Encore peu connu du grand public, le don de plasma est essentiel pour personnes atteintes de maladies chroniques, maladies auto-immunes ou encore de cancers.
Objectif : limiter l’importation de médicaments dérivés du plasma en provenance des Etats-Unis
"En France, 500.000 personnes bénéficient du don de plasma de l’EFS et 500.000 autres de médicaments dérivés du plasma par an", explique le Dr Christophe Barisien, directeur de la collecte et de la production de produits sanguins labiles. Un seul laboratoire français produit ces médicaments, mais pour répondre à la demande, la plupart proviennent d’importation et notamment des Etats-Unis.
Un problème de souveraineté, certes, mais aussi d’éthique pour le Dr Fanny Delettre, directrice de l’Établissement français du sang Bourgogne-Franche-Comté : "Aux Etats-Unis, les donneurs sont payés pour donner leur plasma. Ce ne sont pas nos valeurs. D’autant plus que la fréquence des prélèvements n’est pas la même qu’ici. En France, on peut donner son plasma une fois toutes les deux semaines. Aux Etats-Unis, il est possible de le donner deux fois par semaine…".
Depuis le début de l’année 2025, 20.000 dons de plasma ont été effectués en Bourgogne-Franche-Comté sur un objectif de 31.000 dons.
"Le don de plasma est encore peu connu. En France, on estime à 4 % les personnes en âge de donner leur sang qui le font. Pour le plasma, ce chiffre est à 1,2% environ", précise Christophe Barisien.
Comment se passe un don de plasma ?
Le don du sang peut être effectué dans les maisons de collecte ou lors d’événement comme ce mardi sur le campus universitaire. Le don de plasma, lui, doit être réalisé uniquement dans les maisons de collecte (il convient de prendre rendez-vous par téléphone, en ligne ou encore sur l’application). Il prend un peu plus de temps (comptez 1h30 au total).
Concrètement, vous êtes assis (vous pouvez lire, travailler sur votre ordinateur) tout en étant connecté à une machine qui collecte votre sang. Elle le tri (plaquettes, globules rouges, blancs, plasma…) et ne prend que le plasma et vous réinjecte le reste. Les personnes faiblement anémiées peuvent donc le faire, tout comme les sportifs qui ne perdront pas de globules rouges.
Pour résumer, une personne venant faire don de son sang à la maison du don peut tout aussi bien donner son plasma.
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Pour la petite histoire, les premiers dons de plasma ont été réalisés pour des blessés de guerre. Ils ne se sont démocratisés que dans les années 80 où les premières machines aphérèses (extracteurs de sang) ont été mises en fonctionnement directement au bras du donneur.