Décès de Michael Lonsdale, acteur franco-britannique de renom

Publié le 22/09/2020 - 10:01
Mis à jour le 22/09/2020 - 09:59

Comédien des avant-gardes comme des productions populaires, l’acteur franco-britannique Michael Lonsdale, est décédé lundi 21 septembre 2020 à 89 ans, après 60 années de carrière et une consécration, pour ce chrétien fervent, pour son rôle de moine dans « Des hommes et des dieux ». À Besançon, il prêta sa voix pour illustrer le personnage de Victor Hugo dans le tramway.

Michael Lonsdale © A.Cordier ©
Michael Lonsdale © A.Cordier ©

L'acteur à la chevelure et à la barbe blanche, interprète de plus de 200 rôles, est mort lundi après-midi à son domicile, à Paris, a précisé son agent Olivier Loiseau à l’AFP. Catholique engagé, baptisé à 22 ans, il avait obtenu en 2011, à la veille de ses 80 ans, le César du Meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de Frère Luc, moine cistercien libre et héroïque, assassiné à Tibéhirine, en Algérie, dans "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois. Le cardinal Barbarin (ex-archévêque de Lyon) a précisé avoir donné "le sacrement des malades" à ce fidèle. "Il en était vraiment heureux !", a-t-il souligné sur Twitter.

A l'écran, Michael Lonsdale avait endossé la soutane ("Le Procès" d'Orson Welles, 1962), la robe de bure ("Le Nom de la rose" de Jean-Jacques Annaud, 1986), arboré la pourpre des cardinaux ("Galileo" de Joseph Losey, 1974), allant jusqu'à interpréter l'archange Gabriel dans "Ma vie est un enfer" de Josiane Balasko (1991).

Eclectique, il a porté bien d'autres habits. Tour à tour policier, assassin, vice-consul, chapelier, juge ou duc, il a incarné aussi le "méchant" dans un James Bond ("Moonraker", 1979) et s'est prêté, les fesses à l'air, à une séance sadomasochiste dans "Le Fantôme de la liberté" de Luis Bunuel.

Ce célibataire sans enfant apparaissait encore l'an dernier dans un court métrage pour l'Opéra de Paris, "Degas et Moi", d'Arnaud des Pallières.

À Propos...

Né à Paris le 24 mai 1931 d'une liaison entre un officier anglais et une Française, Michael Lonsdale, parfaitement bilingue, est élevé à Londres, puis au Maroc où, en 1942, les soldats américains lui font découvrir les films de leur pays.

Revenu à Paris en 1947, cet élève rétif, sans même le certificat d'études, ne sachant rien de Molière ni de Racine, fréquente son oncle Marcel Arland, directeur de la NRF (revue littéraire éditée par Gallimard). Il comble rapidement ses lacunes.

Il s'inscrit aux cours de la professeure de renom d'origine russe, Tania Balachova, qui l'aide à dépasser sa grande timidité. Il y rencontre notamment les acteurs français Delphine Seyrig, Jean-Louis Trintignant, Stéphane Audran. Le voilà sur les planches en 1955 dans "Pour le meilleur et pour le pire" de l'américain Clifford Odets.

Il se passionne pour les expériences radicales: le metteur en scène Jean-Marie Serreau le retient pour "L'Avenir est dans les oeufs" et "Amédée ou Comment s'en débarrasser" d'Eugène Ionesco. Vient l'Irlandais Samuel Beckett ("Comédie", "Va et vient"), qui lui fait découvrir les silences, ces contrepoints qui renforcent le poids des mots. Il devient l'acteur fétiche de Marguerite Duras ("L'Amante anglaise"), sa complice avec laquelle il partage des fous rires.

Truffaut et De Funès 

Au cinéma, Michael Lonsdale multiplie les expérimentations: il tourne avec Jean-Pierre Mocky ("Snobs!"), Orson Welles ("Le Procès"), François Truffaut ("La Mariée était en noir", "Baisers volés"), Louis Malle ("Le souffle au coeur"), Jacques Rivette ("Out 1") encore Jean Eustache ("Une sale histoire").

Il donne la réplique à Louis de Funès dans "Hibernatus" (Edouard Molinaro) et s'amuse dans "Le mystère de la Chambre jaune" (Bruno Podalydès), avec Catherine Breillat ("Une vieille maîtresse"), ou encore avec le jeune Pio Marmaï ("Maestro").

Artiste-peintre, ce connaisseur de Saint-John Perse et Saint Jean de La Croix prête sa voix à d'innombrables documentaires, livres-audio, lit et enregistre Montaigne, Nietzsche, Proust, ou Saint François d'Assise.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Illuminations, marchés de Noël, sapins… Besançon se prépare aux fêtes de fin d’année

À l’approche des fêtes de fin d’année, Besançon revêt progressivement sa parure de Noël. Comme chaque année, l’installation des grands sapins de Noël marque le lancement des préparatifs. Deux arbres majestueux ont ainsi été mis sur la  place Granvelle et la place du 8 Septembre.

À Besançon, RCF met l’accent sur la semaine “radio don” pour pallier des difficultés financières

VIDEO • Comme chaque année, RCF Besançon lance une semaine appelée "radio don" incitant ses auditeurs à devenir donateurs et à lui donner un coup de pouce pour perdurer. Ce mois de novembre 2025, cette opération a une connotation particulière, car elle met l’accent sur des difficultés financières de la radio liées à une hausse du prix de l’électricité, du changement progressif de la FM en DAB+ (digital audio broadcasting, ou en français radiodiffusion numérique) mais surtout face aux possibles conséquences du projet de loi de finances 2026…

Hommage aux victimes des attentats de Paris à Besançon : ”Nous devons célébrer la vie !”

VIDÉO • Dix ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, un hommage a été rendu ce jeudi matin au cimetière du Champ Brulley à Besançon, devant le cavurne d’Ariane Thieller, tuée par les balles des terroristes islamistes au Bataclan.

À la découverte des métiers de l’industrie le 18 novembre à Dole

Dans le cadre de la Semaine de l’industrie, France Travail Dole et ses partenaires organisent, le mardi 18 novembre 2025, une journée dédiée à la découverte des métiers de l’industrie. Accessible à tous, cette initiative vise à faire découvrir, informer et orienter les jeunes, les demandeurs d’emploi et les professionnels en reconversion vers des secteurs dynamiques et prometteurs.

“Il est vital que les jeunes continuent à vivre” : le témoignage de Viviane, maman d’une victime de l’attaque du Bataclan en 2015

13 NOVEMBRE 2015 - 10 ANS • Plus que les cérémonies de commémoration, Vivianne Theiller, maman d’Ariane, décédée lors de l’assaut du Bataclan le 13 novembre 2015, souhaite transmettre un message fort. Celui de "continuer à vivre, d'aller voir des concerts, s’asseoir dans les bars, rire avec des amis", sinon "les terroristes auront gagné", nous confie-t-elle avec force ce mois de novembre 2025. Pour rappel, une cérémonie est organisée à 11 heures au cimetière des Champs Bruley à Besançon où se trouve la sépulture d'Ariane. Un concert symbolique se tiendra ce jeudi soir à la Rodia avec le groupe de rock américain Frankie and the Witch Fingers et le duo anglo-bisontin Dead Chic.

Le préfet renforce la réglementation sur les armes blanches en Haute-Saône

Certaines armes blanches, présentant une dangerosité particulière, relèvent dorénavant de la catégorie A1. Il s’agit des couteaux dits « zombie » et des coups de poing américains à 4 trous postérieurs à 1900. Les détenteurs, commerces non autorisés et particuliers, ont jusqu’au 7 décembre 2025 pour les remettre à un service de police ou à une unité de gendarmerie.

Attentats du 13 novembre : des hommages au cimetière des Champs Bruley et à La Rodia à Besançon

Jeudi 13 novembre 2025 marquera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, survenus à Paris et à Saint-Denis. Ces attaques, qui avaient visé la salle de concert du Bataclan, plusieurs terrasses de cafés et le Stade de France, avaient causé la mort de 132 personnes et fait 493 blessé(e)s.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.44
couvert
le 14/11 à 18h00
Vent
1.23 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
89 %