Affaire Narumi : la Cour suprême du Chili autorise l’extradition de Nicolas Zepeda

Publié le 19/05/2020 - 07:27
Mis à jour le 19/05/2020 - 07:27

mise à jour • Assiste-t-on à un tournant dans l’affaire Narumi ? La Cour suprême du Chili a confirmé lundi 18 mai 2020 l’extradition vers la France du jeune homme soupçonné d’être derrière la disparition d’une étudiante japonaise en décembre 2016 à Besançon.

© Fuji TV ©
© Fuji TV ©

La justice chilienne a donné lundi 18 mai son feu vert définitif à l’extradition vers la France de Nicolas Zepeda, 29 ans, soupçonné de l’assassinat de son ex-petite amie japonaise en 2016 à Besançon, ouvrant la voie à sa mise en examen.

Dans sa décision dont l'AFP a eu copie, la plus haute juridiction chilienne, la Cour suprême, "confirme le jugement (...) du 2 avril 2020". A cette date, la justice chilienne avait une première fois validé l'extradition vers la France du jeune homme, après une demande officielle de la justice française déposée début décembre. Mais ce dernier avait fait appel.

Narumi Kurosaki, une étudiante de 21 ans, vivait sur le campus universitaire de Besançon où elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Son corps n'a jamais été retrouvé. Nicolas Zepeda, fils d’une riche famille chilienne, était son ancien petit ami.

"Je suis très heureux de cette décision pour la justice avec un grand J", a réagi le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux. "Cette extradition permettra la tenue d'un procès contradictoire en présence du suspect, qui pourra se défendre, et avec un examen approfondi des éléments de l'enquête qui ont été recueillis", a-t-il poursuivi.

"Il n'y a pas de convention d'extradition entre la France et le Chili, mais les autorités chiliennes, la justice chilienne, le parquet chilien ont fait preuve d'une très belle indépendance d'esprit en se basant uniquement sur les éléments du dossier pour prendre leur décision", a-t-il ajouté.

"Une avancée incroyable dans le dossier"

L'avocate des parents et des soeurs de Narumi Kurosaki, Sylvie Galley, a salué "une avancée incroyable dans le dossier, une bouffée d'espoir pour aller plus loin dans les investigations".  Selon le procureur, "les autorités françaises ont normalement 60 jours pour aller chercher M. Zepeda". Mais cela "suppose la reprise des vols internationaux", suspendus en raison de la pandémie de Covid-19, a-t-il relevé.

Consulté par l'AFP, la Cour suprême a confirmé que le juge devrait définir les modalités concernant la situation du suspect, actuellement en liberté, compte tenu de la fermeture des frontières au Chili. Une assignation à résidence pourrait être ordonnée jusqu'à sa remise à la France. Une fois à Besançon, le premier acte sera "sa présentation devant un magistrat instructeur en vue de sa mise en examen officielle et pour entendre ses explications", a précisé le procureur.

 Le procureur de Besançon s'était rendu en avril 2019 au Chili avec un magistrat instructeur et deux enquêteurs. Sept mois plus tard, il avait annoncé que l'enquête était "close" et que les "34 mois d'investigations" justifiaient "la demande d'extradition de Nicolas Zepeda pour qu'il comparaisse devant la cour d'assises de Besançon pour l'assassinat de Narumi Kurosaki".

D'après les enquêteurs, Nicolas Zepeda s'était rendu début décembre 2016 dans cette ville pour y voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, la veille de sa disparition, ils étaient rentrés ensemble dans le logement de Narumi. Cette nuit-là, selon le procureur, plusieurs étudiants ont entendu "des hurlements de terreur, des cris", mais "personne n'a prévenu la police".

Le corps de la jeune femme reste introuvable

Nicolas Zepeda avait rencontré l'étudiante au Japon en 2014. Il en était tombé éperdument amoureux et l’avait présentée à sa famille. Mais peu avant la disparition de Narumi, tous deux avaient pris leurs distances. L'étudiante japonaise avait entamé une nouvelle relation, déclenchant la jalousie du Chilien, qui se trouvait alors dans son pays.

D’après la géolocalisation de sa voiture de location, le 6 décembre 2016 à l'aube, le suspect s'était rendu dans une zone boisée à l’est de Dole (Jura), où les enquêteurs pensent qu’il s’est débarrassé du corps. Quelques jours plus tôt, il avait acheté des allumettes et un bidon de produit inflammable, selon l'enquête.

Malgré d’importantes recherches, le corps n’a jamais été retrouvé. Dans un courrier envoyé par le suspect aux autorités chiliennes, Nicolas Zepeda avait raconté être allé voir Narumi à Besançon début décembre 2016 et qu’ils s'étaient alors "rendu compte qu’ils étaient toujours amoureux". Il disait avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre avec elle, mais affirmait être ensuite reparti seul.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

narumi

Procès Zepeda : la défense demande le renvoi du procès

La défense de Nicolas Zepeda a demandé ce lundi 18 décembre 2023 le renvoi du procès alors que le Chilien devait s'exprimer pour la première fois sur l'assassinat de Narumi Kurosaki dont il répond en appel devant la cour d'assises de la Haute-Saône, en raison de nouveaux éléments ne figurant pas  selon les avocats dans la procédure.

Zepeda, manipulateur “à la limite de la mythomanie”, selon un expert

Le Chilien Nicolas Zepeda, rejugé en appel pour l'assassinat de son ancienne petite amie japonaise Narumi Kurosaki, présente un profil "manipulateur", "à la limite de la mythomanie", selon les conclusions d'un expert présentées jeudi devant les assises de la Haute-Saône, objets d'une passe d'armes entre lui et la défense.

Procès Zepeda : des traductions compromettantes au coeur des débats

"Souvenirs différents" ou "explications biscornues" ? : Nicolas Zepeda et une témoin se sont opposés lundi 11 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône autour de traductions de messages en japonais potentiellement compromettantes pour le jeune Chilien, rejugé en appel pour l'assassinat de Narumi Kurosaki.

Justice

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.31
couvert
le 17/09 à 06h00
Vent
0.86 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
88 %