Nutri-Score: visé par un classement défavorable, le Roquefort demande à être exempté

Publié le 11/10/2021 - 17:40
Mis à jour le 11/10/2021 - 14:35

Le Roquefort, visé par un classement Nutri-Score défavorable, dénonce une « approche punitive » et réclame une exemption pour le célèbre fromage de brebis de l’Aveyron, au nom de la tradition et du respect d’un patrimoine gastronomique. Au delà du roquefort, le conseil national des appellations d’origine laitière (Cnaol), dont fait partie la filière Comté, estime que le Nutri score est « très discriminant » pour l’ensemble des filières fromagères.

 © CC BY 2.0 – Chris W – Flickr
© CC BY 2.0 – Chris W – Flickr

Lancé en 2018, le Nutri-score est un système d’étiquetage nutritionnel qui a pour but de favoriser le choix de produits plus sains d’un point de vue nutritionnel par les consommateurs.

Le Nutri-Score, système d'étiquetage facultatif, mis en place à l'initiative du gouvernement français en 2016, est basé sur cinq lettres (A,B,C,D,E) et un code couleurs, du vert au rouge, selon la qualité nutritionnelle de l'aliment.

Le Nutri-Score de 90% des fromages est de D et E

"C'est paradoxal. Des produits industriels ultra transformés avec des conservateurs peuvent avoir A ou B, alors que nos produits de terroir très naturels sont stigmatisés", pointe Sébastien Vignette, secrétaire général de la Confédération générale de Roquefort, soutenu par nombre d'élus d'Aveyron et d'Occitanie.

"Les pouvoirs publics envisagent de rendre le Nutri-Score obligatoire à partir de 2022, c'est pour cela qu'on se mobilise. On ressent un sentiment d'injustice, nous sommes les héritiers de recettes ancestrales, avec un cahier des charges garant de qualité", explique M. Vignette.

Le patron de l'interprofession Roquefort voit dans le Nutri-Score un "logo simpliste". "On vit une drôle d'époque où la complexité, la nuance ont rarement leur place, estime-t-il. L'équilibre alimentaire, l'histoire de nos produits, c'est pas ça".

"Entre A et E, si je ne connais pas, je vais naturellement vers le A. Pour le Roquefort, ça n'a pas de sens. Le cahier des charges c'est déjà un acte de responsabilité vis-à-vis du consommateur. Le mieux est l'ennemi du bien", estime le député LREM de l'Aveyron, Stéphane Mazars. "La volonté de transparence due au consommateur doit être rationnelle et de bon sens", ajoute le parlementaire.

La mobilisation engagée par l'AOP, qui commercialise 7.000 tonnes de Roquefort par an, dont 25% à l'export, n'est pas isolée. La grogne exprimée en Aveyron est partagée par de nombreux producteurs de fromage en France.

M. Vignette met en avant qu'il n'y a pas de "problème de surconsommation de fromage en France" et que Santé Publique France ne devrait pas mettre à l'index "le Roquefort et les autres fromages de qualité AOP".

"On n'est pas dans un combat contre le Nutri-Score, insiste-t-il, s'il est réservé aux produits industriels pré-transformés. Il est louable d'informer le citoyen. On combat l'application aux produits AOP".

Largement plébiscité par les distributeurs et industriels, dans un contexte de demande d'information croissante du consommateur, le Nutri-Score est également adopté en Belgique, Espagne ou Allemagne, et il est recommandée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé).

Fin septembre, le Conseil national des appellations d’origine laitière (Cnaol), dont fait partie la filière Comté, avait une nouvelle fois relevé la problématique Nutri score "très discriminant"  pour l'ensemble des fromage dont "La haute teneur en gras, beurre et crème" laissent "penser aux consommateurs que les produits ne sont pas de qualité"

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Des cas de tuberculose identifiés dans le Jura

L’agence régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté a annoncé ce jeudi 5 décembre 2024, qu’une dizaine de cas de tuberculose avaient été identifiés dans le département du Jura. Le premier signalement a été effectué auprès de l’ARS en août dernier et concernait un mineur isolé hébergé dans un foyer du Jura.

Couverture médicale dans le Doubs : où en est-on ?

Lors d’une conférence de presse le 2 décembre 2024, l’Agence régionale de la santé de Bourgogne-Franche-Comté a tenu a exposer ses différentes actions dans le département du Doubs. Après Frasne, Pontarlier, Houtaud et Dommartin, elle travaille sur l’ouverture d’une nouvelle maison santé dans le quartier de Planoise à Besançon. Le tout en investissant des fonds dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, les Ehpad et la santé mentale des jeunes.

Une plateforme en ligne de dons pour réaliser 11 projets innovants du CHU

Transplantation du foie, jardin thérapeutique, salon des anges… Le CHU de Besançon a officiellement lancé mardi 26 novembre 2024 "Phisalix", un fonds de dotations en ligne destiné à réaliser les initiatives des professionnels de santé. Au total, 11 projets ont été retenus lors du dernier conseil d’administration. Chacun est libre de participer.

Santexcel, une nouvelle association pour prendre en charge des hospitalisations à domicile

Le CHU de Besançon, le CH Jura Sud (CHJS) et l’Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) en partenariat avec l’association Santelys, prendront en charge l'Hospitalisation à domicile (HAD) dans le Doubs, le Jura et le Territoire de Belfort à compter du 30 décembre 2024, sous l'égide de Santexcel, une nouvelle association créée spécifiquement autour des valeurs d’utilité publique et d’intérêt général partagées par ses fondateurs.

Fin des autorisations d’hospitalisation à domicile : Le Mutualité française comtoise en péril ?

C’est parce qu’elle a appris le 20 novembre dernier que l’ARS allait lui retirer ses autorisations d’hospitalisation à domicile à partir du 1er janvier 2025, que la Mutualité française comtoise a souhaité alerter sur sa situation. Une telle décision aurait, selon plusieurs responsables syndicaux, un impact économique et social non négligeable pour l’entreprise mutualiste. Le nouvel opérateur Santexcel, fusion d’un partenariat entre l’association Santelys et le CHU Besançon, le CH Jura Sud et l’hôpital Nord Franche-Comté assure de son côté que le changement d’attribution se fera en douceur et "sans incidence pour les patients".

À Besançon, Julie Parisot mise sur l’accompagnement pour surmonter les troubles alimentaires

Après une carrière dans l’Education nationale, Julie Parisot s’est reconvertie dans l’accompagnement des troubles alimentaires. Désormais psychopraticienne en "approche centrée sur la personne", la thérapeute s’est spécialisée dans l’accompagnement des troubles alimentaires et de l’estime de soi et propose désormais ses services à Besançon. Elle revient pour nous sur le rôle qu’elle joue pour aider les personnes à surmonter leurs troubles alimentaires.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 3.46
couvert
le 06/12 à 21h00
Vent
2.28 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
91 %