L'avenir de Logo à Morez se joue devant le tribunal de commerce de Lyon

Publié le 02/11/2016 - 06:52
Mis à jour le 02/11/2016 - 08:16

Menacée de fermeture depuis la fin de sa collaboration avec LVMH, l’entreprise LOGO à Morez, dernière grande manufacture de lunettes de France, risque de devenir le nouveau symbole du déclin de l’industrie lunetière française, née dans le Jura à la fin du 18e siècle. Ce mercredi 2 novembre 2016, le tribunal de commerce de Lyon statuera sur son avenir. La décision est attendue en fin de matinée. Les 220 salariés craignent une liquidation judiciaire. 

Le long bâtiment blanc du lunetier LOGO s'étire à l'entrée de Morez, commune montagneuse du Haut-Jura où un maître cloutier nommé Pierre Hyacinthe Caseaux réalisa la première monture de lunettes françaises en fil de fer en 1796. 

"LOGO est la dernière manufacture qui fait encore des lunettes de A à Z", à l'exception de certaines pièces détachées produites en Indonésie, souligne le maire de Morez, Laurent Petit. Depuis plus de vingt ans, l'innovante société jurassienne dessine, fabrique et commercialise dans le monde entier les lunettes des prestigieuses marques Fred et TAG Heuer, deux filiales du numéro un mondial du luxe LVMH.

Derrière ces murs, des milliers de montures de lunettes sont découpées, des branches façonnées, de minuscules pièces poncées et polies à la main, et même des diamants sont sertis sur de très luxueuses montures. "Dans l'usine, on a encore une diversité de savoir-faire qu'on ne retrouve pas chez d'autres lunetiers de la vallée qui ont souvent un bureau de design ici, mais confient la production à un fabricant en Chine", explique Damien Monier, DRH du lunetier jurassien créé en 1896.

  •  Quelque 500.000 paires sortaient chaque année des ateliers du Groupe LOGO qui emploie 177 salariés en France, plus de 200 salariés dans une usine indonésienne et une trentaine aux Etats-Unis, à Hong-Kong ou encore en Italie.

Mais l'idylle s'est terminée en décembre 2015 quand LVMH a annoncé qu'il retirait ses deux licences au lunetier jurassien. Désormais, une pancarte "LVMH s'il te plaît, pense à Morez ! Panse LOGO et ses 200 emplois", annonce l'entrée de l'usine, et une banderole "TAG Heuer - LOGO n'arrêtons pas 16 ans de succès !" orne sa façade.

Ce  2 novembre 2016 , le tribunal de commerce de Lyon statuera sur son avenir. Direction, salariés et élus locaux sont unanimes: "Seule LVMH peut sauver LOGO en confiant la production de ses lunettes à un éventuel futur repreneur".

D'après Sébastien Mignottet, responsable du comité d'entreprise de LOGO, le lunetier Cémo a déposé un dossier de reprise pour "les brevets, le mobilier et les machines et seulement 34 postes".

  • En cas de refus du tribunal, le groupe sera liquidé.

"La liquidation judiciaire, on s'y attend. On s'y prépare et les salariés aussi", confie P M. Mignottet, qui a mis en place une cellule pour aider les salariés à trouver un autre emploi.

Depuis mars, une trentaine de personnes ont déjà quitté l'entreprise 

Pour les autres, ce sera un licenciement de plus dans la vallée de la lunette où les fermetures et les délocalisations d'entreprises se multiplient depuis une vingtaine d'années, au profit de l'Italie et de l'Asie, où les coûts de main-d'œuvre sont moindres. Le nombre d'emplois liés au secteur dans la vallée est ainsi passé de 4.500 emplois dans les années 80 à 1.600 emplois environ en 2016. Pour Elsa Alves, 51 ans, ouvrière chez LOGO, le constat est amer: "On a un grand savoir-faire, mais il y a de moins en moins d'emplois".

Info + 

Le groupe LVMH met en cause la "gestion défaillante" de la direction qu'il a "maintes fois alertée" depuis 2012, lui signalant "que ces conditions anormales d'exploitation et de gestion ne permettraient pas le renouvellement de la licence". De son côté, la direction de LOGO reproche à son donneur d'ordre de vouloir "abaisser le prix moyen de vente pour faire plus de volumes". Le Groupe LOGO, dont les 40 millions d'euros de chiffre d'affaires sont réalisés grâce aux produits LVMH (97% pour TAG Heuer et 3% pour Fred), a été placé en redressement judiciaire le 12 mai dernier.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

logo

Logo : l’ autorisation de l’accord entre LVMH et les salariés est une “bonne nouvelle”

Le  juge commissaire du tribunal de commerce de Lyon a autorisé un accord prévoyant l’indemnisation par le géant du luxe LVMH des anciens salariés de Logo, manufacture de lunettes du Jura placée l’an dernier en liquidation judiciaire. L’ancien responsable du CE de l’entreprise jurassienne estime que la décision est une bonne nouvelle…

Affaire Logo contre LVMH : jugement attendu le 4 juillet 2017

Le tribunal de grande instance de Paris rendra son jugement le 4 juillet 2017 dans l’affaire qui oppose les salariés de Logo, manufacture de lunettes du Jura placée en liquidation judiciaire en novembre, au géant du luxe LVMH. Le délibéré, qui était prévu ce mardi 30 mai 2017, a été reporté au 4 juillet, a-t-on appris lundi auprès des avocats des deux parties.

Liquidation judiciaire de Logo : le préfet du Jura mobilisé pour le reclassement des salariés et la filière lunetterie jurassienne

A la suite de la décision du 15 novembre 2016 du tribunal de commerce de Lyon prononçant la liquidation judiciaire de l’entreprise LOGO, le préfet du Jura, Richard Vignon a rencontré les salariés de la société ainsi que les élus du territoire, le 17 novembre, en sous-préfecture de Saint-Claude.

Lunetterie : Marie-Guite Dufay veut “sauver cette filière d’excellence industrielle” dans le Jura

Le 15 novembre 2016, Marie-Guite Dufay, la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, a réagi à  la liquidation judiciaire du fabricant de lunettes jurassien LOGO, par le tribunal de Lyon. Elle appelle à « construire un avenir pour la filière de la lunetterie ».

Le lunetier du Jura LOGO placé en liquidation judiciaire

Le fabricant de lunettes jurassiens LOGO, qui emploie environ 170 salariés en France, a été placé en liquidation judiciaire ce mardi 15 novembre 2016 « avec effet immédiat » par le tribunal de commerce de Lyon. 

Economie

Quoi de 9 à la Maison laGrange ?

QUOI DE 9 ? • Alors que l’hiver approche à grands pas, la Maison laGrange dévoile ses nouveautés pleines de douceur et de caractère pour se réchauffer avec style. Au programme : des infusions gourmandes bio aux saveurs inédites comme « Tarte Tatin » ou « Cho Coco Menthe », à savourer grâce au duo ÉcoFiltre & mug laGrange. Et, bien sûr, l’incontournable calendrier de l’Avent, qui réservent chaque année leur lot de surprises aromatiques !

Mois de l’Économie sociale et solidaire en Bourgogne-Franche-Comté, c’est parti !

La CRESS Bourgogne-Franche-Comté a donné le 5 novembre dernier, à Dijon, le coup d’envoi du Mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS) 2025, marquant le début d’un mois consacré à la promotion et au développement d’un modèle économique fondé sur la coopération, la solidarité et l’innovation sociale.

Le Néon Comtois, où l'art de manier les décorations lumineuses...

Maxime Sutter est fabricant de décorations lumineuses d'intérieur en néon-led à Besançon. Depuis son atelier situé à Hop hop hop, il confectionne des modèles originaux mais également des projets sur-mesure à destination des particuliers et des professionnels. De nombreux professionnels ont notamment déjà fait appel à ses services pour mettre en lumière leurs projets. Il commercialise ses réalisations conçues à Besançon depuis son site internet Le Néon comtois

Festival de la Paille : une dernière danse en 2026 avant de tirer sa révérence

Après un quart de siècle d’histoire, le festival de la Paille vivra finalement sa dernière édition en 2026. Face aux coûts de production de plus en plus élevés et à la diminution de leurs recettes, le Collectif Organisation en charge du festival est arrivé à la décision "lucide" de vivre un dernier été les 24 et 25 juillet prochain à Métabief. Pour autant, pas question de nostalgie, ni de se morfondre, le festival de La Paille 2026 sera "une apothéose, une célébration vivante, impertinente et lumineuse" promettent les organisateurs… qui envisagent déjà de renaître sous d’autres formes en 2027. 

Océane Godard dénonce l’implantation de Shein à Dijon : “le symptôme criant de l’abandon de nos valeurs”

L’ouverture prochaine d’un magasin Shein dans le centre-ville de Dijon provoque de vives réactions politiques. La députée de la Côte-d’Or, Océane Godard (PS), a publié le 4 novembre 2025 un communiqué dans lequel elle dénonce "un symbole de la faiblesse politique de l’Union Européenne et une menace pour nos territoires".

L’Alpage, un nouveau restaurant spécialisé dans les fondues suisses à Besançon

Situé au 52 Faubourg Rivotte à Besançon, l’Alpage a pris la place de l’enseigne "Lulu Muc et le Lapin". Pris d’assaut, le restaurant a ouvert le 15 octobre 2025, soit deux jours avant la date prévue… Au menu ? Fondues suisses, plateaux de charcuterie, salade et poulpe pour les audacieux…

Grande exposition du Fabriqué en France : quelles entreprises représenteront la Bourgogne Franche-Comté à l’Elysée ?

Huit entreprises de chaque département de Bourgogne Franche-Comté représenteront leur territoire et l’excellence du savoir-faire français lors de la Grand exposition du Fabriqué en France les 15 et 16 novembre 2025 au palais de l’Elysée à Paris.
 

Arnaud Marthey reprend la présidence de l’AER Bourgogne-Franche-Comté

Lundi 3 novembre 2025, à l’issue du conseil d'administration de l'Agence économique régionale de Bourgogne-Franche-Comté (AER BFC) et d’une visite de l’entreprise Cryla située à Besançon, le président de Région, Jérôme Durain, et le président de l'AER BFC, nouvellement élu, ont rappelé les orientations et les enjeux en matière de développement économique ainsi que le rôle de l'AER BFC dans la mise en œuvre de la politique économique régionale.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.55
couvert
le 11/11 à 00h00
Vent
2.19 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
94 %