Lutte contre le moustique-tigre : 7 départements de Bourgogne-Franche-Comté impactés

Publié le 02/05/2024 - 12:14
Mis à jour le 04/05/2024 - 17:13

La lutte contre le moustique-tigre fait partie des priorités de santé publique en Bourgogne-Franche-Comté, où ce vecteur des virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika est désormais implanté dans sept des huit départements.

Installé depuis de nombreuses années dans l’Océan Indien et les Antilles (épidémie de dengue prolongée en Guadeloupe et Martinique), le moustique-tigre s’est implanté de manière significative et continue en métropole à compter du début des années 2000. Il est désormais présent dans 78 départements.

La capacité d’Aedes albopictus à être vecteur du chikungunya, de la dengue ou du virus Zika, en fait une cible de surveillance prioritaire pour les autorités sanitaires et leurs partenaires, durant sa période d’activité en métropole : du 1er mai au 30 novembre. L’objectif de cette surveillance renforcée est double : ralentir la progression du moustique-tigre et limiter les risques de transmission des arbovirus dont il peut être le vecteur en métropole. 

Le moustique-tigre est par ailleurs très nuisant (il pique aussi en journée, à plusieurs reprises ; sa piqûre peut être douloureuse). 

 En région Bourgogne-Franche-Comté Aedes albopictus est aujourd’hui implanté dans 7 départements : 

  • en Saône-et-Loire, depuis 2014 ; 
  • en Côte-d’Or et dans la Nièvre depuis 2018 ; 
  • dans le Doubs et le Jura depuis 2020 ;
  • dans le Territoire de Belfort depuis 2023 ;
  • dans l’Yonne depuis 2023. 

© Ministère du Travail et de la Santé

L’ARS (via un opérateur de démoustication) met en œuvre une surveillance dans les 8 départements de la région par un réseau de pièges-pondoirs, principalement sur les unités urbaines les plus peuplées, afin de suivre la dynamique de progression du moustique. Une enquête entomologique de terrain est réalisée pour confirmation en cas de nouvelle implantation, elle peut mener à considérer une nouvelle commune comme colonisée. 

En 2023, le nombre de communes colonisées a plus que doublé dans la région, passant de moins de 60 à près de 125.

© ARS

L’Agence Régionale de Santé intervient également lorsqu’un cas de chikungunya, de dengue ou de Zika est déclaré à ses services (ces maladies sont à déclaration obligatoire/DO). Une enquête de prospection entomologique est alors déclenchée pour identifier ou non la présence du moustique-tigre sur les lieux fréquentés par la personne pendant la période de virémie (présence du virus dans le sang). Dans ce cas, un traitement insecticide peut être décidé afin de lutter contre l’instauration d’une circulation autochtone de la maladie. Ces opérations sont assurées par des opérateurs habilités et spécialisés. 

En 2023, 49 cas importés d’arboviroses ont été signalés en Bourgogne-Franche-Comté pendant la période de surveillance renforcée, donnant lieu à 67 prospections entomologiques, qui elles-mêmes ont conduit à 12 traitements (contre un seul traitement mené en 2021, à Beaune ; 2 en 2022, à Mâcon). 

Un bilan intermédiaire fait déjà état de près de 70 cas d’arboviroses déclarés dans la région entre décembre 2023 et mi-avril 2024.

Au plan national, la direction générale de la santé (DGS) et Santé publique France ont rapporté 1 679 cas importés de dengue depuis le 1er janvier 2024, contre 131 sur la même période en 2023 :  une situation inédite qui doit inciter à une posture de vigilance et d’action.

Comment reconnaître et signaler le moustique-tigre ?

Tous les insectes qui volent ne sont pas des moustiques ! Aedes albopictus est petit : moins de 1 cm d’envergure. Noir avec des taches blanches sur le corps et les pattes, il a une ligne blanche sur le thorax et un appareil piqueur. 

Comment éviter son implantation ?

Avant de voler et de piquer, les moustiques se développent dans l’eau, sous forme de larves. 

Chacun peut avoir les bons gestes pour éviter la prolifération d’Aedes albopictus en supprimant les petits réservoirs d’eau stagnante : 

  • Vider (une fois par semaine) coupelles et soucoupes sous les pots de fleurs, gamelles des animaux, replis des bâches, seaux, pieds de parasol… 
  • Couvrir hermétiquement les récupérateurs d’eau 
  • Ranger (à l’abri de la pluie) les jouets, brouettes, seaux, arrosoirs 
  • Entretenir les gouttières, rigoles et chenaux 
  • Jeter déchets et pneus usagés 
  • Créer un équilibre dans les bassins d’agréments : les poissons mangent les larves de moustique. 

Pour les voyageurs dans les zones à risque...

Il est conseillé de : 

  • Se protéger des piqûres de moustique
  • Continuer de se protéger de ces piqûres au retour, durant 3 semaines
  • Consulter sans attendre un médecin en cas de symptômes car seule la déclaration à l’ARS permet de déclencher les mesures de lutte anti-vectorielle
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Doubs : 40.000 sacs distribués dans les pharmacies pour alerter sur la conduite sous médicaments

VIDÉO • La nouvelle campagne de sécurité routière met l’accent sur la prévention des risques liés à la conduite après la consommation de médicaments. C’est dans ce cadre que la préfecture du Doubs a lancé vendredi 24 octobre à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes à Besançon, le début d’une campagne d’un mois prévoyant la distribution de 40.000 sacs de sensibilisation dans 40 pharmacies partenaires du département.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

Une entreprise bisontine cherche des financements pour lancer la phase d’essai d’un biomédicament contre la leucémie

À l’horizon 2030, Carla Biotherapeutics espère apporter un traitement aux 3.000 personnes entrant chaque année dans les critères du biomédicament développé contre la leucémie. Des patients pour lesquels aucune solution n’a fonctionné ou n’est plus envisagée. Un réel espoir pour la médecine qui a toutefois besoin d’un coup de pouce… Chacun est libre de participer à l’appel à financement dès 100 €.

La Ville de Besançon encourage la vaccination contre la grippe pour les publics à risque

Alors que la période de circulation du virus de la grippe s’étend habituellement d’octobre à mars, la Ville de Besançon rappelle ”l’importance de la vaccination pour les personnes les plus vulnérables”. À travers sa direction Santé Publique, la municipalité recommande la vaccination pour les populations à risque, incluant notamment les plus de 65 ans et les professionnels en contact avec des publics fragiles.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Prendre soin de ceux qui soignent : une nouvelle initiative à Besançon

Face au mal-être croissant des professionnels de santé, CaPaciTéS Besançon et Métropole et l’association Le Don du Souffle (DDS) lancent une série d’ateliers destinés à améliorer le quotidien des soignants et à renforcer le lien entre eux. "Prendre soin des professionnels de santé : une priorité", rappellent les porteurs du projet dans leur communiqué du 17 octobre 2025.

La résidence autonomie Les Salins de Bregille se renouvelle après un an de travaux

Présente depuis plus d’un demi-siècle sur les hauteurs de Besançon, la Résidence autonomie Les Salins de Bregille vient d’achever une importante phase de rénovation, a-t-on appris le 15 octobre 2025. Une transformation qui marque une nouvelle étape de son histoire…

Forte baisse du tabagisme en France : 4 millions de fumeurs quotidiens en moins en 10 ans

Selon les premiers résultats du Baromètre de Santé publique France 2024, la France enregistre une forte baisse du tabagisme, rompant avec la stagnation observée pendant la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’une diminution historique du nombre de fumeurs dans l’Hexagone…

Dermatose nodulaire contagieuse : une stratégie sanitaire de lutte pour “éradiquer” l’épidémie dans le Jura

Ce mardi 14 octobre 2025, le préfet du Jura Pierre-Edouard Colliex, a présidé une réunion de gestion de crise sur la dermatose nodulaire contagieuse en présence des services de l’État : la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), la Gendarmerie nationale, le Service Départemental d’Incendie et de Secours, ainsi que les professionnels agricoles : Groupement de Défense Sanitaire (GDS), des vétérinaires, le président de la Chambre d’agriculture et le directeur de la FDSEA.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.77
nuageux
le 28/10 à 06h00
Vent
4.2 m/s
Pression
1018 hPa
Humidité
95 %