Projet régional de santé : "un millier d'acteurs" ont contribué à la feuille de route

Publié le 04/07/2018 - 17:27
Mis à jour le 12/04/2019 - 13:31

Après l’opposition de la Région, de plusieurs élus au projet de régionale de santé (PRS), ce dernier a été présenté ce 2 juillet 2018 à Besançon par Pierre Pribile, directeur général de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté et Olivier Obrecht, directeur général adjoint. La Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie (CRSA) avait rendu un avis favorable au projet régional de santé 2018-2022 (PRS) de l’Agence Régional de Santé (ARS) le 26 avril dernier.

De gauche à droite : Pierre PRIBILE, directeur général de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté et Olivier OBRECHT, directeur général adjoint ©ARS® ©
De gauche à droite : Pierre PRIBILE, directeur général de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté et Olivier OBRECHT, directeur général adjoint ©ARS® ©

Le document, feuille de route santé à laquelle près "d’un millier d’acteurs sollicités ont contribué, intègre les grands changements que le système doit amorcer pour faire face aux défis à relever aujourd’hui", précise l'ARS, à savoir : maladies chroniques, vieillissement, démographie déficitaire des professionnels de santé, gradation des soins et coordination des professionnels…

Le PRS Bourgogne-Franche-Comté s’engage dans quatre transformations : 

  • Le virage de la prévention ou comment donner à chaque habitant de Bourgogne-Franche-Comté les clés pour préserver et améliorer sa propre santé
  • Le virage ambulatoire ou comment s’organiser pour assurer au patient un retour le plus rapide possible à sa vie ordinaire après un passage à l’hôpital, quelle que soit la discipline dont il relève (chirurgie, médecine, psychiatrie …)
  • Le virage inclusif ou comment faire en sorte que personnes âgées et personnes en situation de handicap vivent dans le « milieu ordinaire » en repensant l’offre de service pour accompagner leur quotidien
  • Le virage numérique ou comment permettre aux patients et aux professionnels d’interagir dans un environnement numérique sécurisé et facilitant les échanges.

Plus de 200 précisions, et corrections apportées au projet

Plus de 300 avis ont été rendus par les instances et collectivités qui se sont exprimées au cours des trois mois de la période de consultation, entre février et mai : la conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA), près de 270 communes, les 8 conseils départementaux, le conseil régional…

L’Agence Régionale de Santé a examiné l’ensemble des remarques qui ont été formulées dans ces avis. Leur prise en compte se traduit dans plus de 200 précisions, corrections et clarifications dans la rédaction finale de ce document, donc certaines portent sur des points de doctrine de la politique mise en œuvre

Pas de fermeture de services

L’ARS a garanti début avril qu’aucun de ces services ne fermerait, mais que certains seraient réorganisés. Les urgences de nuit à Clamecy et à Tonnerre, notamment, devront fonctionner avec un seul médecin assurant « à la fois les sorties SMUR (service mobile d’urgence et de réanimation) et l’accueil des quelques patients ». Le PRS réaffirme ainsi "la nécessaire gradation des soins sur le territoire, la place des hôpitaux de proximité, ou encore le rôle des collectivités et des élus locaux dans la territorialisation des politiques de santé".

Le projet en chiffres (selon l'ARS)

  • Vieillissement : plus de 10% de la population de Bourgogne-Franche-Comté a plus de 75 ans (soit 1,3 point de plus que la moyenne nationale). Les projections à horizon 2030 prévoient une hausse de 4,5% de la population par rapport à 2011. Cette progression dépassera les 20% pour les plus de 60 ans et approchera les 25% pour les plus de 85 ans.
  • Maladies chroniques : en Bourgogne-Franche-Comté, les principales causes de décès sont les cancers (7 600 décès par an) et les maladies cardio-vasculaires (7 500 décès par an sur la même période, 2009-2013). Près de 2 000 morts peuvent également être imputés au diabète chaque année.
  • Santé mentale et de la psychiatrie : 60 000 personnes étaient enregistrées en affection de longue durée (ALD) pour affections psychiatriques en 2014. La région souffre d’une surmortalité par suicide (plus de 25 décès avant 65 ans pour 100 000 habitants chaque année, contre 20 à l’échelle nationale).
  • La présence des médecins : la région compte 96 médecins généralistes libéraux pour 100 000 habitants, une densité inférieure de plus de 8 points à la moyenne nationale. L’offre régionale est fragilisée par la forte proportion de praticiens proches de l’âge de la retraite : près de la moitié de ces praticiens sont âgés de 55 ans et plus. L’offre régionale en spécialistes (libéraux, salariés ou mixtes) est plus déficitaire encore avec une densité de moins de 150 pour 100 000 habitants, contre plus de 185 pour 100 000 habitants en France métropolitaine.

La CRSA restera "vigilante"

Même si la CRSA a donné un avis favorable au projet de l’ARS, elle invite cette dernière à "s’appuyer davantage sur les acteurs locaux qui connaissent et vivent au quotidien les difficultés locales et sont souvent à l’origine de dispositifs expérimentaux et innovants à valoriser".
Les services de santé participant à l’aménagement du territoire, la CRSA sera "vigilante à ce que certaines actions de transformation ou d’évolution de ces services prévus dans le PRS n’aient pas de conséquences sur les autres services ou activités offerts à la population".

Plusieurs opposants au projet

La présidente PS du conseil régional, Marie-Guite Dufay, avait dénoncé les propositions "dramatiquement insuffisantes" du projet régional de santé (PRS) : "Il ne faut pas fragiliser les services d’urgence, qui sont malheureusement les seuls lieux d’accès permanent aux soins connus par le public", a notamment plaidé Mme Dufay, indiquant qu’il faudrait "240 médecins généralistes, 880 infirmiers et 1.000 médecins spécialistes supplémentaires pour revenir dans la moyenne nationale".  Les conseils départementaux de Côte-d’Or, de l’Yonne, de la Nièvre ou encore le Groupe Front national Bourgogne-Franche-Comté se sont déjà prononcés à l’unanimité contre le projet de l’ARS.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Objectif fêtes : se préparer sans stress et arriver à Noël sans redouter la dinde

Conseils nutrition • Les fêtes de fin d'année sont rarement l'occasion rêvée pour garder la ligne. Mais notre diététicienne Valentine Caput vous livre quelques conseils pour aborder les fêtes de fin d'année avec sérénité en mettant en place de bonnes habitudes. 

Téléthon : Plus de 990.000€ récoltés en Bourgogne-Franche-Comté

Les trente heures du Téléthon 2025 se sont achevées dimanche 7 décembre 2025 sur un compteur de 83 504 259 euros récoltés partout en France. En Bourgogne-Franche-Comté, le montant de la collecte s’élève à 990.125 €. C’est dans le département du Doubs que les donateurs se sont montrés les plus généreux.

La campagne de vaccination HPV et méningites est relancée dans les collèges de Bourgogne-Franche-Comté

La campagne de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) et les méningites est relancée en Bourgogne-Franche-Comté. Pour la troisième année consécutive, elle se déploie dans plus de 330 collèges de la région. Au total, près de 100.000 élèves de 5e, 4e et 3e peuvent se faire vacciner au sein de leurs établissements.

Bourgogne Franche-Comté : une grande collecte de lunettes, attelles et orthèses pour les reconditionner 

Jusqu'au 29 décembre 2025, Harmonie Mutuelle et Écouter Voir lancent la 5e édition de l'Harmonie mutuelle Friday, leur campagne de collecte et de reconditionnement de montures de lunettes. L'initiative franchit un cap en ouvrant le dispositif cette année aux attelles et aux orthèses afin d'alimenter de nouvelles filères françaises de reconditionnement.

Le Centre de santé sexuelle de Besançon, un lieu où “on veille sur la vie” selon Christine Bouquin

À l’occasion des 80 ans de la Protection maternelle et infantile (PMI), le Département du Doubs a inauguré mardi 2 décembre 2025 les locaux du Centre de santé sexuelle et de la PMI installés désormais au 23 rue Charles Nodier à Besançon. 

Formations dentaires en Bourgogne Franche-Comté : l’ARS annonce un soutient supplémentaire de 3,8 millions d’euros

Quatre ans, quasiment jour pour jour, après l’annonce de la création d’une formation en Bourgogne-Franche-Comté, l’institut universitaire de soins dentaires (IUSD) du CHU de Dijon est inauguré ce 1er décembre 2025. A cette occasion, l’Agence régionale de santé a annoncé un soutien supplémentaire de 3,8 millions d’euros pour l’ensemble de la formation en odontologie, à l’échelle régionale.

Le groupe Urolib célèbre 10 ans d’innovation dans le traitement focal du cancer de la prostate

À l’occasion de Movember, le groupe Urolib – premier acteur d’urologie en Bourgogne-Franche-Comté, réunissant 10 urologues associés – a célébré le 26 novembre dernier les 10 ans d’utilisation du traitement focal par ultrasons Focal One à la Clinique Saint-Vincent (ELSAN).

200.000 € en un an pour le CHU de Besançon : le fonds Phisalix célèbre ses premières réussites mais ne compte pas s’arrêter là…

Il y a un an, le 26 novembre 2024, le fonds Phisalix, co-fondé par le CHU de Besançon, Abéo, le Crédit Agricole Franche-Comté et Micronora, était officiellement lancé. À l’occasion de ce premier anniversaire, le fonds revient sur une année jalonnée de réalisations.

Téléthon 2025 : la mobilisation s’intensifie en Bourgogne–Franche-Comté

Le Téléthon 2025 se déploie en France y compris en Bourgogne–Franche-Comté les 5 et 6 décembre 2025 avec un message fort : "Nous faisons bouger les lignes". Entre avancées en thérapie génique, immersion dans les laboratoires et initiatives locales originales, cette édition met en lumière la mobilisation de tous pour faire progresser la recherche et sauver des vies.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.9
nuageux
le 10/12 à 09h00
Vent
0.8 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
92 %