Le théologien suisse de 55 ans, qui avait invoqué sans succès son état de santé pour être libéré, "souffre d'une sclérose en plaques depuis 2006, diagnostic considéré comme certain", concluent les médecins.
Quatre séances de kinésithérapie
"La prise en charge actuelle (...) n'est pas incompatible avec la détention. Toutefois les experts insistent sur le fait que Tariq Ramadan, s'il restait en détention, devra continuer à bénéficier de l'accès aux soins", notamment de ses quatre séances de kinésithérapie hebdomadaire, écrivent-ils, selon ces sources.
Tariq Ramadan, qui conteste les accusations portées par deux femmes contre lui, est écroué à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis sa mise en examen, le 2 février, pour viol et viol sur personne vulnérable.
Disant souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie, il avait contesté son incarcération, mais une première expertise judiciaire rapide n'avait pas confirmé ces diagnostics médicaux. La cour d'appel de Paris avait alors confirmé le 22 février son placement en détention provisoire, au grand dam de ses soutiens.
Le diagnostic confirmé
Selon le rapport déposé mercredi auprès des juges d'instruction, le diagnostic de la sclérose en plaques a été confirmé à Paris "en mars 2018 à l'hôpital de la Salpêtrière par deux neurologues d'une compétence reconnue".
Selon eux, en revanche, aucun argument "ne permet de retenir le diagnostic
de neuropathie périphérique des membres inférieurs". Début mars, une troisième femme a porté plainte contre lui, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014 en France, à Bruxelles et à Londres. Les trois plaignantes ont décrit des rapports sexuels d'une grande violence et pratiqués sous la contrainte.
La détention de ce petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans, l'une des rares figures médiatiques de l'islam européen, a suscité un vif émoi au sein de la communauté musulmane en France.