Réforme territoriale : le coup de gueule de Gérard Quété, maire de Vuillafans

Publié le 31/08/2016 - 10:02
Mis à jour le 31/08/2016 - 10:02

A la veille de la visite de la secrétaire d’État en charge des collectivités territoriales en Bourgogne Franche-Comté pour parler de la fusion des régions et de la réforme territoriale, nous avons reçu du maire de Vuillafans (village de 800 habitants de la vallée de la Loue) cette prise de position sans ambiguïté aucune concernant les communes de la réforme territoriale en cours et de son impact sur les communes.

 ©
©

Cette prise de position vient après celle de Christophe Lime (élu PC à la CAGB) et d'Emmanuel Sapdetto, maire de Mondon dans le Doubs) et qui fait état du désarroi des élus des petites communes (Voir articles ci-dessous)

"Je suis comme mes collègues, qui sont passés par tous les états générés par la découverte insidieuse des lois ALUR et NOTRe. Nous avons en commun des mots clés pour résumer l’état d’esprit qui nous habite : Malaise, incompréhension, inquiétude, injustice, écœurement.

Pourquoi ?

En ce qui nous concerne, nous allons devoir faire un saut olympique pour créer une Nouvelle Communauté de Communes de 78 municipalités* (23 actuellement). Elle sera composée de 24 500 habitants (contre 11.200 aujourd’hui), mélangeant des bassins de vie différents, aussi riches soient-ils. Les avis et souhaits exprimés, lors de ce qu'il est possible de considérer comme de pseudo consultations, se sont heurtés (fracassés) face à un arbitraire d’État.

"L’heure n’est plus propice à la plainte"

Que l’on soit élu d’une petite cité de 100 âmes ou d’une agglomération de 200 000 habitants, nous partageons la même amertume. C’est un coup de massue qui nous a été assené.  Mais l’heure n’est plus propice à la plainte. 

La loi est votée, le temps est à l’action et à l’élaboration de stratégies :

Repli : certainement pas. La résignation serait la plus détestable des postures La tête dans le sable c’est dangereux.

Offensif : Oui. Parce que les communes de 100 et 500 habitants sont nombreuses, et malgré l’engagement (pour combien de temps ?) de donner une voix minimum par commune, les plus importantes disposeront entre trois et sept voix. Alors, Quid du poids des plus petites sur les décisions à prendre ? Certes elles seront servies, mais n’auront pas le choix de la date et de l’heure des travaux, en d’autres termes elles attendront… les miettes !

Toutes les municipalités gérant leurs réseaux humides, en bon emploi des deniers publics, devront se défaire de la gestion de l’eau et de l’assainissement en 2018 -c’est demain-. Avec le risque que le tout soit confié ensuite à une structure privée, désireuse de bénéfices rapides.

 Le bénévolat, sur lequel repose une bonne partie de nos actions communales, est une richesse qui nous permet de réduire les coûts d’exploitation de nos réseaux ; les adjoints et les personnels municipaux ont un coût moins élevé que nos sociétés de fermage qui ont des structures lourdes malgré leurs efforts.

Ces nouvelles lois ne se résument pas à ces deux domaines, elles renferment bien d’autres mauvaises surprises qu’il sera compliqué à surmonter pour le bien de tous.

La création de communes nouvelles est la réponse la plus adaptée. Elle me paraît être une nécessité pour continuer à exister. Nous sauvegarderons notre unité de vie, nous serons plus forts à X communes réunies, volontaires, mais structurées démocratiquement, unions librement consenties, c'est-à-dire votées, expliquées, justifiées ! 80 habitants contre 5000 en termes de représentativité, il n’y aucun doute. N’oublions pas que le législateur a divisé les régions par deux, les communautés de communes par deux, voire par trois, il ne fait aucun doute que la cure d'amaigrissement n’est pas terminée. Ou nous choisissons librement pendant qu’il est encore temps, ou alors nous sera imposé, arbitrairement et sans délai, des rapprochements contraints à l’horizon …2020 et  quelle que soit la prochaine majorité.

 Nous ne pouvons pas faire l’économie, ou plutôt l’impasse, sur le devenir de nos petites communes. Nous devons la vérité à nos concitoyens ; sinon ils pourraient nous demander des comptes pour les avoir tenus à l’écart de ces bouleversements. Les sondages prouvent que les Français sont très attachés à leurs mairies et la proximité de services et d'informations qu'elle assure.

 Alors après moi le déluge !  NON !

Le tourment c’est maintenant et pour quelques années. Il vaut mieux perdre son statut de maire que perdre son Âme, c’est pour cela que bon nombre de collègues maires, adjoints, conseillères et conseillers se sont proposés aux suffrages de nos concitoyens. Nous n’avons pas le droit de faillir. Nous ne sommes pas propriétaires de nos mairies et encore moins les partis politiques et la politique n'est pas la bienvenue dans nos communes !"

Gérard Quété
Maire de Vuillafans - non-inscrit - sensibilité centriste

Propos recueillis par Albert Ziri

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

fusion des régions

Fusion des régions Bourgogne Franche-Comté : “un résultat perdant-perdant” selon Alain Joyandet

Dans un communiqué du 7 décembre 2020, le président de la commission des Finances de la région Bourgogne Franche-Comté livre les résultats de son analyse de la gestion financière de la région au cours du mandat qui s’achèvera en 2021. Pour lui, la fusion des deux régions est « perdant-perdant » tandis que l’objectif était de réaliser une opération « gagnant-gagnant ».

Fusion Bourgogne-Franche-Comté : les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 2,2 % entre 2015 et 2018

Trois régions sur treize ont réduit leurs dépenses de fonctionnement après la réforme territoriale de la fusion des régions. En Bourgogne Franche-Comté, les dépenses de fonctionnement – à périmètre constant – ont augmenté de 2,2 % entre 2015 et 2018.

Édouard Philippe confirme (bien) que le siège du Crous est à Besançon

Après les soubresauts de l’automne suite au mécontentement de Dijon de ne pas accueillir le siège du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), le Premier ministre a bien confirmé dans un courrier au sénateur Jacques Grosperrin que le siège du Crous reste bisontin.  

Réforme territoriale : Jean-François Longeot “inquiet” pour les territoires ruraux

S’étant opposé contre l’adoption définitive de la Proposition de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) le 16 juillet dernier, le sénateur du Doubs Jean-François Longeot a été reçu le 23 août 2016 au ministère de l’aménagement du territoire pour défendre l’avenir du monde rural.

Philippe Gonon : la dérive de nos institutions locales

Promulguée le 7 août 2015, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République confie de nouvelles compétences aux régions et redéfinit clairement les compétences attribuées à chaque collectivité territoriale. Philippe Gonon, vice président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) du Doubs craint un « court-circuitage » des instances locales. 

Politique

“Besançon vivante, juste et humaine” : Anne Vignot lance sa campagne pour les municipales 2026

La maire sortante Anne Vignot (Europe Écologie – Les Verts) a officiellement lancé, mercredi 12 novembre 2025 à la Maison du peuple, rue Battant à Besançon, sa campagne pour les élections municipales de 2026. Entourée de représentant(e)s de huit formations de gauche et écologistes, la candidate a présenté une "liste d’union" placée sous le slogan : "Besançon, vivante, juste et humaine."

Le sénateur Olivier Rietmann veut renforcer la lutte contre les retards de paiement

Olivier Rietmann, sénateur LR de la Haute-Saône et président de la délégation sénatoriale aux entreprises, a déposé une proposition de loi le 12 novembre 2025 visant à réduire les retards de paiement entre entreprises et acteurs publics. L’objectif affiché : lutter contre les défaillances d’entreprises, dont le nombre devrait atteindre 69.000 en 2025.

Le RN veut interdire un concert en faveur d’Urgence Palestine, sous le coup d’une procédure de dissolution

Le Rassemblement national a interpellé le Préfet du Jura à propos de la tenue d’un concert organisé à Arbois mardi 11 novembre. Selon le communiqué diffusé par les élus du parti, l’évènement est porté par "des collectifs d’extrême-gauche" et les fonds récoltés doivent être reversés à l’association Urgence Palestine.

Municipales 2026 : le Parti communiste reste avec Anne Vignot et déterminé à unir la gauche

Réuni ce samedi 8 novembre, le Parti communiste français - section de Besançon a largement voté en faveur d’une nouvelle alliance avec la liste menée par la maire sortante Anne Vignot (EELV) pour les élections municipales de 2026. Le résultat du vote interne est sans appel : 97,93 % des 90 votants ont approuvé cette reconduction de l’union.

Municipales 2026 à Besançon : le Parti radical de gauche rejoint la liste de Jean-Sébastien Leuba

Après avoir soutenu Nicolas Bodin, candidat dissident du Parti socialiste, le Parti radical de gauche s’est finalement rallié au collectif Besançon Forte et Solidaire, conduit par Jean-Sébastien Leuba, a-t-on appris dans un communiqué du 6 novembre 2025. Ce rassemblement regroupe désormais des membres de la société civile, CAP21, Place publique, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche.

Sécurité et narcotrafic : Jérôme Durain embarque les Régions à prendre part aux réflexions nationales

À l'occasion du 21e Congrès des Régions de France, le conseil des régions a annoncé la création d'un groupe de travail consacré aux questions de sécurité et de prévention. Tandis qu'elles n'ont pas la compétence de la sécurité, elles souhaitent mlagré tout renforcer leur place dans la réflexion nationale sur ces sujets. Cette nouvelle instance sera présidée par Jérôme Durain, président de la Région Bourgogne Franche-Comté, lui qui était surnommé 'Monsieur Narcotrafic' lorsqu'il était sénateur.

Budget de l’Éducation nationale 2026 : Laurent Croizier plaide pour une école “stable et sereine”

Lors de l’audition du ministre de l’Éducation nationale Édouard Geffray, le député du Doubs Laurent Croizier (groupe Démocrate) a présenté les priorités de son groupe concernant les crédits de la mission ”Enseignement scolaire” du projet de loi de finances pour 2026.

Eaux pluviales : Grand Besançon Métropole veut préparer le territoire aux orages de demain

Après deux années d’étude, Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Christophe Lime, vice-président en charge de l’Eau et de l’Assainissement, soumettront au débat communautaire ce jeudi 6 novembre 2025, un document stratégique sur la gestion des eaux de pluie. Objectif : anticiper les effets du changement climatique et mieux encadrer l’urbanisation.

Jean-Louis Fousseret et Alexandra Cordier relaxés par le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon avait été saisi en juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics. Le tribunal correctionnel de Besançon a relaxé Alexandra Cordier et Jean-Louis Fousseret ce 5 novembre 2025.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.44
couvert
le 14/11 à 18h00
Vent
1.23 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
88 %