La démonstration, organisée en présence des autorités et des acteurs du transport, a été réalisée par Anne Bouchard, une utilisatrice déficiente visuelle ayant participé activement aux phases de test et de calibrage de l’application. Elle a consisté à se déplacer sur le pôle pour trouver l'arrêt de bus, puis à détecter la porte du bus et enfin à détecter les places assises libres dans le bus. Pour l’occasion, un bus Ginko était stationné à l’arrêt Citadelle afin de simuler ces différentes étapes de mobilité.
Une application conçue pour l’autonomie
Disponible sur iPhone et Android, Ginko Guide propose plusieurs fonctionnalités destinées à faciliter les déplacements des personnes malvoyantes : ”créer son itinéraire entre n'importe quel point de départ et point d’arrivée", ”détecter précisément la porte du bus ou du tramway”, ”localiser le siège disponible”, et ”bénéficier d'un suivi du trajet simplifié durant le déplacement”.
L’application a été pensée pour être totalement accessible aux lecteurs d’écran, avec une navigation simplifiée par rapport au site classique de Ginko. Elle permet notamment de préparer son trajet à l’avance, offrant ainsi un guidage rassurant et adapté aux besoins des personnes en situation de handicap visuel, ce qu’a confirmé Anne Bouchard devant la déléguée interministerielle ce jour. Grâce à ce type d’outil, ”la vie se redéploie complètement” a-t-elle assurée à Isabelle Saurat.
Un guidage pas à pas dans les pôles d’échange
L’un des atouts majeurs de Ginko Guide réside dans son système de guidage pas à pas, disponible sur les sept principaux pôles d’échange du réseau, où la navigation peut s’avérer complexe. Le téléphone permet aux usagers de savoir quelle direction suivre grâce à un bip. Ce guidage s’appuie sur un géoréférencement précis des itinéraires piétons et peut être personnalisé selon les préférences de l’usager, en mètres ou en nombre de pas.
En dehors de ces pôles d’échange, l’application s’appuie sur les itinéraires proposés par Google Maps.
Des perspectives d’amélioration
Actuellement, le guidage durant le trajet repose sur un calcul théorique du temps de parcours, ce qui peut générer des écarts en cas de perturbations. ”Les développements à venir devraient permettre d'assurer ce guidage en temps réel durant le trajet”, souligne un communiqué de la préfecture du Doubs.
Autre enjeu identifié : la prise en compte des modifications d’itinéraires liées aux travaux. Bien que l’application intègre les informations relayées par Kéolis Mobilités, la qualité et l’exhaustivité de ces données restent ”perfectibles”, notamment en ce qui concerne les chantiers impactant les circulations piétonnes. Ce sujet figure parmi ”les principaux enjeux pour garantir le maintien de l’accessibilité sur le territoire”, a-t-on entendu. C’est en effet une difficulté engendrant un changement dans la cartographie mentale des personnes déficientes visuelle, comme l’a précisé Anne Bouchard ce matin.
Stationnement sur les trottoirs : ”à Besançon, il y a une incivilité extrêmement forte !”
Abordant la question de l’accessibilité, la maire de Besançon n’a pas caché son exaspération face aux véhicules garés sur les trottoirs et les espaces réservés aux piétons ou aux personnes en situation de handicap. “La mobilité est essentielle, et selon moi, l’un des pires obstacles à l’accessibilité, c’est le stationnement sur les trottoirs et les passages protégés”, a-t-elle déclaré aux côtés d’Isabelle Saurat. Avant d’ajouter avec fermeté : “À Besançon, l’incivilité est extrêmement forte !”