Limitation de l’immigration en Suisse : ce qu’en pensent des frontaliers

Publié le 11/02/2014 - 11:03
Mis à jour le 11/02/2014 - 11:03

Lundi, le vote pour l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse était au coeur des discussions.u’ils soient infirmiers, serveuses ou ouvriers, les travailleurs frontaliers français ne redoutent guère de voir leur situation personnelle remise en cause. Les Suisses “ne peuvent pas nous virer du jour au lendemain” se rassurent-ils.

témoignages

Quelque 150.000 travailleurs frontaliers traversent chaque jour la frontière franco-suisse. Depuis Bruxelles, où il participait à une réunion avec ses homologues européens, le ministre français des affaires européennes Thierry Repentin a cherché à rassurer en soulignant que le “oui” à des quotas d'immigration pour les étrangers au référendum de dimanche n'aurait "pas d'implications immédiates" pour eux.

C’est ce que pensent aussi de nombreux frontaliers. "Moi, ça fait dix ans que je travaille au même endroit, ils ne peuvent pas nous virer du jour au lendemain, ils ont trop besoin de nous", explique Sabine Haefflinger, serveuse dans une pizzeria au centre de Bâle. Selon elle, "les Suisses ne veulent pas travailler dans la restauration, il y a trop d'heures et c'est mal payé”.

"l'économie suisse ne peut pas tenir le coup sans travailleurs étrangers et frontaliers"

Lauriane Schuller, chargée de recrutement dans une agence d'intérim bâloise se dit également “moyennement inquiète" quant à son avenir. Elle estime que les autorités "ne peuvent pas forcer les entreprises à jeter les gens dehors", alors que de toutes façons "l'économie suisse ne peut pas tenir le coup sans travailleurs étrangers et frontaliers”. Cette Française d'une trentaine d'années reconnaît toutefois ressentir "un problème d'ambiance. C'est la crise, les Suisses cherchent le bouc émissaire”. 

les employés suisses nous ont toujours dit qu'on leur piquait leur travail”

Dans certaines entreprises industrielles comme celle du canton de Vaud où travaille Raphaël Borne, un habitant du secteur de Pontarlier, dans le département du Doubs, "ils ne donnent déjà plus de travail aux Français, pour le réserver aux Suisses”. "Mais de toutes façons les employés suisses nous ont toujours dit qu'on leur piquait leur travail, ce n'est pas nouveau", assure Raphaël Borne, qui milite à ses heures perdues pour la sécurité sociale des travailleurs frontaliers.

"L'esprit ici, c'est: peu importe la nationalité, du moment que tu bosses bien"

Un informaticien français travaillant à Genève y voit "un vote d'ostracisme, de rejet", qui ne le surprend pas: "Le frontalier est très mal perçu dans la région genevoise", assure-t-il. Pourtant, à Genève, le non l'a emporté dimanche. Autre ambiance dans cet atelier d'une entreprise métallurgique du Jura suisse où travaille Alain depuis 15 ans. "Le vote a surpris", raconte cet ouvrier, affirmant croire tous ses collègues qui l'ont assuré faire partie des 49,7% à avoir voté contre. "L'esprit ici, c'est: peu importe la nationalité, du moment que tu bosses bien”.

“C'est la France qui fournit les infirmiers à la Suisse”

Les autorités helvétiques ont trois ans pour mettre en œuvre cette limitation de l'immigration, il faudra voir dans le détail comment chaque canton va appliquer le contingentement, et sous quelle forme, relève Marc Philippe, qui vient chaque jour de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) pour travailler au service de ressources humaines du CHUV.

Selon lui, "on revient 20 ou 30 ans en arrière. Cela risque de rallonger les délais d'engagement. Il va falloir se justifier de tout”. Qui plus est, des quotas seront "difficilement applicables" dans un domaine comme la santé, "car c'est la France qui fournit les infirmiers à la Suisse. C'est un secteur déficitaire en termes de main d’œuvre, tout comme l'informatique ou l’ingénierie".

(source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Concours interprofessionnel du Mont d’Or : quelle fromagerie a remporté la médaille d’or ?

Ce mardi 4 novembre à 10h00, le restaurant "Au coeur des faims", aux Fins, a accueilli la 38e édition du concours interprofessionnel du Mont d'Or AOP. Organisé par le Syndicat mixte du Mont d'Or AOP, l'évènement a réuni dix fromageries productrices du Haut-Doubs, toutes désireuses de décrocher le titre de meilleur Mont d'Or de la saison 2025-2026.

En Bourgogne-Franche-Comté, on y vit longtemps, mais pas forcément en bonne santé…

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Un “rame-dame” pour la mise en circulation de la nouvelle rame de tramway Germaine Tillion

L'association À la Rencontre de Germaine Tillion (ARGT) œuvre depuis près de 20 ans pour faire connaître l’ethnologue et résistante dont les archives sont conservées au Musée de la Résistance et de la Déportation de la Citadelle de Besançon. Elle sera également l’effigie d’une des nouvelles rame de tramway mise en service le 11 novembre prochain. À cette occasion, l’association organise une manifestation festive à Besançon. 

Poursuite de la décarbonation du réseau gazier sur un chantier GRDF de Besançon

La démarche de décarbonation du réseau gazier se poursuit avec la pose le 27 octobre dernier, rue Léon Bourgeois à Besançon, de 330 mètres de canalisation en polyéthylène pré enrubannée. Cette innovation "réduit significativement l’impact environnemental des chantiers et renforce la sécurité du réseau" précise GRDF.

Sondage – Avez-vous déjà été victime de harcèlement au cours de votre vie ?

Dans le cadre de la journée "Non au harcèlement" prévue le 6 novembre 2025, de nombreuses opérations sont organisées dans les écoles, collèges et lycées. Toutefois, le harcèlement peut également toucher le milieu professionnel ou personnel. Avez-vous déjà été victime de harcèlement au cours de votre vie ? C’est notre sondage de la semaine…

J’ai testé pour vous le restaurant d’application du CFA Hilaire de Chardonnet à Besançon

Je suis allée découvrir le restaurant d’application du CFA Hilaire de Chardonnet, à Besançon. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un restaurant d’application ? Il s’agit d’un restaurant pédagogique, où le service et la cuisine sont assurés par des apprentis, encadrés par leurs professeurs. L’objectif : leur permettre d’apprendre leur futur métier dans des conditions réelles.

Bientôt la fin du permis de conduire à vie

Les eurodéputés ont définitivement adopté le 21 octobre 2025 une réforme des permis de conduire dans l'Union européenne (UE). Celle-ci a pour objectif d’"améliorer la sécurité routière et diminuer le nombre d'accidents". Plusieurs mesures viennent ainsi réformer en profondeur le permis de conduire, notamment sa durée de validité.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

Un nouveau général à la tête de la 1re Division

En conclusion de la cérémonie de remise de chèque à l’association Terre Fraternité-ADO qui s’est déroulée le 27 octobre 2025 à l’Hôtel de Grand Quartier général de Clévans à Besançon, le général de division Jean-Pierre Fagué a annoncé son départ pour Paris. Le général Bruno Helluy lui succède à la tête de la 1ère Division à partir du 1er novembre 2025. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.44
couvert
le 06/11 à 00h00
Vent
1.27 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
82 %