"Soulager mais pas tuer", un nouveau mouvement contre l'euthanasie

Publié le 28/11/2014 - 17:20
Mis à jour le 29/11/2014 - 10:27

Quelques jours avant la remise d’un nouveau rapport sur la fin de vie par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), France le mouvement d’information et de mobilisation contre toute forme d’euthanasie et pour le développement des soins palliatifs : « Soulager, mais pas tuer » est lancé à travers la France. Ce vendredi 28 novembre 2014, une manifestation s’est déroulée sur la place du 8 septembre 2014 à Besançon.

 ©
©

Une pétition et des tracts ont circulé auprès des passants de la place du 8 septembre. "Dans l'ensemble, nous avons eu un très bon accueil, nous avons eu des discussions parfois très longues avec les passants alors que je m'attendais à plus de polémique" nous confie Nathalie de Pontac, coordinatrice locale du mouvement "Soulager mais pas tuer". 

Qu'est-ce que le mouvement "Soulager, mais pas tuer" ? 

Ce mouvement, parrainé par Philippe Pozzo di Borgio (tétraplégique dont la vie a été rendue célèbre par le film "Intouchables") regroupe une dizaine d'associations qui luttent contre l'euthanasie en diffusant des informations sur ce sujet. Il est destiné à "protéger les personnes gravement malades, dépendantes ou en fin de vie, de l'euthanasie sous toutes ses formes et du suicide assisté". "Soulager, mais pas tuer" demande au gouvernement le développement d'une culture palliative, préservée de toute intention de provoquer la mort. Il lance un appel, sous forme de pétition, qu'il propose aux passants de signer pour alerter les pouvoirs publics. 

Pourquoi êtes-vous contre l'euthanasie ? 

Nathalie de Pontac explique que "nous affirmons que l'euthanasie n'est pas l'alternative à la souffrance. Il faudrait que cette souffrance soit prise en compte dans notre pays. On sait très bien que la culture palliative est la bonne alternative à l'euthanasie." Elle ajoute que "C'est important d'entendre les personnes malades qui sont vulnérables, en fin de vie, très malades, et c'est important de les entendre pousser leur cri en faveur de la vie des personnes qui veulent rester en vie malgré leur handicap." 

Si une personne en fin de vie et à l'agonie demande à mourir ? 

Nathalie de Pontac répond qu’"On entend les cris de ces personnes-là. On est assez régulièrement interpellé par des faits divers, des drames parce que des personnes veulent mettre fin à leur vie parce qu'elles souffrent trop et se sentent inutiles. Il faut que ces personnes ne sentent pas seules avec leur maladie, leurs souffrances physiques et morales. Quand les personnes demandent l'euthanasie c'est qu'elles n'en peuvent plus, elles poussent un cri de vie en demandant à ce que leur souffrance soit prise en compte, que leur souffrance soit mieux soulagée et demandent à être mieux accompagnées. C'est très important. On demande à ce que ce soit écouté." 

Albane Vachon, infirmière qui a travaillé plusieurs dans des soins palliatifs à Besançon et à Paris et qui fait partie du mouvement raconte son expérience, "J'ai vécu les expériences de patients qui demandaient l'euthanasie ou des proches de patients qui demandaient l'euthanasie. Comme c'est une pratique illégale, les médecins demandent dans ces cas-là, cherchent à approfondir ces demandes. On se rend compte que derrière ces demandes, il y a une souffrance physique évidente, mais de réelles souffrances morales et sociales. Il y a une misère sociale dont on n'a absolument pas idée, les gens sont seuls. La demande d'euthanasie est aussi une façon de fuir cette réalité qu'ils supportent plus." 

Et mourir dans la dignité ? 

Selon l'infirmière, "Être euthanasié c'est aussi être assisté. Dans cette histoire de dignité, on oublie une petite part de la dignité de la personne quand on décide de proposer l'euthanasie pour un cas trop lourd pour que ce soit plus rapide. Mais la dignité justement est de pouvoir récupérer cette personne et essayer de faire le maximum pour qu'elles puissent partir en ayant revu ses proches, gérer les affaires (appartement, notaire, etc.). Les gens ont besoin de voir leurs proches dont ils ont besoin. La notion d'au revoir est extrêmement importante. Elle raconte que "J'ai eu une patiente qui agonisait depuis 15 jours et qui a reçu la visite d'une de ses proches et qui est partie le lendemain."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

‘Briss”, des séries immersives inspirées d’une cyberattaque pour sensibiliser les professionnels de santé

Portée par l’ARS et la FHF Bourgogne-Franche-Comté, "Briss" propose des séries immersives comme "Plan Blanc", inspirée d’une cyberattaque dans un établissement de santé, comme celle survenue récemment au CH de Pontarlier, pour former les soignants et renforcer la culture de cybersécurité dans les hôpitaux. La plateforme a été lancé le 14 novembre 2025 à Dijon.

L’ARS de Bourgogne Franche-Comté déploie bientôt le réseau “France Santé”

Afin de garantir l’accessibilité à un médecin ou une infirmière, l’agence régionale de la santé de Bourgogne Franche-Comté déploie le réseau France santé lancé par le gouvernement. Objectif ? couvrir progressivement l’ensemble du territoire national d’ici l’été 2026.

La Niaque arrive à Besançon : une nouvelle ressource pour accompagner le retour à l’emploi après un cancer

La Niaque l’Asso, fondée en 2022 après cinq années d’expérimentation du programme La Niaque, arrivera début 2026 à Besançon. Sa mission : accompagner gratuitement les personnes touchées par un cancer ou une longue maladie dans leur rétablissement et leur retour à l’activité professionnelle. Explications avec Caroline Gilles, déléguée La Niaque L'Asso Bourgogne Franche-Comté.

EOlife : Archeon Medical annonce un triplement du taux de survie neurologique après arrêt cardiaque

Archeon Medical, société fondée à Besançon et spécialisée dans le monitoring de la ventilation d’urgence, publie mercredi 19 novembre 2025, les résultats d’une étude inédite menée en conditions réelles par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Doubs. L’étude porte sur EOlife, un dispositif médical intelligent de ventilation, et révèle un triplement du taux de survie à 30 jours sans séquelles neurologiques chez les patients victimes d’un arrêt cardiaque extrahospitalier (ACEH). "100 % des survivants ont retrouvé toutes leurs capacités neurologiques", précise le communiqué de l’entreprise.

Une récente étude du CHU de Besançon soulève des inquiétudes envers les implants mammaires en silicone

En France, "environ 400 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en silicone suite à des chirurgies esthétiques ou reconstructrices" expose le CHU de Besançon dans un communiqué du 13 novembre 2025. Bien que couramment utilisés, ils peuvent néanmoins "susciter des inquiétudes quant à leur sécurité à long terme". Dans une étude récemment publiée dans la revue Biomaterials, le docteur Isabelle Pluvy, l’ingénieur de recherche Florelle Gindraux et leurs collaborateurs du CHU de Besançon, montrent que la présence de silicone au contact des tissus semble stimuler le système immunitaire et favoriser localement la présence d’inflammation chronique.

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.99
légère pluie
le 24/11 à 15h00
Vent
2.01 m/s
Pression
999 hPa
Humidité
94 %