La France, premier pays anti-vaccins, selon une étude

Publié le 20/06/2019 - 14:53
Mis à jour le 20/06/2019 - 14:53

Un Français sur trois ne croit pas que les vaccins soient sûrs, selon une enquête mondiale publiée mercredi et qui fait de la France le pays le plus sceptique des vaccins parmi 144 étudiés.

 © dfuhlert
© dfuhlert

La France est aussi le seul pays où une majorité des gens interrogés (55%) se dit persuadée que la science et les technologies vont mener à des suppressions d'emplois dans leur région. L'étude réalisée par l'institut de sondage américain Gallup pour l'ONG médicale britannique Wellcome est la première du genre: 140.000 personnes de plus de 15 ans, dans 144 pays, interrogées l'an dernier sur ce qu'ils pensent de la science, des professionnels de santé et des vaccins.

Les habitants des pays riches font le moins confiance aux vaccins, particulièrement en Europe et en France, un phénomène à mettre en parallèle avec le développement du sentiment anti-vaccins, considéré comme l'un des facteurs du retour de la rougeole dans certains pays développés dont la France et les Etats-Unis.

Le sentiment ne se concrétise toutefois pas forcément dans les faits, la couverture vaccinale étant à la hausse, selon le gouvernement français. Les Français semblent parallèlement se méfier particulièrement des institutions politiques et médiatiques. La moitié ne fait "pas beaucoup" ou "pas du tout" confiance aux journalistes, la deuxième plus haute proportion dans les pays de l'OCDE après la Grèce. La méfiance envers le gouvernement est aussi relativement élevée, selon Gallup.

Laisser-aller 

Sur les vaccins, l'écart est flagrant avec le Bangladesh ou le Rwanda, où la quasi-totalité de la population dit avoir confiance dans leur sûreté et leur efficacité. "Dans ces pays-là, il y a plus de maladies contagieuses, et leurs habitants voient sans doute ce qu'il se passe lorsqu'on n'est pas vacciné", explique à l'AFP Imran Khan, qui a mené l'étude pour Wellcome. "Alors qu'aux Etats-Unis et en France, lorsqu'on n'est pas vacciné, on a moins de risque de tomber malade, car les systèmes de santé sont plutôt bons, et quand on est contaminé, on risque moins de mourir".

Le chercheur appelle cela "l'effet de laisser-aller". Dans cette attitude de méfiance, la France est suivie par le Gabon, le Togo, la Russie et la Suisse. Le rejet est un peu moindre (19%) quand on demande aux Français s'ils croient les vaccins "efficaces". Un Français sur dix ne croit pas qu'il soit important de vacciner les enfants.

Cela correspond approximativement aux chiffres d'une étude publiée par l'agence sanitaire Santé publique France en avril, selon laquelle 91% des parents d'enfants de moins de deux ans considéraient que la vaccination était importante pour la santé des enfants (+5 points par rapport à juin 2018).

En général en France, les pouvoirs publics estiment que la couverture vaccinale progresse depuis le passage de trois à 11 vaccins obligatoires pour les enfants nés depuis 2018. 87% des enfants qui ont eu un an en 2018 sont vaccinés contre la rougeole.

L'enquête menée par Gallup, un institut de référence aux Etats-Unis, montre également que les pays plus religieux avaient plus tendance à croire aux apports positifs de la science. "Plus il y a de gens qui se déclarent religieux dans un pays donné, moins il y a de gens dans ce pays qui croient que religion et science sont en opposition", dit Imran Khan.

Quant à la crainte que les robots prennent les emplois des humains, particulièrement forte en France, le rapport émet une hypothèse: "La mauvaise performance de l'économie française ces dernières années est peut-être un facteur contribuant à ce sentiment."

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Recours contre tiers : un “réflexe citoyen” à adopter en cas d’accident cet été

Chaque été, les urgences constatent une hausse des consultations pour blessures accidentelles liées aux activités estivales : déplacements en voiture, à vélo ou en trottinette, barbecues, jeux d’enfants ou encore déménagements entre amis. Face à cette recrudescence, l’Assurance Maladie de Côte-d’Or (Cpam) rappelle, dans un communiqué du 15 juillet, l’importance d’un dispositif encore trop méconnu : le recours contre tiers.

Trop de pesticides interdits dans nos assiettes : foodwatch dénonce un “commerce toxique” et interpelle Bruxelles

D’après les données 2023 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), près d’un aliment sur dix dans l’Union européenne contient des résidus de pesticides pourtant interdits. L’ONG foodwatch alerte sur cette situation et appelle la Commission européenne à agir sans délai dans un communiqué du 16 juillet 2025.

Le Dossier communicant de cancérologie devient 2.0, pour fluidifer le parcours de soin

L’Agence régionale de santé Bourgogne Franche-Comté, en collaboration avec les acteurs de la cancérologie de la région, a annoncé ce jeudi 10 juillet 2025 le déploiement du Dossier communicant de cancérologie (DCC) 2.0. Ce nouvel outil vise à soutenir le service de la coordination des parcours de soins.

Les réactions en Franche-Comté sur l’adoption de la loi Duplomb

Après l’adoption de la loi agricole Duplomb-Menonville par le Parlement mardi 8 juillet 2025, de vives réactions ont émergé d’un peu partout en Franche-Comté. Partis politiques et groupes d’élus ont fait savoir leur mécontentement par le biais de différents communiqués de presse. 

Loi Duplomb : comment ont voté les député(e) de Franche-Comté ?

Le Parlement a définitivement adopté mardi 8 juillet 2025 la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l'Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d'un pesticide de type néonicotinoïde. Les député(e)s du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont voté, mais pour ou contre cette loi ? Réponses.

Grève des gardes de pharmacies : des réquisitions “proportionnées” selon l’ARS Bourgogne Franche-Comté

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté poursuit sa mobilisation face au mouvement de grève des gardes des pharmaciens d’officines, pour garantir le service d’urgence pharmaceutique. Le dispositif de réquisition, qui fait l’objet d’un suivi quotidien en lien avec les huit préfectures de départements, est "adapté et proportionné" selon l'ARS, "pour tenir compte de la réalité des besoins et assurer un maillage suffisant du territoire."

Don du sang : l'EFS appelle à la solidarité en Bourgogne-Franche-Comté

Ce 3 juillet 2025, à l'occasion de ses 25 ans, l’Établissement français du sang (EFS) lance un appel à la solidarité : "Cet été, donnez votre sang… mais pas à n’importe qui !". En Bourgogne Franche-Comté, où la demande est constante, huit maisons du don sont ouvertes pour accueillir les donneurs et contribuer à un effort collectif essentiel. 

Grève des pharmaciens : l’ARS réquisitionne des pharmacies grévistes pour assurer la continuité du service d’urgence

Face au mouvement de grève des gardes engagé par les pharmaciens d’officine, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté se mobilise pour garantir l’accès aux médicaments en situation d’urgence sur l’ensemble du territoire régional, a-t-on appris ce vendredi 4 juillet.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.44
partiellement nuageux
le 19/07 à 03h00
Vent
1.44 m/s
Pression
1009 hPa
Humidité
91 %