réuni près de 800 jeunes compétitrices et compétiteurs venus de toute la France, répartis sur une soixantaine de métiers, allant de l’artisanat à l’industrie, en passant par les services. La Région Bourgogne-Franche-Comté était représentée par une équipe régionale de 57 candidats engagés dans 50 métiers. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.88
couvert
le 12/11 à 12h00
Vent
1.47 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
72 %