Affaire Narumi : le procès Nicolas Zepeda entre dans sa dernière ligne droite

Publié le 11/04/2022 - 13:49
Mis à jour le 11/04/2022 - 14:16

Le procès de Nicolas Zepeda est entré dans sa dernière ligne droite lundi avec les plaidoiries des parties civiles, celles-ci réclamant que soit reconnue la culpabilité du Chilien pour l’assassinat en 2016 de son ancienne petite amie, Narumi Kurosaki. Le verdict est attendu ce mardi 12 avril.

"Ce sont les larmes pudiques de la partie civile que vous devez privilégier en condamnant celui qui est dans le box, Nicolas Zepeda", a plaidé Me Sylvie Galley, l'avocate de la famille de Narumi, dont le témoignage de la mère avait bouleversé l'audience mercredi. Celle-ci, venue de Tokyo, avait longuement exprimé sa douleur de ne pas savoir ce qui était arrivé à sa fille, dont le corps n'a jamais été retrouvé.

A l'écoute des paroles de son avocate sur Narumi, "muette à jamais", Taeko Kurosaki s'est recroquevillée sur le portrait de sa fille qu'elle n'a pas lâché depuis le début du procès le 29 mars.

Durant sa plaidoirie, l'avocate de la famille a souhaité redonner la parole à Narumi Kurosaki.

"Narumi écrivait le 17 juillet 2016: +Nicolas je suis si fière (...) tu es assurément le meilleur garçon dans ma vie+. Cinq mois après, le meilleur garçon lui prenait la vie", a asséné Me Galley.

Sur le banc des accusés, masqué et portant toujours une cravate, Nicolas Zepeda est resté impassible, lui qui a persisté à nier avoir tué Narumi durant les neuf premiers jours du procès.

"La mort de Narumi aurait pu (...) allonger la liste des féminicides", mais "la disparition de son corps" a fait basculer le scénario "dans l'horreur absolue", a poursuivi l'avocate, devant un public venu en nombre. Il "a toute latitude pour faire dire à Narumi Kurosaki ce qu'il veut. Nous n'en sommes pas à un mensonge, à un déni, à une contradiction près dans ce dossier", a déploré Me Galley.

"On est dans la stratégie avec Nicolas Zepeda (…) Tout ce qu'il veut c'est échapper à sa responsabilité pénale" Randall Schwerdorffer

Me Randall Schwerdorffera pris la parole en fin de matinée. Il est l'avocat d'Arthur Del Piccolo, le petit ami français de l'étudiante japonaise au moment de sa disparition, alors qu'elle était âgée de 21 ans. "Menteur, manipulateur, toxique". Selon l'avocat, le Chilien a perpétré "un crime de sang froid", prémédité, comme le montre l'achat d'un bidon de cinq litres de combustible et une boîte d'allumettes avant la disparition de Narumi. "Monsieur Zepeda fait tout pour dissimuler sa responsabilité", a-t-il regretté.

"La main de Nicolas Zepeda n'a pas tremblé et je demanderai à cette cour d'assises de ne pas trembler quand elle prendra sa décision", a conclu l'avocat qui fut aussi celui de Jonathann Daval, condamné pour le meurtre de sa femme Alexia, fin 2020 à Vesoul.

Réquisitions de l'avocat général

Dans l'après-midi, l'avocat général Étienne Manteaux prononcera ses réquisitions, puis les avocates de la défense, Me Jacqueline Laffont et Me Julie Benedetti, insisteront dans leur plaidoiries sur les "zones de mystère" de cette affaire.

En force ou en douceur, le pensant acculé par les nombreux éléments à charge et les témoignages, tous les acteurs du procès ont tenté d'obtenir les aveux de Nicolas Zepeda, y compris sa propre avocate. Mais la question reste entière : qu'est-il arrivé à Narumi Kurosaki dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, dans cette étroite chambre 106 d'une résidence universitaire de Besançon ? Qu'est devenue cette brillante jeune fille de 21 ans ?

Cette "audience particulièrement forte en émotions", selon les mots du président de la cour Matthieu Husson vendredi, n'aura pas apporté de réponse.

"Je n'ai pas tué Narumi ! Moi aussi je veux savoir !", avait-il hurlé, en larmes, lors de son dernier interrogatoire jeudi, maintenant jusqu'au bout sa version. Extradé de son pays à l'été 2020, le Chilien pourra faire une dernière déclaration lors de la clôture des débats mardi, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer et rendre leur verdict.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

narumi

Procès Zepeda : la défense demande le renvoi du procès

La défense de Nicolas Zepeda a demandé ce lundi 18 décembre 2023 le renvoi du procès alors que le Chilien devait s'exprimer pour la première fois sur l'assassinat de Narumi Kurosaki dont il répond en appel devant la cour d'assises de la Haute-Saône, en raison de nouveaux éléments ne figurant pas  selon les avocats dans la procédure.

Zepeda, manipulateur “à la limite de la mythomanie”, selon un expert

Le Chilien Nicolas Zepeda, rejugé en appel pour l'assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki, présente un profil "manipulateur", "à la limite de la mythomanie", selon les conclusions d'un expert présentées jeudi devant les assises de la Haute-Saône, objets d'une passe d'armes entre lui et la défense.

Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

Affaire Narumi : Nicolas Zepeda reconnaît finalement sa présence dans la résidence de la victime

"Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi" Kurosaki : accusé de l'assassinat de cette étudiante japonaise en décembre 2016, Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois, sept ans après, sa présence dans le bâtiment ou vivait l'étudiante japonaise.

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.32
légère pluie
le 26/04 à 6h00
Vent
1.28 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
93 %