Réforme des retraites : la grève de 2019 a dépassé celle de 1995

Publié le 27/12/2019 - 09:14
Mis à jour le 27/12/2019 - 10:28

Ce vendredi 27 décembre 2019 marque la 23e journée de grève contre la réforme des retraites en France. Une étape symbolique puisque ce mouvement social dépasse celui de 1995 contre le plan Juppé. Les transports étaient restés paralysés pendant 22 jours. Dépassera-t-il celui de 86-87 qui avait duré 28 jours ?

© Hélène Loget ©
© Hélène Loget ©

24 ans plus tard, aucune issue n’apparaît, avec un gouvernement déterminé à remplacer les 42 régimes de retraites existants par un “système universel” par points et instaurer un âge pivot à 64 ans, assorti d’un bonus-malus. Les syndicats opposés au projet maintiennent la pression. Cette semaine, contrairement aux vœux d’Emmanuel Macron, aucune trêve de Noël n’est intervenue avec de multiples actions, dont un cortège festif rassemblant des centaines de personnes à Paris ce jeudi 26, des transports encore perturbés et une nouvelle journée de manifestations prévue samedi.

Si le mouvement actuel n’est pas le plus long que la France ait connu dans la période récente, il pourrait bientôt en dépasser un autre d’ampleur, celui de 1986-1987:

En 1986/87, 28 jours sans trêve de Noël

La grève la plus dure qu’ait connue la SNCF s’est jouée durant quatre semaines, entre le 18 décembre 1986 et le 15 janvier 1987. Le mouvement pour la défense des salaires et conditions de travail dure 28 jours, sans trêve de Noël.

Début janvier, le mécontentement gagne d’autres services publics, RATP et EDF en tête, tandis qu’à la SNCF le mouvement s’essouffle à partir du 9.

La direction de la SNCF parle déjà de “modernisation” tandis que les cheminots affirment revenir au travail “la rage au ventre” avec l’impression de ne pas avoir été entendus.

En 1995, 22 jours pour faire renoncer Juppé

La grève contre le projet de réforme d’Alain Juppé, qui porte notamment sur les régimes de retraites des fonctionnaires et des agents de services publics, paralyse le trafic de la SNCF et de la RATP pendant 22 jours, du 24 novembre au 15 décembre 1995.

Les fonctionnaires observent également plusieurs journées de grève et les manifestations se multiplient. Alain Juppé renonce finalement à la réforme des retraites tout en maintenant le reste de son plan de redressement de la Sécurité sociale.

En 2010, 15 jours pour le fret, 17 pour les retraites

Le projet de réforme des retraites du gouvernement de François Fillon, prévoyant le report de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, déclenche une mobilisation interprofessionnelle qui met à l’arrêt la SNCF pendant 17 jours en octobre. L’entreprise ferroviaire avait déjà connu deux semaines de grève en avril contre une réorganisation de son activité fret.

Des blocages de raffineries, de terminaux portuaires et de dépôts de carburant, mettent à sec une station service sur trois au plus fort des grèves en octobre.

En 2018, 36 jours de grève sur 3 mois à la SNCF

Du 3 avril au 28 juin 2018, les cheminots mènent une grève marathon d’un format inédit, au rythme de deux jours d’arrêt de travail sur cinq. Soit 36 jours en trois mois pour un mouvement qui perturbe des voyages pendant les vacances scolaires de printemps, et coïncide avec certaines journées de grève pour les salaires à Air France (15 jours entre fin février et mai).

Le mouvement s’effrite au fil du temps et ne parvient pas à bloquer la réforme qui va transformer la SNCF en société anonyme et mettre fin aux recrutements au statut à partir du 1er janvier 2020.

D’autres grèves de deux semaines

La SNCF a connu plusieurs autres grèves de deux semaines, comme en mars-avril 2001 lorsque les agents de conduite contestaient un projet de réorganisation de l’entreprise, et en juin 2014 contre une réforme ferroviaire. En juin 2016, les cheminots s’étaient mobilisés pour la défense de leur régime spécial, à quelques jours de l’Euro de football et en pleine contestation contre la loi travail.

Les pilotes d’Air France ont pour leur part fait grève pendant 14 jours en septembre 2014 pour s’opposer à un projet de développement de la filiale à bas coût Transavia France.

Dans un passé plus lointain, les mouvements sociaux de 1936 et 1968, marqués par des grèves générales massives, restent “des références culturelles” pour les militants et syndicalistes, comme l’expliquait Guy Groux, chercheur au CEVIPOF, à BFMTV. Même si leur ampleur pour la société et l’économie françaises est difficilement comparable avec les grèves de 2019.

(Avec AFP)

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