Affaire Narumi : chez Nicolas Zepeda, une "volonté de dominer" et de l'intolérance à la frustration selon les experts

Publié le 08/04/2022 - 18:01
Mis à jour le 09/04/2022 - 08:38

Nicolas Zepeda, jugé depuis deux semaines à Besançon pour l’assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki en 2016, a une « volonté de dominer » et une « intolérance à la perte de pouvoir », ont témoigné vendredi 8 avril les experts.

Le psychiatre Jean Cantarino a en revanche conclu devant la cour d'assises du Doubs que l'accusé ne présentait pas de "dangerosité psychiatrique". Selon lui, M. Zepeda n'a "pas de maladie mentale ou psychique". Selon M. Cantarino, l'accusé, dont l'intelligence est supérieure à la moyenne, "a une façon très complexe de répondre à des questions parfois simples". Cela détermine "une personnalité qui a tendance à manipuler autrui". "Et si c'est mis à mal ça peut donner des réactions violentes", selon lui.

Sa consoeur psychologue, Clara Cavignaux, n'a pas relevé "de facteurs de risques de récidive": pas d'impulsivité, pas d'agressivité, pas de problèmes familiaux, en dehors de "son probable manque d'empathie". Mais elle note chez lui une "volonté de contrôle sur l'autre", associée à "l'absence de prise en considération de la volonté d'autrui", des traits de personnalité relevés par le ministère public et les avocats des parties civiles pendant les neuf jours d'audiences écoulés.

Nicolas Zepeda, qui nie les faits depuis le début du procès, avait de "fortes exigences vis-à-vis de Narumi" et au moment du départ de l'étudiante japonaise pour la France, il a eu un "sentiment de manque de respect et de perte de contrôle très forte", estime la psychologue.

Le contrôle maximal qu'on peut avoir sur un individu, "c'est sa vie..."

Selon l'accusation il n'a pas supporté la rupture avec Narumi Kurosaki, qui l'avait quitté peu de temps après être arrivée en France pour ses études. Il s'est rendu à Besançon depuis le Chili pour la retrouver et l'a tuée dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016.

"Supporterait-il d'avoir fait autant de kilomètres pour revoir Narumi et qu'elle lui dise: +Je ne suis plus la gamine de 21 ans que tu as connue, j'ai un nouveau petit copain et je ne veux plus de toi+", a demandé un avocat des parties civiles, Me Randall Schwerdorffer, à la psychologue. "Si ça avait été le cas, ça aurait été très difficilement tolérable", a-t-elle répondu.

Et l'avocat général, Etienne Manteaux, de noter que le contrôle maximal qu'on peut avoir sur un individu, "c'est sa vie..."

(AFP)
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

narumi

Procès Zepeda : la défense demande le renvoi du procès

La défense de Nicolas Zepeda a demandé ce lundi 18 décembre 2023 le renvoi du procès alors que le Chilien devait s'exprimer pour la première fois sur l'assassinat de Narumi Kurosaki dont il répond en appel devant la cour d'assises de la Haute-Saône, en raison de nouveaux éléments ne figurant pas  selon les avocats dans la procédure.

Zepeda, manipulateur “à la limite de la mythomanie”, selon un expert

Le Chilien Nicolas Zepeda, rejugé en appel pour l'assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki, présente un profil "manipulateur", "à la limite de la mythomanie", selon les conclusions d'un expert présentées jeudi devant les assises de la Haute-Saône, objets d'une passe d'armes entre lui et la défense.

Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

Affaire Narumi : Nicolas Zepeda reconnaît finalement sa présence dans la résidence de la victime

"Je suis rentré dans cette résidence pour frapper à la porte de Narumi" Kurosaki : accusé de l'assassinat de cette étudiante japonaise en décembre 2016, Nicolas Zepeda a reconnu mercredi pour la première fois, sept ans après, sa présence dans le bâtiment ou vivait l'étudiante japonaise.

Justice

Attaque à la machette à Besançon : un père de famille interpellé

Alexia Marquis, substitut du procureur à Besançon et David Tognelli, chef de la filière judiciaire (DIPJ), sont revenus jeudi 27 juin 2024 sur les faits commis vendredi dernier. Une commerçante avait été gravement blessée non pas la machette, mais au couteau vers 05h10 du matin Avenue Denfert-Rochereau à Besançon. Quelques minutes plus tôt, c’est un homme qui a échappé de peu à une agression similaire rue de Belfort…

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.11
couvert
le 27/07 à 06h00
Vent
0.71 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
94 %