Que faut-il penser de l'alimentation Bio ?

Publié le 15/04/2020 - 14:08
Mis à jour le 15/04/2020 - 11:08

En forte croissance • Avec le confinement le dynamisme des produits bio s’est accéléré. Dans les supermarchés, la hausse de vente de produits bio a augmenté d’environ 45 % durant les deux premières semaines de confinement. A l’heure des repas à la maison, les Français regardent de plus près le contenue de leurs assiettes. La part de l’alimentation bio n’a jamais été aussi élevée. Plus qu’un phénomène, une véritable tendance de fond. Mais que faut-il penser de l’alimentation bio. Les réponses de Jean-Pierre Courtejaire de l’UFC Que Choisir du Doubs.

©Alexane Alfaro ©
©Alexane Alfaro ©

Manger mieux et plus sain. Les Français se sont sans conteste tournés vers les produits bio durant ce premier mois de confinement alors que l'on aurait pu penser qu'ils se tourneraient plus vers des produits "conventionnels" réputés moins chers. Mais non, le bio bat des records avec une croissance dans les différents circuits de distribution et notamment dans les petites surfaces de ville.

Le Bio est donc en forte croissance, mais avec un écart que se creuse de plus en plus avec les produits conventionnels augmente.

maCommune.info Que représente aujourd’hui la consommation bio ?

Jean-Pierre Courtejaire : "La filière bio est en constant développement : le nombre d’exploitations installées ou converties au bio n’a jamais été aussi élevé (de l’ordre de 7.000 en 2019), ce qui porte le nombre d’agriculteurs bio en France à 47 000, soit 1 agriculteur sur 10.

Les produits labellisés AB (Agriculture biologique), dont le cahier des charges interdit l’utilisation d’intrants chimiques, représentent désormais 5% du budget Alimentation.

L’État encourage, via le PNNS (Programme national nutrition santé) la consommation d’aliments bio, alors que la France reste le 1er utilisateur d’intrants chimiques en Europe."

Y a-t-il un lien établi entre consommation bio et santé ?

"Selon l’Agence bio, la santé reste la première motivation d’achat de produits bio, devant l’environnement et le bien-être animal. Une étude portant sur 69.000 adultes pendant 4 ans et demi a permis de montrer que les forts consommateurs de produits bio présentent un moindre risque de développer certains types de cancer, cette population étant moins exposée aux traces de pesticides.

Un rapport publié en 2018 par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) indique que 44% des produits de l’agriculture conventionnelle contiennent au moins un résidu de pesticide, contre 6,5% des aliments bio. C’est d’autant plus important que l’alimentation est la 1re voie d’exposition aux résidus de pesticides. La démonstration de l’effet bénéfique du bio sur la santé n’est pas encore totalement établie, mais il y a un faisceau de preuves."

Le bio risque t’il d’être victime de son succès ?

"La grande distribution représente environ la moitié de la vente de produits bio. Elle serait assez encline à réclamer des critères moins rigoureux, afin d’augmenter les volumes de production et de faire baisser les prix. Le respect de la saisonnalité des fruits et légumes, au cœur de la démarche bio, gêne certains acteurs de la filière. Des tomates produites sous serres chauffées, est-ce un mode de production bio ?

Dans l’esprit des consommateurs, le bio devrait rimer avec protection de l’environnement, commerce équitable, approvisionnement local et bien-être animal. Le cahier des charges du label bio européen (Eurofeuille) ou du français AB ne répond que partiellement à ces attentes.

Tant l’Union européenne que l’État français ne semblent pas disposés à le faire évoluer. La grande distribution réactive ses réseaux locaux (groupements de producteurs, coopératives agricoles …), mais elle est partagée entre porter un bio exigeant et le rendre moins cher, donc plus accessible aux foyers aux revenus modestes. Elle a besoin de volumes importants et commence à reprendre ses méthodes de mise sous pression des producteurs pour obtenir des baisses de prix. L’UFC Que choisir dénonce régulièrement la « sur-marge bio » appliquée par les grandes surfaces. Développer ses surfaces sans perdre son âme, c’est le défi majeur de l’agriculture biologique." 

Peut-on se fier aux labels ?

"Les signes officiels d’origine et de qualité garantissent au consommateur une certaine authenticité. Ils sont nés, il ya près d’un siècle, avec les AOC (Appellations d’origine contrôlée) pour protéger nos vins contre la contrefaçon.

A l’exception du label AB, pour lequel c’est le producteur qui se lance seul dans la procédure de certification, les autres sont le fait d’un groupement de producteurs. Définis par des cahiers des charges stricts, les labels gérés par l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) font l’objet de contrôles réguliers réalisés par des organismes certifiés. Les agréments définitifs sont accordés au niveau européen (sauf pour le label rouge).

L’AOP (appellation d’origine protégée), considérée comme le nec plus ultra de la labellisation, est un signe européen équivalent de l’AOC, qui met en valeur sol, climat et savoir-faire. Cela concerne surtout des fromages (ex Comté), mais aussi des viandes (ex poulet de Bresse), des légumes … Le Comté, 1re AOP française, ne cesse de faire évoluer son cahier des charges,

L’IGP (indication géographique protégée), mise en place en 1992 au niveau européen, est moins rigoureuse que l’AOP. Parfois, seule une étape de production dans la zone géographique est nécessaire. Il existe actuellement 126 références en IGP, dont la saucisse de Morteau, qui fête cette année les 10 ans de sa labellisation (5.000 tonnes consommées par an, soit 18 millions de saucisses, en progression de 43% depuis 2010), la zone de l’IGP couvre la Franche-Comté.

Le label rouge, très populaire en France, concerne plus de 400 produits, principalement des volailles. On peut regretter que ce label recouvre des cahiers des charges très hétérogènes."

Info +

Durant la période de confinement, les permanences de l'UFC Que Choisir du Doubs  sont suspendues.

Toutefois, les consommateurs peuvent  :

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