Affaire Narumi : le parquet chilien demande de durcir le contrôle judiciaire de Nicolas Zepeda

Publié le 20/05/2020 - 07:43
Mis à jour le 20/05/2020 - 07:43

Le parquet chilien demande désormais un durcissement des mesures du contrôle judiciaire de Nicolas Zepeda, soupçonné d’avoir assassiné son ex-petite amie japonaise en décembre  2016 sur le campus de la Bouloie à Besançon, et dont l’extradition vers la France a été définitivement autorisée.  La France a deux mois pour aller chercher le suspect. Le procureur de Besançon a précisé être « dans l’attente de la reprise de vols directs entre Santiago du Chili et Paris. »

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Nicolas Zepeda, fils d’une riche famille chilienne, avait rencontré l’étudiante au Japon en 2014. Il en était tombé éperdument amoureux et l’avait présentée à sa famille au Chili. Mais peu avant la disparition de Narumi, tous deux avaient pris leurs distances, et l’étudiante japonaise avait débuté une nouvelle relation, suscitant la jalousie du Chilien.

"Au nom des intérêts de la République française dans cette procédure d'extradition (...) il est urgent de prendre des mesures plus fortes que les actuelles (contrôle judiciaire hebdomadaire et interdiction de sortie du territoire) afin d'assurer efficacement la remise de la personne" à la justice française, indique le parquet dans un document dont l'AFP a eu copie ce mardi.

Le parquet chilien demande ainsi à la Cour suprême, qui a confirmé lundi la mesure d'extradition vers la France, qu'une "audience de réexamen des mesures soit convoquée en urgence". Le 2 avril, la justice chilienne avait déjà donné un premier feu vert à l'extradition vers la France du Chilien Nicolas Zepeda, 29 ans, mais ce dernier avait fait appel.

60 jours pour aller chercher le suspect

Les autorités françaises ont normalement 60 jours pour aller chercher Nicolas Zepeda, mais la procédure pourrait être compliquée par la suspension des vols internationaux et la fermeture des frontières du Chili en raison de la pandémie de coronavirus.

"Nous sommes dans l'attente de la reprise de vols directs entre Santiago du Chili et Paris", a indiqué le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, qui "espère que cette extradition pourra être exécutée d'ici la fin du mois de juillet".

Me Sylvie Galley, avocate de la famille de la victime, Narumi Kurosaki, souhaite pour sa part que Nicolas Zepeda qui nie formellement l'avoir tuée ait "une ligne de défense différente" dans "le nouveau contexte d'une incarcération en France".

La famille de la jeune femme attend de "connaître les conditions" de son assassinat et "l'endroit où le corps a été dissimulé". Ses parents et ses deux soeurs "n'ont jamais pu faire les obsèques de leur fille, dans la tradition japonaise", et "le deuil ne se fera jamais si nous ne retrouvons pas le corps de cette jeune fille, c'est tout ce qui compte désormais pour eux", souligne Me Galley.

Le corps de l'étudiante jamais retrouvé

Narumi Kurosaki, étudiante de 21 ans, vivait sur le campus universitaire de Besançon où elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Son corps n'a jamais été retrouvé. Nicolas Zepeda était son ancien petit ami.

Etienne Manteaux s'était rendu en avril 2019 au Chili avec un magistrat instructeur et deux enquêteurs chargés du dossier. En octobre, il avait demandé l'extradition de Nicolas Zepeda "pour qu'il comparaisse devant la cour d'assises de Besançon pour l'assassinat de Narumi Kurosaki".

Selon les enquêteurs, Nicolas Zepeda s'était rendu début décembre 2016 à Besançon pour voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, veille de sa disparition, ils avaient regagné ensemble le logement de Narumi et, dans la nuit, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris".

(AFP)

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