Alstom Belfort : entre soulagement et inquiétude

Publié le 04/10/2016 - 17:04
Mis à jour le 12/04/2019 - 13:42

Entre soulagement et scepticisme, le plan de sauvetage d’Alstom Belfort présenté par le gouvernement a été présenté sans triomphalisme. Les élus se disent tous vigilants quant à l’avenir des sites industriels d’Alstom. Voici les réactions de Marie-Guite Dufay, François Sauvadet, Éric Alauzet, Florian Bouquet et de Cédric Perrin.

 ©
©

Mise à jour à 18 h 20

Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, était ce mardi 4 octobre 2016 matin aux côtés du secrétaire d’État à l’industrie, Christophe Sirugue, et du président directeur général du groupe Alstom, Henri Poupart-Lafarge, pour présenter aux représentants du personnel le plan d’action pour maintenir le site de Belfort.

La présidente de la région Bourgogne Franche-Comté s'est dite soulagée, mais vigilante. Pour elle, c’est surtout grâce à la diversification des activités, qu’un nouvel avenir se dessine pour le site de Belfort. De nouvelles activités liées à la maintenance, aux locomotives hybrides de nouvelle génération et à de nouvelles solutions d’électromobilité devraient permettre selon elle de sortir du tunnel. "Ces perspectives tracent un avenir porteur de sens en matière de transition écologique  quelques mois après la COP 21 et doivent ouvrir la voie à la relance du fret ferroviaire dans notre pays ", a déclaré  Marie-Guite Dufay.

La Bourgogne Franche-Comté et les autres collectivités locales vont participer au plan de sauvetage de l'usine Alstom de Belfort en participant à la montée en charge de l’activité de maintenance. Près d'un million d'euros pourraient être consacré à l’électrification de la voie d’essai et aux divers aménagements nécessaires

"Du court terme" pour Sauvadet

François Sauvadet, président de l'Union des Républicains, de la droite et du centre au conseil régional se dit plus circonspect. Il parle d'une bouffée d'oxygène momentanée et d'un plan  à court terme : " Au total, ce sont 500 à 700 millions d’euros qui seront dépensés par l’État et la SNCF et cela assure l’avenir pour quelques brèves années. Ce n’est qu’un sursis, car nul n’ignore que la SNCF a déjà trop de locomotives de fret et que, pour les TGV, le parc actuel est suffisant.  Le site de Belfort se voit donc aujourd’hui offrir un répit qui n’est pas sans rapport avec l’entrée en campagne présidentielle d’un François Hollande très généreux avec l’argent de l’État (…) il ne faut pas oublier que les inquiétudes pointent sur l’avenir des sites d’Ornans, dans le Doubs, ou de Valenciennes et ses 1 200 emplois. Il faut à Alstom une vision d’avenir et donc réfléchir à terme à des partenariats stratégiques. Le temps est désormais compté."

L'émergence d'un nouveau modèle pour Alauzet

En colère à l'annonce brutale de la fermeture programmée du site belfortain, le député  Éric Alauzet parle d'un énorme soulagement. Tout en se réjouissant de la modernisation du site belfortain, il estime que le développement de ces trains rapides (220 km/h) sur tout le territoire est peut-être le signe de l'émergence d’un nouveau modèle plus efficient d’amélioration des vitesses commerciales sur l’ensemble du réseau plutôt que des réalisations couteuses et trop nombreuses de lignes à grande vitesse. "Ce modèle contribuera à l’équilibre des territoires, en desservant des villes oubliées par la grande vitesse par des trains rapides, fréquents, confortables, fiables et moins polluants." 

"Pas d'angélisme" pour Florian Bouquet

Les  commandes produites à Belfort correspondent à deux années de production pour le site de Belfort, contribuant à compléter la charge de travail sur la période 2018-2020. L’ambition du Groupe Alstom est également de faire de Belfort un centre européen de maintenance 

"Ces annonces vont dans le bon sens" se réjouit le président du département du territoire de Belfort,  Florian Bouquet. "C’est une excellente nouvelle pour Belfort et pour tout le département. La charge de travail permettra de maintenir tous nos emplois à Belfort et les investissements de 70 millions d’euros par l’entreprise Alstom permettront d’aborder l’avenir plus sereinement : je m’en réjouis pour toutes les familles qui étaient directement ou indirectement concernées. Pour autant, ne tombons pas dans un angélisme béat : au-delà d’un horizon qui s’éclaircit pour les quatre prochaines années, des incertitudes subsistent..." Florian bouquet déclare être extrêmement vigilant sur la mise en œuvre de ces mesures sur l’activité industrielle, les investissements et la diversification à travers un comité de suivi.

C. Perrin : "Nous avions raison de nous battre pour ce site…"

Cédric Perrin, Sénateur du Territoire de Belfort, se déclare satisfait par les mesures annoncées, mais reste vigilant quant à leur mise en oeuvre. Il demandera d’ailleurs la création d’un comité de suivi afin de s’assurer de la mise en application de ce plan.  « Les commandes annoncées aujourd’hui donnent une visibilité au site belfortain pour les quatre années à venir. Elles seront effectuées soit directement par l’État soit par la SNCF : 6 rames TGV pour la ligne Paris-Turin-Milan, 20 locomotives diesel pour remorquer les trains en panne, 15 rames TGV euroduplex pour la ligne Intercités Bordeaux-Marseille, mais aussi 30 rames Intercités construites à Reichshoffen. Je ne peux que me réjouir de ces annonces qui prouvent que nous avions raison de nous battre pour ce site (…) L’avenir d’Alstom Belfort passe également par le développement de la partie recherche. Les collectivités locales accompagneront ce développement afin de garantir la pérennité du site, mais aussi l’aider à franchir ce cap où il faudra faire preuve d’innovation. Le dossier Alstom est loin d’être clos, au contraire il s’ouvre aujourd’hui vers de nouvelles perspectives et je resterai vigilant afin que les mesures annoncées aujourd’hui soient réellement mises en œuvre ». 

C. Grudler : "le combat doit commencer dès maintenant"

Christophe Grudler, conseiller départemental du Territoire de Belfort, se réjouit de ces annonces : "Elles apportent un ballon d'oxygène et permettent de sauver le site de Belfort pour quelques années, et c'est cela qui compte pour les salariés à qui je pense d'abord. Je serai, avec ces salariés et leurs familles, très vigilant pour que ces paroles se transforment en actes, et que les commandes et investissements arrivent bien à Belfort comme promis. Mais il ne faut pas que ces actions, si utiles et si attendues soient elles, occultent l'essentiel : l'avenir à plus long terme du site de Belfort. Ce site doit avoir un vrai avenir industriel, pour les générations futures, comme nous l'avons reçu de nos parents ou nos grands-parents. Pour cela, un plan d'action doit être mis en place par Alstom, l'Etat, les collectivités locales et les salariés. Un plan d'action qui pérennise vraiment Belfort à long terme est indispensable pour que l'épisode que nous venons de vivre ne se reproduise pas. Ce combat là doit commencer dès maintenant, sans s'endormir une nouvelle fois sur des annonces."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

alstom belfort

Le syndicat FO Alstom s’inquiète de l’avenir du site dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron

Le syndicat central FO Alstom exprime ses inquiétudes sur l’avenir d’Alstom depuis son mariage ferroviaire avec Siemens dans une lettre ouverte au président de la République. Depuis le 27 septembre 2017,  Siemens est entré au capital d’Alstom à hauteur de 50 % dans le cadre d’un rapprochement « entre égaux ». L’État français n’est pas actionnaire du groupe. 

Le plan de sauvetage d’Alstom Transport confirmé par Bruno Le Maire

Suite à une rencontre avec les élus locaux et le préfet du Territoire de Belfort ce vendredi 4 août à Bercy, le ministre de l’Économie a déclaré qu’au-delà du plan de sauvetage, il était nécessaire de réfléchir à des mesures à plus long terme pour définir une véritable stratégie industrielle pour le groupe Alstom.

La SNCF confirme la commande de 15 TGV à Alstom

Le conseil d’administration de SNCF Mobilités a approuvé ce jeudi 23 février 2017  la commande au constructeur Alstom de 15 rames TGV, annoncée en octobre par le gouvernement pour sauver le site de Belfort, a indiqué la SNCF

Alstom : des élus demandent à François Hollande “d’user de toute son influence pour déclencher les commandes”

Dans une lettre ouverte datant de ce mardi 21 février 2017 au président de la République François Hollande, quatre élus du Territoire de Belfort lui demandent de « rassurer » les salariés d’Alstom en usant « de toute son influence pour déclencher » les commandes citées dans le plan de sauvetage de l’État. Une lettre qui prépare la visite du président à l’usine de Belfort ce mercredi 22 février.

Economie

Budget primitif 2026 : la Bourgogne-Franche-Comté maintient le cap malgré l’incertitude nationale

Le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est réuni en session plénière les 11 et 12 décembre 2025 pour voter le budget primitif 2026, d’un montant de 1,967 milliard d’euros, dont 1,535 milliard d’euros sont dédiés au financement des politiques publiques, soit près de 80 % du budget régional.

Insee – Bourgogne Franche-Comté : la clientèle étrangère, moteur de la fréquentation touristique cet été

Entre avril et septembre 2025, la fréquentation touristique en Bourgogne-Franche-Comté progresse de 2,9 %, soit 235.000 nuitées supplémentaires par rapport à l'année précédente. Selon l’Insee, la région retrouve ainsi son niveau record de 2023, après une saison 2024 en retrait. Au total, 4,7 millions de touristes ont généré 8,4 millions de nuitées dans les hébergements collectifs régionaux.

Avec Reckless, la Bisontine Lily propose “des bijoux qui ne nous font pas disparaître”

Depuis le 3 novembre 2025, Lily s’est lancée dans la confection de bijoux alternatifs, inclusifs et faits mains réalisés à Besançon. Un choix notamment motivé par des raisons de santé qui l’ont poussée à repenser sa manière de travailler. Avec Reckless, la Bisontine propose aujourd’hui des bijoux audacieux qui "laissent exister la femme".

Règlement local de publicité : après l’enquête publique, les afficheurs bisontins redoutent un couperet

VIDÉO • L’enquête publique sur le futur Règlement local de publicité intercommunal (RLPi) du Grand Besançon Métropole (GBM) s’est achevée le 3 octobre 2025, avant la remise, le 30 octobre, d’un rapport assorti de cinq recommandations. Le texte doit désormais être soumis au vote communautaire jeudi 11 décembre 2025, étape décisive pour l’ensemble des acteurs de la publicité extérieure du territoire. Les entreprises locales, dont Médiavenue, expriment une forte inquiétude quant aux conséquences économiques du futur règlement.

Shopping de Noël : une offre Raclette & Dessert au restaurant Du Fromage à Malbuisson

1 jour 1 cadeau • Jusqu’au 21 décembre 2025, suivez notre rubrique "Le Shopping de Noël" sur maCommune.info avec une idée cadeau par jour pour vous aider à préparer Noël et gâter vos proches. Aujourd’hui, coup de projecteur sur un repas pour deux "Raclette & dessert" au restaurant Du Fromage situé à Malbuisson. 

Grand Besançon Métropole : vers la signature du Contrat de canal Rhin-Rhône 2026-2030… C’est quoi ?

VIDÉO • Les collectivités partenaires s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans la valorisation touristique de la vallée du Doubs. Il sera proposé en conseil communuataire de Grand Besançon Métropole (GBM) jeudi 11 décembre 2025, d'autoriser la signature du Contrat de canal Rhin-Rhône (CRR) 2026-2030 entre les 8 EPCI* partenaires, la Région Bourgogne-Franche-Comté et les Voies navigables de France. Cette décision marque l’aboutissement d’un travail engagé depuis 2020. Selon Benoît Vuillemin, vice-président de GBM en charge du Tourisme, cette signature “va permettre de passer à présent à la mise en œuvre du plan d’actions”.

Pierre Moscovici défend l’indépendance de la Cour des comptes pour sa dernière audition à l’Assemblée

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a vigoureusement défendu l'indépendance de celle-ci, "ni pouvoir ni contre-pouvoir", pour sa dernière audition mardi 9 décembre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, consacrée au pacte Dutreil.

Redressement d’ACI : une semaine supplémentaire avant la décision, incertitudes pour Fralsen et les autres filiales du Grand Besançon

Le tribunal de commerce de Lyon a étudié mardi 9 décembre 2025 la situation du groupe industriel ACI (comptant Fralsen à Besançon, SV Industries et Vissal à Saint-Vit), actuellement en redressement judiciaire. Le jugement, initialement attendu, a été reporté au 16 décembre, offrant un délai supplémentaire d’une semaine à l’entreprise et à sa direction.

Shopping de Noël : une cible électronique de chez Decathlon

1 jour 1 cadeau • Jusqu’au 21 décembre 2025, suivez notre rubrique "Le Shopping de Noël" sur maCommune.info avec une idée cadeau par jour pour vous aider à préparer Noël et gâter vos proches. Aujourd’hui, coup de projecteur sur la cible électronique ED310, une idée cadeau proposée par Decathlon.

Besançon : pour ses trois ans, le café-librairie l’Interstice lance Les Entrelignes, une “AMAP” de livres

À l’occasion de son troisième anniversaire, le café-librairie l’Interstice, situé à Besançon, annonce ce mardi 9 décembre le lancement d’une "AMAP"* littéraire baptisée "les Entrelignes". Inspirée du modèle agricole, cette formule propose aux lecteurs et lectrices de soutenir la structure tout en recevant une sélection de livres issus de maisons d’édition indépendantes.

Les couleurs qui ne fanent jamais : l’art floral de Laura Duprez

C'est l'histoire d'un virage à 180 degrés pour arriver dans les fleurs séchées. Après avoir fait une licence de Sciences du langage à Besançon, Laura Duprez rêvait de devenir fleuriste. Elle travaille dans différentes boutiques de la ville et de la région, avant de décider de se mettre à son compte cet été 2025 pour créer des bouquets durables. Mauves et Merveilles, c’est le nom de son entreprise.

Virements bancaires bloqués plusieurs jours à Noël, on vous explique pourquoi

Noël tombant cette année un jeudi, les virements interbancaires classiques (lorsque la personne qui effectue le virement et celle qui le reçoit n’ont pas leur compte dans la même banque) ne seront pas exécutés pendant plusieurs jours. Les virements seront possible mais le transfert d’argent ne sera effectif qu’à partir du 29 décembre 2025. Une situation normale mais à prévoir puisqu’elle pourrait notamment retarder le versement de votre salaire… 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.18
couvert
le 12/12 à 00h00
Vent
1.3 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
93 %