Pacte et privatisations : vers l'adoption définitive d'un projet de loi controversé

Publié le 11/04/2019 - 08:22
Mis à jour le 15/04/2019 - 16:56

Faciliter la vie des entreprises, mieux associer les salariés: le Parlement doit adopter définitivement jeudi 11 avril 2019  le volumineux projet de loi Pacte au prix d’un bras de fer sur la privatisation d’Aéroports de Paris, contre laquelle un référendum d’initiative partagée (RIP) est enclenché.

© dp  ©
© dp ©

L’Assemblée nationale, qui a le dernier mot sur le Sénat, devrait valider ce texte emblématique du ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur « la croissance et la transformation des entreprises » dans la matinée de jeudi. 

Mesure phare, le projet de privatisation du groupe ADP, un des leaders mondiaux dans lequel l'Etat détient 50,63% des parts, a connu mardi un rebondissement de dernière minute. Près de 250 parlementaires, de LFI à LR, et avec le soutien du RN, ont sorti pour la première fois la carte d'un RIP, afin de tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or".

Mais plusieurs obstacles devront être levés pour que le RIP, procédure complexe introduite dans la Constitution en 2008, et qui nécessite le soutien de 10% de l'électorat (4,5 millions de personnes) ait une chance d'aboutir à une consultation des Français. Le rapporteur général à l'Assemblée Roland Lescure (LREM) critique: "Le match est presque terminé. Ils savent qu'ils l'ont perdu et ils essaient de le rejouer". Des recours au Conseil constitutionnel sont aussi en préparation.

"coup politique"

Pour le gouvernement, il s'agit avant tout d'un "coup politique" contre un texte qu'il défend comme "une étape majeure dans la transformation économique du pays""Il va nous permettre de lever les blocages et donner les moyens aux PME de grandir", avait proclamé Bruno Le Maire à l'ouverture des débats en septembre, comme pour vanter une "loi Macron II" après celle sur la croissance de 2015. Droite et gauche, à l'Assemblée comme au Sénat, y voient surtout un texte "fourre-tout" et "obèse" avec plus de 220 articles sur des sujets très divers.

Avec deux navettes parlementaires, les débats ont été denses, parfois jusqu'au petit matin, comme en nouvelle lecture à l'Assemblée en mars. Jean-Luc Mélenchon (LFI) avait dit sa "honte" de voir ainsi votées "des mesures si défavorables à la grande masse de ceux qui produisent la richesse de ce pays".

Le Sénat à majorité de droite a rejeté le projet de loi à deux reprises, et fait monter la pression sur la privatisation d'ADP, certains pointant un "cadeau à Vinci", qui ne cache pas son intérêt. "Ce sont deux visions incompatibles du rôle de l'entreprise dans la société qui se sont confrontées", jugent les députés "marcheurs".

mal à l'aise"

Outre ADP, le gouvernement entend privatiser la Française des jeux (FDJ), un choix également dénoncé comme "stupide", "dogmatique et déraisonnable économiquement" par les oppositions qui ont mis en avant le volet santé publique lié à l'addiction aux jeux. Ces cessions, dont les conditions - totale ou partielle - ne sont pas encore connues, doivent alimenter un fonds pour l'innovation. Elles sont présentées par M. Le Maire comme symboliques d'une "nouvelle doctrine" du rôle de l'État.

Celui-ci a selon lui "le mauvais rôle lorsqu'il exerce des activités commerciales en lieu et place d'un entrepreneur privé" et "le bon rôle lorsqu'il fait respecter l'ordre économique, gère des services publics".

Parmi les autres mesures, le projet de loi entend simplifier la vie des entreprises, notamment en assouplissant les seuils qui déclenchent des obligations fiscales et sociales.

Les salariés ne sont pas oubliés avec un élargissement des bénéficiaires potentiels des plans d'épargne salariaux ou la promotion de l'épargne retraite.

Ont été ajoutés la publication des écarts de salaires dans les grandes entreprises, et un prochain encadrement des retraites chapeaux, mesure de dernière minute.

Une autre disposition plus controversée concerne le recul de trois ans (à 2025) de l'interdiction de certains pesticides fabriqués sur le sol français et vendus en dehors de l'UE - un vote regretté par la secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson et la cheffe de file de la majorité aux Européennes Nathalie Loiseau, "mal à l'aise".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

J’ai testé pour vous le restaurant d’application du CFA Hilaire de Chardonnet à Besançon

Je suis allée découvrir le restaurant d’application du CFA Hilaire de Chardonnet, à Besançon. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un restaurant d’application ? Il s’agit d’un restaurant pédagogique, où le service et la cuisine sont assurés par des apprentis, encadrés par leurs professeurs. L’objectif : leur permettre d’apprendre leur futur métier dans des conditions réelles.

Les sorcières du film Hocus Pocus sorties du chaudron de Marotte et Charlie pour Halloween

Comme chaque année, les deux soeurs du salon de thé Marotte et Charlie, situé place Victor Hugo à Besançon, attendent Halloween avec impatience. Cette année, leur décoration et nouvelles gourmandises rendent hommage à trois autres soeurs bien connues de l’univers Disney. Plusieurs biscuits à l’effigie des soeurs Sanderson du film Hocus Pocus sont ainsi à déguster jusqu’à la fin de la semaine où plusieurs événements viendront clôturer la saison halloweenesque ! 

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : l’association Action Philippe Streit et Orona Alma récompensées aux Trophées de l’ascenseur 2025

La Fédération des ascenseurs a dévoilé les lauréats de la 10e édition des Trophées de l'ascenseur, qui mettent en lumière des projets innovants au service de la mobilité et de l'inclusion. Parmi les distinctions, le prix de la Responsabilité sociétale a été attribué à l'association Action Philippe Streit en partenariat avec Orona Alma pour leur projet "L'accessibilité au coeur de l'Action", mené dans le département du Doubs.

Collecte solidaire de jouets dans les centres de tri du Sybert

Du 17 au 30 novembre 2025, le Sybert s’associe à Ecosystem et Ecomaison, pour organiser une grande collecte de jouets d’occasion dans les éco-centres de Besançon-Tilleroyes, Saint-Vit et de Thise-Chalezeule à travers sa "Grande collecte solidaire des jouets". Les centres partenaires de l'opération disposeront chacun d’un point de collecte accessible à tous les habitants lors des heures d’ouverture pour venir y déposer des jouets inutilisés, en vue de leur réemploi ou à défaut de leur recyclage.

Le centre de la Toison d’Or de Dijon comme terrain de sport les 17 et 18 janvier 2026

Le centre de la Toison d’Or de Dijon se transformera en terrain de sport et de convivialité les 17 et 18 janvier 2026 à l’occasion de l’Altaya, une épreuve mixant un enchaînement de courses et de mouvements fonctionnels pensés pour tous les niveaux et donc "accessible à tous" promet l’organisation. Les inscriptions sont ouvertes.  

Projet de loi de finances 2025 : Jérôme Durain alerte les parlementaires sur un ”risque de tsunami destructeur” pour les collectivités

Le président du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, a adressé un courrier aux parlementaires de la région le 24 octobre 2025 pour attirer leur attention sur les conséquences financières du projet de loi de finances (PLF) 2025 et des orientations budgétaires envisagées pour 2026. Dans cette lettre, l’élu socialiste met en garde contre un ”risque de tsunami destructeur pour les collectivités” si les dispositions actuelles du texte ne sont pas modifiées.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 17.1
couvert
le 31/10 à 15h00
Vent
4.59 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
80 %