À Vesoul, l'abbé Ruffiot, curé à Vesoul et champion d'escrime

Publié le 20/05/2023 - 18:03
Mis à jour le 21/05/2023 - 08:50

INSOLITE • Une fois par semaine, l'abbé Franck Ruffiot troque sa soutane contre une veste blanche et un masque de protection : monsieur le curé est un fleurettiste de bon niveau, en course pour les Championnats d'Europe vétérans d'escrime ce week-end à Thionville (Moselle).

L'abbé Franck Ruffiot © Diocèse de Besançon
L'abbé Franck Ruffiot © Diocèse de Besançon

"Vu le niveau, je n'ambitionne pas de faire un podium", tempère le père Ruffiot, abbé à Vesoul, qui à 45 ans concourt dans la catégorie "vétérans 1", réservée aux 40-50 ans. Mais si l'humilité est une vertu cardinale pour un prêtre, ses proches ne sont pas aussi catégoriques pour celui qui est quand même vice-champion de Bourgogne-Franche-Comté de sa classe d'âge.

Ainsi, Michel Mercet, son coiffeur, qui est aussi le portier de l'église Saint-Georges de Vesoul, semble croire au miracle : "Il est curé de Saint-Georges. Et savez-vous que Saint-Georges a terrassé le dragon avec son épée ?". Environ 1.500 athlètes croiseront le fer jusqu'à dimanche à Thionville, dont plusieurs champions olympiques.

"Je pratique l'escrime depuis une dizaine d'années, sport que j'ai découvert par hasard lors de mes études à Fribourg", en Suisse, confesse Franck Ruffiot, qui est vicaire épiscopal enseignant en faculté de théologie à Paris (en liturgie). "

Il existe trois armes à l'escrime : l'épée, le fleuret et le sabre. Si l'épée est sans doute l'arme la plus choisie en France, je préfère le fleuret qui permet, grâce à des règles conventionnelles de priorité, une sorte de dialogue entre les deux adversaires offrant un jeu de questions (les attaques) et de réponses (les parades)", détaille l'homme d'Eglise, fleuret dans une main, masque dans l'autre, qui regrette de ne pouvoir consacrer plus de temps à sa passion.

"Sport noble et exigeant"

"Ce sport, à la fois noble et exigeant, sait transmettre les belles valeurs de la combativité et du respect des adversaires, alliant stratégie, technicité des gestes et puissance physique", poursuit l'ecclésiastique, entré au séminaire à 23 ans et ordonné prêtre en 2008, à l'âge de 30 ans.

Une fois par semaine, l'abbé Franck Ruffiot, licencié au Cercle d'escrime de Rioz, à une vingtaine de kilomètres de Vesoul, troque sa chemise à col romain pour le tee-shirt et le survêtement avant d'aller écouter religieusement les conseils de son maître d'armes, Me Emmanuel Daguet. "Il m'est d'une aide précieuse et indispensable pour progresser", loue-t-il.

"L'ambiance dans ce club présidé par Cédric Lelu est vraiment excellente, tant chez les jeunes que chez les adultes. Il y règne une ambiance toujours très conviviale et sympathique", salue encore l'abbé Ruffiot, qui prêche pour ce sport "accessible à beaucoup, quels que soit son âge et son expérience sportive".

Le Cercle d'escrime riolais est d'ailleurs équipé pour accueillir des sportifs handisport. Les compétitions auxquelles il participe se comptent malheureusement sur les doigts d'une main : "Elles se déroulent le dimanche et ce jour-là il y a conflit d'intérêts, car je préside les offices", rappelle le prêtre, qui avec quatre confrères s'occupe d'un doyenné de 150 villages autour de Vesoul.

Moto et marathon

L'abbé Franck Ruffiot, arrivé à Vesoul en septembre 2020, est en tout cas un personnage atypique: "C'est un homme extraordinaire, mais tellement ordinaire", souligne Michel Mercet avant de rappeler que monsieur le curé se passionne aussi pour la moto et court le marathon.

"Ce n'est pas un homme d'Eglise traditionnel. Attentif à chacun et fidèle à sa foi, il incarne aussi les valeurs du sport et de la compétition", complète le maire de Vesoul, Alain Chrétien.

Originaire du Doubs, l'abbé Ruffiot est titulaire d'un master en liturgie obtenu en 2010 à l'Université catholique de Paris. Il est également devenu docteur en théologie après avoir préparé pendant cinq ans sa thèse en sciences liturgiques, consacrée au thème des préfaces, une des prières faisant partie de la messe. Mais dimanche ses fidèles devront pour une fois se passer de lui : à partir de 08h00 l'abbé Ruffiot entre en piste et, avec l'aide de la Providence, espère aller taquiner quelques champions à Thionville.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Illuminations, marchés de Noël, sapins… Besançon se prépare aux fêtes de fin d’année

À l’approche des fêtes de fin d’année, Besançon revêt progressivement sa parure de Noël. Comme chaque année, l’installation des grands sapins de Noël marque le lancement des préparatifs. Deux arbres majestueux ont ainsi été mis sur la  place Granvelle et la place du 8 Septembre.

À Besançon, RCF met l’accent sur la semaine “radio don” pour pallier des difficultés financières

VIDEO • Comme chaque année, RCF Besançon lance une semaine appelée "radio don" incitant ses auditeurs à devenir donateurs et à lui donner un coup de pouce pour perdurer. Ce mois de novembre 2025, cette opération a une connotation particulière, car elle met l’accent sur des difficultés financières de la radio liées à une hausse du prix de l’électricité, du changement progressif de la FM en DAB+ (digital audio broadcasting, ou en français radiodiffusion numérique) mais surtout face aux possibles conséquences du projet de loi de finances 2026…

Hommage aux victimes des attentats de Paris à Besançon : ”Nous devons célébrer la vie !”

VIDÉO • Dix ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, un hommage a été rendu ce jeudi matin au cimetière du Champ Brulley à Besançon, devant le cavurne d’Ariane Thieller, tuée par les balles des terroristes islamistes au Bataclan.

À la découverte des métiers de l’industrie le 18 novembre à Dole

Dans le cadre de la Semaine de l’industrie, France Travail Dole et ses partenaires organisent, le mardi 18 novembre 2025, une journée dédiée à la découverte des métiers de l’industrie. Accessible à tous, cette initiative vise à faire découvrir, informer et orienter les jeunes, les demandeurs d’emploi et les professionnels en reconversion vers des secteurs dynamiques et prometteurs.

“Il est vital que les jeunes continuent à vivre” : le témoignage de Viviane, maman d’une victime de l’attaque du Bataclan en 2015

13 NOVEMBRE 2015 - 10 ANS • Plus que les cérémonies de commémoration, Vivianne Theiller, maman d’Ariane, décédée lors de l’assaut du Bataclan le 13 novembre 2015, souhaite transmettre un message fort. Celui de "continuer à vivre, d'aller voir des concerts, s’asseoir dans les bars, rire avec des amis", sinon "les terroristes auront gagné", nous confie-t-elle avec force ce mois de novembre 2025. Pour rappel, une cérémonie est organisée à 11 heures au cimetière des Champs Bruley à Besançon où se trouve la sépulture d'Ariane. Un concert symbolique se tiendra ce jeudi soir à la Rodia avec le groupe de rock américain Frankie and the Witch Fingers et le duo anglo-bisontin Dead Chic.

Le préfet renforce la réglementation sur les armes blanches en Haute-Saône

Certaines armes blanches, présentant une dangerosité particulière, relèvent dorénavant de la catégorie A1. Il s’agit des couteaux dits « zombie » et des coups de poing américains à 4 trous postérieurs à 1900. Les détenteurs, commerces non autorisés et particuliers, ont jusqu’au 7 décembre 2025 pour les remettre à un service de police ou à une unité de gendarmerie.

Attentats du 13 novembre : des hommages au cimetière des Champs Bruley et à La Rodia à Besançon

Jeudi 13 novembre 2025 marquera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, survenus à Paris et à Saint-Denis. Ces attaques, qui avaient visé la salle de concert du Bataclan, plusieurs terrasses de cafés et le Stade de France, avaient causé la mort de 132 personnes et fait 493 blessé(e)s.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.44
couvert
le 14/11 à 18h00
Vent
1.23 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
88 %