Chaque année, la préfecture prend un arrêté réglementant la pratique de la chasse dans le département après consultation du public et de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Pour la saison 2025-2026, une question était particulièrement houleuse : celle de la chasse à la bécassine des marais dans la vallée du Drugeon, la vallée étant le principal site de reproduction de l’espèce en France. Un sujet qui a donné lieu à "de longs débats en CDCFS" et à "plus de 2000 contributions du public" rapporte la préfecture.
Une réglementation mais pas d’interdiction
L’administration préfectorale justifie sa décision de reporter, et non d’interdire, par les connaissances scientifiques actuelles sur le sujet. Elle en tire une liste de conclusion dont le fait que "l’espèce n’est pas menacée" mais que "les bécassines nichant en France représentent néanmoins un enjeu de conservation du patrimoine naturel national". À propos de l’impact de la chasse, elle considère "qu’il n’existe actuellement aucune évidence d’impact de la chasse sur les effectifs nicheurs du Drugeon" et que "le maintien ou l’amélioration de la qualité des habitats de reproduction de l’espèce est le principal enjeu pour sa conservation".
La préfecture du Doubs affirme que c’est à partir de ces constats et de propositions de la CDCFS qu’elle a pris la décision de reporter la date d’ouverture de la chasse de l’espèce au 28 septembre (contre le 8 septembre en 2024). L’administration dit vouloir "intervenir après le pic de migration, réduisant ainsi fortement la probabilité de prélèvement d’individus nicheurs dans le Drugeon".
La LPO souhaitait aller plus loin
Pour rappel, le 30 avril dernier, la Ligue de protection pour les oiseaux Bourgogne-Franche-Comté (LPO BFC) avait demandé l’interdiction de la chasse de la bécassine des marais. Celle-ci qualifiait la situation de l’espèce très préoccupante en France car seul une cinquantaine de couple nicheurs sont recensés dans le pays. "Il est inacceptable d’autoriser le tir des bécassines dans l’un des derniers sites français où elles parviennent encore à se reproduire" considérait elle.
La LPO BFC avait donc appelée les citoyens touchés par leur combat à demander l’interdiction de la chasse à travers la consultation publique sur le projet d’arrêté préfectoral.