Face à la crise sanitaire et sociale, le gouvernement allonge la trêve hivernale

Publié le 02/02/2021 - 10:04
Mis à jour le 02/02/2021 - 10:07

Le gouvernement a décidé, comme l’an passé, d’allonger la trêve hivernale des expulsions locatives qui est repoussée au 1er juin 2021 « face au risque réel de décrochage des ménages en difficulté ».

© d poirier ©
© d poirier ©

"Je peux vous annoncer que la fin de la trêve est repoussée de deux mois et prendra fin le 1er juin au lieu du 1er avril", a annoncé Emmanuelle Wargon dans une interview au Parisien lundi soir. Une trêve sur les coupures d'énergie en raison de factures de chauffage impayées a également été décidée.

  • En 2020 déjà, à cause de la pandémie, la trêve hivernale avait été repoussée de plus de trois mois.

Cette annonce intervient au moment où la fondation Abbé Pierre publie un rapport alarmant: la pandémie de coronavirus a non seulement créé de nouvelles situations de précarité mais aussi aggravé la situation des millions de personnes déjà pauvres et mal-logées en France.

Tous les indicateurs compilés par l'association ont viré au rouge : le Secours populaire a recensé en 2020 une hausse de 45 % des demandes d'aide alimentaire par rapport à 2019, tandis que les Restos du Coeur prévoient d'accueillir plus d'un million de personnes cet hiver, contre 875.000 en 2019-2020.

"Témoignant déjà de +l'onde de choc+ provoquée par la crise sanitaire, le nombre d'allocataires du RSA a augmenté de près de 10 % durant l'année 2020, passant de 1,9 million à 2,1 millions de personnes", ajoute le rapport.

"D'une crise sanitaire devenue économique, on risque de basculer vers une crise sociale. Nous sommes aujourd'hui face à un risque réel de décrochage de ménages en difficulté", a reconnu la ministre.

"Ça nous mine"

Un sondage Ipsos pour la FAP révèle lui que 14 % des Français ont eu des difficultés liées au logement (paiement des loyers, vétusté) depuis mars 2020 et 29 % expriment des craintes à ce sujet pour 2021.

C'est le cas de Sarah Montfort. Cette retraitée de 73 ans vit dans une maison individuelle près de Lorient (Morbihan) avec son mari Olivier, un cuisinier de 50 ans sans activité depuis la fermeture des restaurants.

"On ne peut pas vivre uniquement du chômage partiel, ça devient très compliqué pour nous", explique-t-elle. "On risque de se faire virer de notre maison alors que mon mari travaille 10 à 12 heures par jour d'habitude, ça nous mine..."

Le couple a récemment fait appel à un fonds de solidarité pour tenter d'apurer une partie de la dette accumulée sur son loyer de 700 euros par mois.

"En temps normal, on arrive à se débrouiller, on n'avait jamais demandé d'aide avant", assure Sarah Montfort. Pressé par la situation, son mari s'est résolu à accepter un emploi de désosseur dans un abattoir du groupe Bigard. "Le voir faire ça à son âge, ça me désole", confie son épouse.

Ces nouveaux précaires sont venus grossir les rangs de ceux qui souffraient déjà de mal-logement avant la pandémie, confrontés à une "double peine". En 2020, la Fondation Abbé Pierre recensait dans le pays 4,1 millions de mal-logés, dont 300.000 sans domicile.

"Il me paraît indispensable de prioriser et d'échelonner les expulsions tout en veillant à ne pas expulser sans solution de relogement ou au moins d'hébergement", a estimé la ministre du Logement.

Cette dernière a également reconnu qu'il fallait "mieux indemniser les bailleurs dont on n'expulse pas le locataire parce qu'on veut lui donner une seconde chance" précisant qu'elle était favorable à une automatisation de cette indemnisation.

En 2020, 3.500 personnes ont été expulsées de leur logement, selon un rapport parlementaire publié dimanche, une baisse de 79 % par rapport à 2019 due à l'extension de la trêve hivernale jusqu'au 10 juillet pour cause de crise sanitaire.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Dermatose nodulaire : les 83 vaches du cheptel de Pouilley-Français abattues. La préfecture du Doubs explique.

La secrétaire générale de la préfecture du Doubs, Nathalie Valleix, entourée de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations ainsi que de la Direction départementale des territoires, a réuni la presse mardi 2 octobre 2025 à 17 h. Cette prise de parole intervenait après une journée de mobilisation d’agriculteurs au Gaec de Pouilley-Français, où 83 vaches ont été abattues en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse.

Dermatose nodulaire : Grangier interpelle Genevard sur la menace d’abattage à Pouilley-Français

Dans un courrier daté de ce mardi 2 décembre, la députée du Doubs Géraldine Grangier s’adresse à la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, pour dénoncer la ”situation extrêmement préoccupante” que traverse une famille d’exploitants agricoles à Pouilley-Français, et demander un traitement plus mesuré du dossier sanitaire.

Dermatose nodulaire dans un élevage à Pouilley-Français : le TA rejette la requête du SUJ, les 82 bêtes seront abattues

Le 2 décembre 2025, le juge des référés du tribunal administratif de Besançon a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français. Le syndicat sollicitait notamment la suspension de l’arrêté préfectoral du 28 novembre 2025 déclarant une infection de dermatose nodulaire contagieuse bovine dans un troupeau de 82 bovins.

Climat électoral à Besançon : une étude éclaire les forces en présence à l’approche des municipales 2026

En novembre 2025, l’Ifop a réalisé pour la Fédération départementale Les Républicains du Doubs une enquête détaillant l’état de l’opinion politique à Besançon. Publiée en novembre 2025, elle dresse un panorama du climat électoral local, des niveaux de notoriété des principales personnalités bisontines, ainsi que du souhait de réélection accordé à la maire actuelle, Anne Vignot.

Remboursement des fauteuils roulants, prime de Noël, Parcoursup… Ce qui change à partir du 1er décembre 2025

Qui dit nouveau mois, dit nouveautés et le mois de décembre n'échappe pas à la règle. Économie, santé, éducation... On fait le point sur les changements qui pourront concerner les Français à partir du 1er décembre 2025. 

Téléthon 2025 : la mobilisation s’intensifie en Bourgogne–Franche-Comté

Le Téléthon 2025 se déploie en France y compris en Bourgogne–Franche-Comté les 5 et 6 décembre 2025 avec un message fort : "Nous faisons bouger les lignes". Entre avancées en thérapie génique, immersion dans les laboratoires et initiatives locales originales, cette édition met en lumière la mobilisation de tous pour faire progresser la recherche et sauver des vies.

La Région Bourgogne-Franche-Comté triplement récompensée aux Prix Territoria 2025

La Région Bourgogne-Franche-Comté a été largement distinguée lors des Trophées Territoria 2025, en recevant trois prix saluant des initiatives innovantes menées sur son territoire. La cérémonie s’est tenue le vendredi 21 novembre 2025 dans la salle des fêtes de la mairie de Paris, en présence de plusieurs élus régionaux.

Acheter responsable en Bourgogne Franche-Comté : le Pôle Ressources IAE lance son catalogue

Le Pôle Ressources Insertion par l’Activité Économique Bourgogne-Franche-Comté a dévoilé vendredi 28 novembre 2025 son nouveau catalogue d’idées d’achats responsables, un outil destiné à renforcer les liens entre acheteurs publics ou privés et Structures d’insertion par l’activité économique (SIAE). Ce nouveau document vise à rendre plus visible l’offre sociale, locale et environnementale portée par plus de 200 structures régionales.

L214 devant Carrefour Chalezeule pour demander une réduction du nombre d’animaux tués

À l’occasion du Black Friday, l’association L214 organise ce samedi 29 novembre une série d’actions simultanées devant 36 magasins Carrefour en France. À Chalezeule, les militants seront présents de 14 h à 17 h devant le magasin. L’organisation demande à l’enseigne de réduire "de 50 % le nombre d’animaux tués" pour l’alimentation.

Logement en Bourgogne–Franche-Comté : une “évolution lente” face aux mutations démographiques selon l’Insee

L'Insee Bourgogne–Franche-Comté a présenté, le 27 novembre 2025, un diagnostic régional mettant en lumière un parc de logements qui peine à suivre les transformations démographiques et sociales. La progression de la vacance, la diminution de la taille des ménages et les tensions dans certaines zones structurent un paysage contrasté.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 4.69
couvert
le 03/12 à 03h00
Vent
1.69 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
91 %