Macron constate les dégâts et charge Philippe de recevoir chefs de partis et "gilets jaunes"

Publié le 03/12/2018 - 08:39
Mis à jour le 03/12/2018 - 09:16

Emmanuel Macron est allé constater les dégâts dimanche à Paris au lendemain des scènes de guérilla urbaine avant de demander, confronté à une crise politique majeure, à son Premier ministre de recevoir les chefs de partis politiques et une délégation des « gilets jaunes » à partir de ce lundi 3 décembre 2018. Dans le Doubs, deux points de rassemblements se sont formés à 8H00 au niveau d’Ecole Valentin et du péage de l’A36 au niveau de Saint-Maurice-Colombier.
 

image d'illustration ©Alexane Alfaro ©
image d'illustration ©Alexane Alfaro ©

Tout juste revenu du sommet du G20 à Buenos Aires, le chef de l'État a présidé une réunion de crise à l'Élysée avec le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nuñez ainsi que le ministre de la Transition écologique François de Rugy.

Une partie de l'opposition et des "gilets jaunes" attendait un geste fort de la part de M. Macron, par exemple un gel des hausses des taxes sur les carburants, après les graves violences qui ont fait la veille 263 blessés en France, dont 133 à Paris.

En guise de réponse, le président, qui ne s'est pas exprimé publiquement, a demandé au Premier ministre de recevoir les chefs de partis représentés au Parlement et des représentants des "gilets jaunes"."Enfin, il était temps", a réagi le patron du Parti communiste, Fabien Roussel. "Je me félicite que le gouvernement commence à prendre la mesure de ce qui se passe dans le pays", a ajouté le patron du PS, Olivier Faure.

Les rendez-vous avec les chefs de parti s'enchaîneront toute la journée lundi. Olivier Faure est attendu à 10h00 à Matignon, Laurent Wauquiez (LR) à 10h45, Marine Le Pen (RN) à 15h00, a appris l'AFP auprès des trois dirigeants. La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, doit être reçue tôt lundi matin.

"Le collectif des gilets jaunes qui a exprimé sa volonté de nouer un dialogue avec le gouvernement" dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, ont également été invités, a indiqué l'Elysée. Mais pour Jacline Mouraud, figure des "gilets jaunes" et signataire de la tribune, l'annulation de la hausse des taxes sur le carburant est "une condition préalable à toute discussion", a-t-elle dit à l'AFP. Et d'autres "gilets jaunes" ont d'ores et déjà mis en cause le manque de légitimité de ces représentants.

"Le cap est le bon"

A défaut de s'exprimer publiquement, le président a envoyé plusieurs ministres occuper le terrain. L'occasion notamment pour le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux de répéter qu'il n'y aura pas de changement de cap, "parce que le cap est le bon".

Avant de retrouver l'Élysée, le président s'était d'abord rendu à l'Arc de Triomphe, théâtre de violences et de dégradations. Il s'est recueilli sur la tombe du soldat inconnu, avant d'entrer à l'intérieur du monument, tagué et en partie saccagé.

Dimanche soir, plusieurs membres du gouvernement ont assisté à la cérémonie de ravivage de la flamme du soldat inconnu. "Les casseurs se sont attaqués à la République", a dénoncé la secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq.

Après l'Arc de Triomphe, Emmanuel Macron a rendu hommage aux forces de l'ordre et rencontré des commerçants sur l'avenue Kléber, vandalisée la veille. Parfois applaudi, il a aussi essuyé des huées de "gilets jaunes".

Le préfet de police Michel Delpuech a fait état d'actes "d'une gravité sans précédent" et d'une "violence extrême et inédite" contre les forces de l'ordre avec "des jets de marteaux", de "billes en acier" ou de "gros boulons".

Au total, 412 personnes ont été interpellées et 378 placées en garde à vue à Paris, selon la préfecture de police. "Les deux tiers environ" seront déférées devant la justice, a indiqué la ministre de la justice Nicole Belloubet, promettant "une réponse pénale tout à fait ferme". La maire de Paris Anne Hidalgo a indiqué que le coût des dégradations surprendra "tant elles sont immenses".

Des incidents ont également eu lieu en province en marge d'une mobilisation qui a rassemblé samedi 136.000 manifestants en France selon l'Intérieur, contre 166.000 le 24 novembre. A Toulouse, 57 personnes, dont 48 policiers, ont été blessées samedi. À Arles, un automobiliste est décédé après avoir percuté un poids lourd en raison d'un bouchon provoqué par un barrage des "gilets jaunes". C'est le troisième décès accidentel depuis le début du mouvement.

"Samedi noir"

Le gouvernement "n'a pas le droit à un troisième samedi noir", a mis en garde le président du Sénat Gérard Larcher, alors que des appels ont été lancés pour manifester à nouveau samedi prochain à Paris.

Emmanuel Macron a souhaité que Christophe Castaner "mène une réflexion sur la nécessité éventuelle d'une adaptation du dispositif du maintien de l'ordre dans les jours à venir". Mais l'éventualité d'instaurer l'état d'urgence n'a pas été évoquée, selon la présidence.

L'opposition a sommé le chef de l'État de réagir face à une situation souvent décrite comme "insurrectionnelle".À droite, Laurent Wauquiez a réitéré son appel à un référendum sur la politique écologique et fiscale d'Emmanuel Macron.Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) ont plaidé de concert dimanche pour une dissolution de l'Assemblée nationale.À gauche, Olivier Faure a réclamé des États généraux sur le pouvoir d'achat. Le mouvement Génération-s a réclamé la démission de M. Castaner.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Social

Prendre soin de ceux qui soignent : une nouvelle initiative à Besançon

Face au mal-être croissant des professionnels de santé, CaPaciTéS Besançon et Métropole et l’association Le Don du Souffle (DDS) lancent une série d’ateliers destinés à améliorer le quotidien des soignants et à renforcer le lien entre eux. "Prendre soin des professionnels de santé : une priorité", rappellent les porteurs du projet dans leur communiqué du 17 octobre 2025.

Revalorisation des retraites complémentaires : la CGT appelle à la mobilisation le 17 octobre à Besançon et Belfort

À la veille du conseil d’administration de l’AGIRC-ARRCO, qui doit décider ce vendredi 17 octobre de la revalorisation des retraites complémentaires, la CGT appelle salarié(e)s et retraité(e)s à se mobiliser. Le syndicat dénonce une politique patronale qu’il juge défavorable au pouvoir d’achat des retraités.

La résidence autonomie Les Salins de Bregille se renouvelle après un an de travaux

Présente depuis plus d’un demi-siècle sur les hauteurs de Besançon, la Résidence autonomie Les Salins de Bregille vient d’achever une importante phase de rénovation, a-t-on appris le 15 octobre 2025. Une transformation qui marque une nouvelle étape de son histoire…

Une nouvelle résidence pour seniors verra le jour à Saint-Vit en 2027

La Mutualité Française Comtoise annonce la pose de la première pierre de sa future Résidence Autonomie à Saint-Vit, mercredi 22 octobre 2025. Cette étape marque la deuxième phase d’un ambitieux projet gérontologique, après la construction de l’Ehpad L’orée du Doubs, un établissement de 88 places actuellement en phase d’achèvement.

En Franche-Comté, les Casques Bleus accompagnent les chefs d’entreprise en détresse

L’association Casques Bleus 25 a tenu jeudi 9 octobre 2025 une conférence de presse à Besançon pour présenter son dispositif d’accompagnement des dirigeants d’entreprise en difficulté. Créée en janvier 2024, la structure départementale fait partie du réseau Casques Bleus France, né en 2018 dans le Nord Franche-Comté à la suite du suicide d’un chef d’entreprise.

À Besançon, une mobilisation pour défendre les droits à la Sécurité sociale

Dans le cadre des 80 ans de la création de la sécurité sociale, une mobilisation mêlant le syndicat CGT et la fédération du Doubs du Parti communiste a été organisée devant les locaux de la CPAM du Doubs, rue Denis Papin à Besançon. L’occasion également de rappeler certaines revendications…

Les associations de Bourgogne-Franche-Comté tirent la sonnette d’alarme : “Pas un euro, pas un centime de moins pour le monde associatif !”

Le Mouvement associatif de Bourgogne-Franche-Comté (LMA BFC) a tenu, mercredi 8 octobre 2025, une conférence de presse en visioconférence pour alerter sur la situation financière critique que traversent de nombreuses associations de la région et de la France entière. Animée par Estelle Jeannin, coordinatrice régionale, et Daniel Jacquier, secrétaire du Mouvement, cette rencontre a rassemblé plusieurs représentant·e·s associatifs venus témoigner de leurs difficultés et de leur engagement.

80 ans de la Sécurité sociale : la CGT et le PCF organisent un rassemblement public à Besançon

À l'occasion du 80e anniversaire de la création de la Sécurité sociale, la CGT et la fédération du Parti communiste français du Doubs annoncent un rassemblement public jeudi 9 octobre 2025 de 11h à 13h devant l'entrée de la Sécurité sociale, rue Denis Papin à Besançon. 

Un clip musical inédit alerte sur l’urgence d’agir pour le grand âge en Franche-Comté

Diffusé à partir du 6 octobre, à l’occasion de la Journée nationale des aidants et de la Semaine bleue, un clip musical inédit réalisé par des professionnels du secteur du grand âge appelle à une mobilisation collective autour des enjeux du vieillissement. À l’origine de cette initiative originale, la Confédération de gérontologie du Territoire de Belfort.

La flottille ”Global Sumud” interceptée en mer par Israël : un rassemblement ce jeudi soir à Besançon

La flottille internationale ”Global Sumud” cherchant à atteindre la bande de Gaza a été interceptée par la marine israélienne dans la nuit du 1er au 2 octobre 2025, ont rapporté plusieurs médias internationaux et les organisateurs de l’opération. À Besançon, un rassemblement est prévu ce jeudi à 18h30 place du 8 Septembre.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.52
ciel dégagé
le 18/10 à 09h00
Vent
1.62 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
92 %