Chaque année, on relève 356.000 nouveaux cas de cancer en France métropolitaine, dont 55% chez l’homme, rappelle l’étude. Le nombre de décès est en moyenne de 152.000 par an : 89.000 chez les hommes et 63.000 chez les femmes.
L'agence sanitaire Santé publique France a publié sur son site une "cartographie des cancers" inédite, sous la forme de 16 rapports régionaux. Elle dresse de "premières estimations régionales et départementales de l'incidence et de la mortalité" des cancers en France pour la période 2007-2016. Cette cartographie, qui porte sur 23 types de cancer, illustre de grandes disparités et des spécificités marquées selon les territoires.
Quels sont les cancers les plus présents en France ?
Les trois cancers les plus fréquents, responsables chaque année d’un peu plus de la moitié des nouveaux cas en France :
- prostate, poumon et côlon-rectum chez l’homme,
- sein, côlon-rectum et poumon chez la femme.
Bourgogne-Franche-Comté : les femmes moins touchées que les hommes
Toutes localisations confondues, la région Bourgogne-Franche-Comté (BFC) est comparable à la France métropolitaine en termes d’incidence (nouveaux cas) et de mortalité par cancer, avec néanmoins une faible sous-incidence chez la femme de -3 %.
Cette sous-incidence chez la femme s’observe dans tous les départements de la région et pour les cancers les plus fréquents :
- sein (-7 % de nouveaux cas entre 2007 et 2016),
- poumon (-5 %),
- côlon-rectum (-2 %),
- thyroïde (-15 %)
- l’œsophage (-11 %).
La sous-incidence du cancer du sein, cancer le plus fréquent chez la femme et représentant près d’un tiers du total des cancers de la femme en Bourgogne-Franche-Comté, explique à elle seule les 3/4 de la sous-incidence de tous les cancers.
Les départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort présentent une sous-incidence pour le cancer de la thyroïde pour les deux sexes, mais le cancer de la thyroïde étant rare, les estimations reposent sur un nombre très limité de cas de cancer. Une faible sous-incidence est également constatée dans tous les départements de la région pour le cancer de l’œsophage chez la femme.
Plus de mortalité en Bourgogne…
Une sur-mortalité est constatée dans les départements de la Nièvre et de l’Yonne (homme : +16 % et +8 % respectivement ; femme : +6 % et +7 %). Cette sur-mortalité n'est pas lié à "un excès" de nouveaux cas. "Cela suggère un retard au diagnostic ou une difficulté de prise en charge", précise Santé Publique France.
Dans la Nièvre, la sur-mortalité concerne particulièrement, chez l’homme, les cancers du côlon-rectum (+26 %), du foie (+25 %) et de la prostate (+22 %), soit deux des trois localisations les plus fréquentes chez l’homme, la 3e présentant une sur-mortalité plus modérée (cancer du poumon : +8 %).
Dans l'Yonne, la sur-mortalité concerne particulièrement chez l’homme le cancer de la prostate (+13%) et le cancer du foie (+13 %), et dans une moindre mesure, le cancer du poumon (8 %) ; chez la femme, elle concerne le cancer du sein (+ 10 %) et le cancer du poumon (+14 %), deux des trois cancers les plus fréquents.
A noter, une sur-incidence et sur-mortalité chez l’homme de cancers sont liés à la consommation d’alcool ou de tabac dans la Nièvre. Concernant les femmes, une sous-incidence du cancer du sein chez la femme a été notée dans tous les départements hormis la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire.
Davantage de cancer du poumon en Haute-Saône
Une augmentation du nombre de cas (+15% de sur-incidence) et une sur-mortalité (+11%) marquées du cancer du poumon chez l’homme dans le département de la Haute-Saône est également mise en évidence dans l'étude menée.
Plus de cas de cancer de la prostate en BFC qu'en France
Toujours entre 2007 et 2016, une augmentation de 8% des nouveaux cas du cancer de la prostate chez l’homme a été notée par rapport à la France métropolitaine. Cette sur-incidence est présente dans cinq des huit départements de la région (Doubs, Jura, Haute-Saône, Saône-et-loire, et Territoire de Belfort) avec un excès d’incidence de plus de 10 % pour quatre d’entre eux.
Cette sur-incidence n’est pas accompagnée d’une sur-mortalité. "Elle pourrait s’expliquer par un recours plus fréquent au diagnostic précoce par dosage des PSA, soit dépistage du cancer de la prostate", explique Santé Publique France.
Des cas de cancers rares…
Pour les cancers plus rares "dont l’interprétation doit être très prudente en raison de faibles effectifs au niveau régional", il a été noté une sur-incidence des cancers des testicules, du col de l’utérus et du pancréas chez la femme. Une sous-incidence concerne le cancer de la thyroïde pour les deux sexes et de l' œsophage chez la femme.
Enfin l'étude note une sur-mortalité de moins de 10 % pour les cancers de l'ovaire, et du pancréas chez la femme. Pour les cancers de l'œsophage et larynx, chez la femme comme chez l’homme, une sous-mortalité de plus de 10 %.
Remarque : L’incidence et la mortalité des hémopathies malignes sont identiques à celles observées en France métropolitaine. Les effectifs sont trop faibles pour permettre une analyse régionale fine.
Quelques chiffres en Bourgogne-Franche-Comté :
- 7 555 décès par cancer estimés par an dont 59 % chez l’homme, sur la période 2007-2014
- 17 173 nouveaux cas de cancer apparaissent chaque année (moyenne période 2007-2016)
- Le cancer Lèvre-bouche-pharynx : au cours de la période 2007-2016, ces cancers ont touché en moyenne 10.004 hommes et 3.008 femmes chaque année
- Œsophage : En moyenne entre 2007 et 2016, 187 nouveaux cas de cancers de l’œsophage sont diagnostiqués chez l’homme et 44 chez la femme
Info +
Les données sur les facteurs de risque issues des enquêtes en population (comme le Baromètre santé) ne sont disponibles que depuis 2016 au niveau de la région Bourgogne-Franche-Comté. Les données relatives aux addictions (tabac, alcool) dans la région Bourgogne-Franche-Comté, issues du Baromètre santé 2017, seront publiées prochainement, mais elles ne seront pas disponibles au niveau départemental (effectifs insuffisants).
* Depuis le 1er mai 2016, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) sont devenus Santé publique France.