Largement étudié chez les adolescents, l’impact des jeux vidéo sur le sommeil des adultes fait pourtant l’objet de peu de recherches, "alors même qu'ils représentent la part la plus importante des joueurs", rappelle le CHU de Besançon. C’est pourquoi le service d’hospitalisation de jour d’addictologie et le centre du sommeil du CHU de Besançon souhaitent conduire un projet de recherche sur le sommeil des joueurs de jeux vidéo adultes.
Avant d’initier une étude de plus grande ampleur, "il est nécessaire d’identifier les obstacles et leviers qui permettront de recruter des participants adultes, souvent peu conscients des conséquences néfastes de leur pratique sur leur sommeil". Le CHU débute donc une étude de faisabilité afin de "comparer la qualité du sommeil d’adultes qui ne jouent pas aux jeux vidéo à celle d’adultes qui jouent régulièrement mais sans excès".
40 hommes et femmes recherchés
Pour cette étude, le CHU de Besançon recherche 40 femmes et hommes âgés de 18 à 40 ans et qui soient joueurs réguliers de jeux vidéo, joueurs occasionnels ou non joueurs. Tous les participants inclus rencontreront un médecin addictologue qui évaluera leurs habitudes de jeu, de consommation et leur humeur (anxiété, dépression) ; ainsi qu’un médecin spécialiste du sommeil.
La participation à cette étude implique aussi, à domicile, de remplir pendant 14 jours un agenda du sommeil, des jeux vidéo et des écrans et de porter nuit et jour un bracelet actimètre pour l’enregistrement des mouvements et le recueil d'informations sur la qualité du sommeil. Enfin, des prélèvements urinaires permettront d’obtenir des informations sur les dosages en mélatonine, molécule qui participe à la régulation du sommeil.

Chaque participant "sera destinataire des résultats le concernant (temps de sommeil, signes de privation de sommeil, décalage du rythme circadien) et se verra proposer, si besoin, une prise en charge adaptée" prévient le CHU. À terme, l’étude Sleeplay permettra de mieux comprendre comment les jeux vidéo, en particulier lorsqu’ils sont joués de façon excessive, peuvent affecter le sommeil. Les résultats "contribueront à construire une étude plus large, tout en identifiant les moyens d’encourager les joueurs à participer à des recherches" conclut le CHU.


