Insolite
Le tribunal correctionnel de Metz a retenu l'exception de nullité soulevée par l'avocat de la prévenue, Me Thomas Hellenbrand, qui avait pointé que sa cliente, quasi analphabète, n'avait pu relire ses dépositions aux policiers avant de les signer.
"C'est un jugement tout à fait opportun", selon Me Hellenbrand, estimant qu'accuser un "polteirgeist" d'avoir ravagé sa maison "n'est pas un délit" mais plutôt un "délire". Fin août, la maison des époux Hachette, dans un quartier pavillonnaire d'Amnéville, était retrouvée sens dessus dessous, avec un téléviseur renversé, des vitres et des assiettes brisées. Paniqué, le couple s'était dit convaincu qu'un esprit frappeur avait commis ce désastre et avait porté plainte contre X pour dégradations volontaires.
En pleine torpeur estivale, les médias locaux s'étaient promptement saisis de l'affaire, attirant dans leur sillage une foule de curieux, "chasseurs de fantômes" et autres "spécialistes" du paranormal. Toutefois au bout de trois semaines d'enquête, la police concluait à une intervention humaine.
Placée en garde à vue, Me Hachette avouait avoir elle-même saccagé sa maison durant une crise de nerfs. Cette femme psychologiquement et physiquement fragile, tremblante comme une feuille au tribunal, s'était retrouvée poursuivie pour "dénonciation mensongère" ayant entraîné des "recherches inutiles", tandis que son mari avait été mis hors de cause.
Les policiers étaient "peut-être un peu vexés d'avoir cru à cette histoire de poltergeist. Ils ont cru devoir diligenter des poursuites, mais elles étaient vraiment très mal dirigées contre une personne faible, qui maintenant va retrouver la paix et la sérénité", a dit Me Hellenbrand.
(Avec AFP)