Tribunal de Besançon : de l'audience des gilets jaunes, on retiendra les chants

Publié le 29/04/2019 - 16:47
Mis à jour le 07/05/2019 - 16:03

Trois gilets jaunes, dont Frédéric Vuillaume, étaient appelés ce lundi 29 avril 2019 devant le tribunal de Besançon, pour outrage et rébellion. Si le délibéré a été reporté à la mi-mai, les chants ont résonné dans le palais de justice… Et le slogan « Castaner assassin » aussi !

Frédéric Vuillaume et ses deux camarades ne se sont présentés seuls à cette audience au tribunal de Besançon. Plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblés en soutien à ces trois gilets jaunes ; tant que la salle d'audience n'a pu tous les accueillir, et qu'une bonne partie a du attendre dehors que la justice fasse son oeuvre.

C'est donc ainsi que l'audience à débuté : dans une salle pleine à craquer, perturbée de temps en temps par quelques remarques senties du "public" et même par une sonnerie de portable aux airs de "Macron tête de...".

On reprochait aux prévenus des faits d'outrages et de rébellion. D'outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique d'abord, pour avoir scandé "Castaner assassin" lors de la venue du Ministre de l'Intérieur à Besançon le 13 mars dernier ; et de rébellion ensuite, parce que l'un d'eux  aurait "résisté à l'interpellation" -  il s'était accroché à un poteau - lorsque les policiers avaient tenté de l'attraper.

Castaner, assassin "de la démocratie"

La procureure de la République a tenu à rappeler les faits : pour elle, si "l'acte de rébellion n'est pas caractérisé par le simple fait de s'accrocher à un poteau, l'outrage est quant à lui caractérisé puisque M. Vuillaume avait conscience du caractère outrageant de ses paroles."

Pour Frédéric Vuillaume, "ce slogan signifiait assassin de la démocratie, parce que les policiers ne voulaient pas nous laisser passer. Rien d'autre. On sait très bien que Castaner ne va pas assassiner des gens comme ça, ça avait un sens politique." 

Et la procureure de s'étonner : "pourquoi ne pas avoir rajouté cette fin de slogan, alors ?"  "- On n'a pas eu le temps" s'est justifié M. Vuillaume.

"Stigmatisier le mouvement des gilets jaunes"

Pour l'avocat des trois gilets jaunes en revanche, cette convocation devant le tribunal mettait en jeu la liberté d'expression elle-même. "La décision de justice va définir ce que l'on a droit de dire ou non" a-t-il plaidé.

Tout en rappelant que le gouvernement, depuis quelques mois, s'échinait à "stigmatiser ce mouvement social" des gilets jaunes, et que cet outrage n'en était pas vraiment un puisque M. Castaner "n'était même pas là pour l'entendre", étant situé trop loin des manifestants.

Et de conclure : "ils avaient le droit de le dire et ils le diront encore... Tout du moins, si la décision de justice va dans ce sens."

On chante devant le palais

Pour finir, la procureure a appelé à ce que l'outrage soit condamné, à hauteur de deux mois et demi de sursis, "afin de rappeler lors des prochaines manifestations qu'on ne peut pas dire n'importe quoi." Mais on ne saura pas tout de suite le fin mot de cette histoire, la délibération ayant finalement été reportée le 15 prochain.

A peine l'audience levée, les soutiens aux trois gilets jaunes ont entonné le chant "On est là" en sortant de la salle, repris en coeur par les personnes qui attendaient devant le palais.

Ils scandent de nouveau "Castaner assassin"

Une ambiance festive qui reflétait l'état d'esprit de Frédéric Vuillaume en sortant du tribunal :  "l'avocat a bien fait comprendre que le slogan était balancé partout en France" a-t-il défendu.  Pour lui, cette convocation n'était autre qu'un "acharnement" contre le mouvement des gilets jaunes.

"On verra le 15, mais pour l'instant ça a l'air d'être positif" a conclu le gilet jaune, assurant "de revenir le 1er mai et samedi prochain, et le samedi d'après."

Et afin d'afficher un peu plus leur dissidence face à cet "acharnement", les soutiens à nos trois gilets jaunes se sont mis... A scander "Castaner assassin" devant les portes du palais.

Après l'audience, environ quatre-vingt personnes ont défilé entre le palais de justice et la préfecture. Elles se sont dispersées vers 16 heures.

1 Commentaire

Les mots ont un sens. Écœuré de voir des français scander de tels inepties ! Vive notre République.
Publié le 29 avril 2019 à 19h48 par _Hub_ • Membre

Un commentaire

Laisser un commentaire

gilets jaunes

Les Gilets Jaunes de retour à Besançon

Ils sont toujours là et ils l’ont à nouveau chanté. Moins d’une semaine après le déconfinement, les Gilets Jaunes ont décidé de poursuivre leur mobilisation ce matin à Chalezeule et en début d’après-midi eu centre-ville de Besançon en soutien aux « premiers de corvée »

Entre 600 et 1.000 manifestants marchent pour le climat à Besançon. Des Gilets Jaunes aux Livres dans la Boucle

"appel à la mobilisation générale" • Entre 600 manifestants et 1.000 manifestants selon la CFDT étaient au rendre-vous de la marche d’Alternatiba ANV (action non violente) Cop 21 au départ du parc Micaud à Besançon. Direction la place Flore pour rejoindre les Gilets Jaunes avec un Die In (mourir sur place). La marche devrait rejoindre les Vaîtes vers 17h avec un village des alternatives en parallèle de la Guinguette des Vaîtes mais le rassemblement s’est scindé. Une centaine de gilets jaunes a décidé de se rendre au centre-ville pour rejoindre les « Livres dans le Boucle ». La majorité des marcheurs climatique se sont dirigés en direction des Vaites.

Départ de la présidente de l’UCB : “Un centre-ville ne fonctionne que s’il a des clients. C’est à nous de le faire vivre…”

Après un peu plus de deux ans passés à la tête de l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), nous sommes revenus sur les temps forts de la présidence de Cécile Girardet ce mois de septembre 2019. Plus qu’un bilan, c’est aussi un «coup de gueule» que la présidente a souhaité pousser suite aux mobilisations des Gilets Jaunes…

Justice

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 22.1
ciel dégagé
le 18/09 à 12h00
Vent
1.4 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
63 %