"#Et nous ?" : la CFDT Santé-sociaux du Doubs demande plus d'équité salariale

Publié le 08/10/2020 - 16:30
Mis à jour le 08/10/2020 - 09:57

Le syndicat CFDT santé-sociaux lance une mobilisation dans toute la France et pour tout le mois d’octobre. Il souhaite que le Ségur continue à se décliner et que les mesures socles se généralisent à tous les acteurs mobilisés sur le terrain… Le syndicat devrait être reçu par le préfet ce 13 octobre 2020 dans la matinée. Il tiendra ensuite un stand place Granvelle à Besançon de 14h00 à 17h00.

Le mouvement « Et Nous » a été lancé pour sensibiliser l’opinion publique et le gouvernement aux conditions de travail et à la rémunération des personnels de santé et autres employés travaillant dans le même environnement (secrétaires, techniciens…).

C'est la colère chez le syndicat qui s'insurge de ne pas avoir eu de réponse d'Olivier Véran, ministre de la Santé, suite à son courrier et ses sollicitations. Pour lui, les engagements pris lors du Ségur ne sont pas terminés. Norbert Marteau, secrétaire général adjoint CFDT Santé sociaux du Doubs, nous en parle... 

maCommmune.info : Votre syndicat alerte sur le fait que les secteurs publics et privés vont au-devant de grosses difficultés. Quelles sont-elles ? Et pourquoi ?

Norbert Marteau : "Nous sommes face à d'énormes difficultés, car il y a une différence de traitement entre les salariés ou agent public qui travaillent du côté sanitaire et ceux qui travaillent dans le médico-social (foyer d'accueil médicalisé, les services de soins à domicile). Nous avons des choses ubuesques. Par exemple à Gingey (NDRL : établissement public qui est un Ehpad, centre de rééducation, maison de retraite, foyer d'accueil médicalisé et SIAD), certains ont eu les 183 euros d'augmentation suite au Ségur et d'autres pas. Parfois dans le même bureau, des personnes sont rattachées au sanitaire donc ont eu l'augmentation et d'autre rattaché au secteur médico-social ne l'ont pas.

Ce qui est grave, c'est que les militants veulent partir et faire le même métier ailleurs que ce soit dans le public ou le privé. Nous avons déjà des problèmes de recrutement. En plus de ce sentiment d'injustice, il a des risques dans la gestion du personnel.

Nous sommes en colère, car dans le cadre du Ségur (et c'est signé), nous voulions des négociations pour le social et médico-social. Le gouvernement s'est engagé et depuis nous avons écrit deux fois et n'avons pas eu de réponses aux courriers. Il faut que les négociations continuent et que les mesures s'appliquent".

mC : Face à l'arrivée d'une deuxième vague de la Covid-19, comment voyez-vous les choses ?

Norbert Marteau : "Nous nous faisons du souci. Le gouvernement passe à côté de ce qui s'est passé en réalité. Lors de la première vague, il y a eu une mobilisation de tous les professionnels, tout le monde s'est serré les coudes. L'État a récompensé les méritants en donnant une prime uniquement pour les soignants qui ont été devant la covid-19. Nous, nous voulons que tout le monde soit revalorisé que ce soit les brancardiers, les techniciens... sans qui rien n'aurait été possible.

Face à cette deuxième vague, les équipes sont dégoutées. Les gens sont fatigués et je ne suis plus très sûr qu'ils seront solidaires. C'est quand même fou que les deux milliards de primes covid-19 sèment la zizanie ! À notre avis, il aurait fallu raisonner avec un esprit collectif. C'est pour cela que nous avons lancé le mouvement -"Et Nous ?"- "

mC : Le chef de l'État rendait visite le 6 octobre dernier à l'association "Œuvre de Secours aux Enfants (OSE)", il a été interpellé sur les conditions de travail par des soignants de l'hôpital Rothschild. Il a leur a notamment affirmé : "on va y arriver" et "ce n'est pas une question de moyens, mais d'organisation". Comment réagissez-vous face à ses propos ?

Norbert Marteau : "C'est l'illustration de ce que je dis. Ils sont à côté de la plaque dans l'analyse. Ils ont attaqué la revalorisation du secteur, mais comme cela fait 10 ans que l'ont tire sur la masse salariale...

Deuxième chose, ce n'est pas qu'une question d'organisation, même si elle doit être repensée. Là, nous avons une crise du secteur et un manque d'attractivité. Cela ne répond pas aux questions de moyens et d'effectifs. Nous n'arrivons pas à recruter".

Ce que le syndicat demande :

  • De continuer à décliner le Ségur et donc d'étendre la mesure socle (augmentation de salaire) pour tout le monde (nous continuons à travailler aussi là-dessus dans le privé).
  • Des moyens supplémentaires (ex : ouvertures de lits)
  • Une requalification des métiers (ces points sont portés dans le Segur, notamment avec l'organisation du temps de travail).

Infos +

Le syndicat CFDT santé-sociaux sera mobilisé le 13 octobre 2020 place Granvelle à Besançon (aucun appel à la mobilisation de masse n'a été lancé suite à la pandémie). Il sera possible de rencontrer des acteurs sur place de 14h à 17h00 afin d'échanger sur ces problématiques.

À cette occasion, les salariés pourront remettre une lettre au syndicat qui sera envoyée au Premier ministre pour une mise en place effective des négociations.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Social

Manifestation du 1er mai à Besançon : FO refuse “l’union sacrée” et appelle à la mobilisation

À l’approche de la Journée internationale des travailleurs, l’union départementale Force Ouvrière (FO) du Doubs appelle à une mobilisation massive le jeudi 1er mai à 10h30 sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon. Dans un communiqué, le syndicat dénonce une politique gouvernementale marquée par l’austérité, la militarisation de l’économie et le mépris des revendications sociales.

À Besançon, l’intersyndicale appelle à manifester le 1er mai : ”Paix, libertés, justice sociale !”

Jeudi 1er mai 2025, l’intersyndicale CGT, FSU et Solidaires appelle les travailleurs, travailleuses, étudiant(e)s et citoyen(ne)s à se rassembler à 10h30 sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon. Une manifestation placée sous le mot d’ordre ”Paix, libertés, justice sociale !”, alors que la Journée internationale des travailleurs prend, selon les syndicats, une résonance inédite dans un contexte mondial de tensions et de régressions sociales.

Grève : les médecins mobilisés ce lundi contre le projet de loi visant à réguler leur installation

Après les annonces de François Bayrou sur les déserts médicaux, nouvelle montée de température dans la Santé: les médecins se mobilisent, entre grève dès ce lundi 28 avril 2025 et manifestation mardi, contre une proposition de loi de régulation d'installation de leur profession. Les internes et étudiants en médecine prendront part au mouvement de contestation.

Besançon : la maison des familles, un lieu de vie qui rapproche

La Maison des Familles de Franche-Comté a ouvert ses portes le 5 janvier 2015, dans l’enceinte du CHRU Jean Minjoz de Besançon. Le 23 avril dernier, elle a reçu la visite du préfet du Doubs Rémi Bastille et de la directrice territoriale de l’agence régionale de santé du Doubs, Agnès Hochart. L’occasion de rappeler son rôle et son fonctionnement.

Finances publiques dans le Doubs : moins d’agents, plus de travail, le constat alarmant de Solidaires

La situation se tend dans les services fiscaux du Doubs. Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 15 avril, alors que la période est aux déclarations de revenus, le syndicat Solidaires Finances Publiques a mis en lumière les effets locaux d’une politique nationale de réduction des effectifs au sein de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP).

“Ça ne tient plus !” : les associations de Bourgogne-Franche-Comté tirent la sonnette d’alarme

Face à un équilibre budgétaire de plus en plus précaire, le Mouvement associatif de Bourgogne-Franche-Comté lance un cri d’alerte dans un communiqué du 7 avril 2025. Le tissu associatif régional, fort de 62.500 associations, 570.000 bénévoles et 76.120 emplois, se dit aujourd’hui en danger.

Gifi annonce la suppression de 11 magasins, dont deux en Franche-Comté

La chaîne de magasins GiFi, qui s’était pourtant restructurée en janvier, a annoncé jeudi 3 avril 2025 un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui se traduira par la suppression d’environ 300 postes, soit 5 % de son effectif total. En Franche-Comté, les enseignes de Besançon et Saint-Claude sont concernées. 

Un dispositif de médiation sociale pour apaiser les tensions à Battant

Fermeture des épiceries de nuit • Parmi les projets sur lesquels les élus du conseil municipal de Besançon auront à se prononcer ce jeudi 3 avril 2025 figure la question d’un projet de médiation sociale dans le quartier Battant à Besançon, a-t-on appris en conférence de presse le 2 avril dernier. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 23.59
légère pluie
le 01/05 à 18h00
Vent
0.23 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
58 %