"Ce qui est prévu en maitrise de la dépense sociale en 2026 est très ambitieux, très fragile, très vulnérable, et presque d'une certaine façon hypothétique", a déclaré à la presse le président de la Cour, Pierre Moscovici, en présentant une note sur la situation financière de la Sécu à destination du Parlement. "Et si le débat parlementaire tourne d'une certaine façon (...), on pourrait même assister à un maintien, voire une augmentation du déficit", actuellement prévu à 23 milliards d'euros pour 2025, a-t-il expliqué. "A ce moment-là, nous ne tiendrons pas les objectifs" d'ensemble fixés pour les finances publiques françaises, a-t-il averti.
La Cour des comptes s'est déjà émue à de multiples reprises sur les risques qu'entraîne la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, alors même que le pays n'a pas à affronter de situation de crise économique qui pourrait justifier ce trou.
Des mesures très contestées
Le projet de budget de la Sécu 2026 présenté par le gouvernement Lecornu, largement préparé par le gouvernement Bayrou, prévoit de ramener le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards en 2026, contre 23 milliards en 2025 et 15,3 milliards en 2024. Cette réduction s'appuie notamment sur une hausse de 1,6% seulement des dépenses d'assurance maladie, une frugalité qui n'a jamais été atteinte depuis 2015 et 2016, selon M. Moscovici.
Il repose aussi sur des mesures très contestées à l'Assemblée comme la non-indexation sur l'inflation des retraites et prestations sociales, et le doublement des franchises médicales.
Sébastien Lecornu a déjà annoncé vendredi soir à l'Assemblée qu'il renonçait à la non-indexation, qui devait rapporter 2,5 milliards d'euros. Le Premier ministre s'est également déclaré favorable à ce que le Parlement "desserre un tout petit peu la pression" sur les économies pour les hôpitaux.
(AFP)


