La salmonelle chez Lactalis a contaminé plus de bébés qu'on ne le pensait

Publié le 02/02/2018 - 11:30
Mis à jour le 02/02/2018 - 14:06

L’Institut Pasteur en est désormais convaincu: la bactérie présente dans l’usine de lait infantile Lactalis à l’origine de deux épidémies de salmonellose chez des nourrissons en 2005 et 2017 a subsisté entre ces deux dates, causant 25 autres cas « sporadiques » en une décennie.

 ©
©

Ces analyses accréditent l'idée selon laquelle cette usine de Craon (Mayenne), rachetée par Lactalis à son concurrent Celia en 2006, est restée contaminée pendant toutes ces années.

L'épidémie de 2005 avait touché 146 nourrissons, tandis que celle de 2017 en a affecté 37 en France, ainsi qu'un autre en Espagne, et un autre probable en Grèce. Le bilan dépasse donc 200 enfants malades à cause d'une souche unique.

"Il y a eu 25 cas sporadiques de salmonellose chez des nourrissons sur dix ans [2006-2016] pour lesquels nous avons pu confirmer qu'il s'agissait de la même souche" de salmonelle qu'en 2005 et 2017, a expliqué à l'AFP le directeur du Centre national de référence salmonelles à Pasteur, François-Xavier Weill.

"On a d'abord prouvé que la même bactérie de type salmonella agona était en cause dans les deux épidémies de salmonellose, de 2005 et 2017. Et on s'est demandé où avait pu résider la souche pendant les 12 années entre-temps", a déclaré le bactériologiste.

"La seule hypothèse possible scientifiquement, c'est qu'elle est restée dans l'usine en question", a-t-il ajouté. Le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, était allé moins loin, dans un entretien avec Les Échos jeudi. Puisque des salmonelles ont été trouvées "dans l'environnement" de l'usine entre 2005 et 2017, "on ne peut donc pas exclure que des bébés aient consommé du lait contaminé sur cette période", a-t-il déclaré. Il a toutefois assuré que durant cette période les analyses sur les produits finis ont toujours été "conformes aux exigences sanitaires".

"L'ADN parle"

L'Institut Pasteur n'a cependant pas les moyens de dire si ces 25 nourrissons malades entre 2006 et 2016 avaient consommé du lait infantile venu de cette usine. "C'est extrêmement difficile de retrouver si c'est le cas. Mais l'ADN parle très clairement, et il oriente vers cette usine", a affirmé M. Weill, qui avait mené l'enquête bactériologique sur la contamination de janvier-mai 2005.

La salmonellose provoque chez le nourrisson de la fièvre et de la diarrhée, voire des vomissements, à l'origine d'une déshydratation qui peut imposer une hospitalisation. Les parents des enfants évoquent aussi souvent des douleurs au ventre qui perdurent.

Selon les autorités sanitaires, tous les bébés touchés depuis 2005, y compris ceux qui ont été hospitalisés, s'en sont bien remis. D'après l'Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles, les déclarations de M. Besnier "confirment tout d'abord l'intuition de nombreuses familles".

Quand les parents contactaient cette association créée fin 2017, ils "dénonçaient des symptômes similaires à ceux évoqués aujourd'hui à la suite de la consommation par leurs nourrissons de lait Lactalis, et ce bien avant 2017".

  • Les éléments apportés par les scientifiques devraient intéresser la justice.

Depuis le 22 décembre, le parquet de Paris mène une enquête préliminaire ouverte contre X, pour "blessures involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui", des délits relevant du tribunal correctionnel. Des perquisitions ont été menées mi-janvier sur cinq sites du groupe, dont le siège social de Laval et l'usine de Craon.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Pénuries de médicaments : l’UFC-Que Choisir de Doubs-Belfort tire la sonnette d’alarme

Paracétamol introuvable, antibiotiques en rupture, traitements vitaux retardés : les pénuries de médicaments, autrefois exceptionnelles, sont devenues une réalité quotidienne en France. En Franche-Comté comme ailleurs, les patients et les professionnels de santé se heurtent à ces manques, aux conséquences parfois lourdes. Pour comprendre l’ampleur du problème et envisager des pistes de solutions, nous avons interrogé Jean-Pierre Courtejaire, administrateur de l'UFC Que Choisir Doubs-Territoire de Belfort. L’association de défense des consommateurs dresse un constat sans appel et avance plusieurs recommandations pour garantir l’accès de tous aux médicaments essentiels.

Bronchiolite du nourrisson : la campagne de prévention 2025-2026 est lancée

Chaque hiver, environ 30 % des nouveau-nés et nourrissons sont touchés par la bronchiolite, une infection respiratoire majoritairement bénigne mais pouvant entraîner des complications graves chez les plus jeunes. "C’est l’une des premières causes d’hospitalisation des enfants de moins d’un an pendant la saison hivernale", rappelle le ministère de la Santé.

Le Pr Norbert Ifrah attendu à Besançon pour une visite à l’Institut régional fédératif du cancer de Franche-Comté

Le président de l’Institut national du cancer (INCa), le professeur Norbert Ifrah, sera en visite ce jeudi 4 septembre à l’Institut régional fédératif du cancer (IRFC) de Franche-Comté à Besançon. Cette journée sera l’occasion de présenter les actions et résultats de l’IRFC, les perspectives 2025-2030, ainsi que les coopérations en cours avec les établissements membres du groupement.

Des objectifs réalisables pour réussir sa rentrée avec Valentine Caput

Qui dit rentrée, dit parfois nouvelle motivation et donc nouvelles résolutions. Notre diététicienne, Valentine Caput, nous donne quelques conseils pour se fixer des objectifs raisonnables pour nous permettre de tenir les objectifs de la rentrée... tout au long de l'année ! 

Une nouvelle filière de manipulateur en radiologie médicale dès la rentrée à l’IFMS de Montbéliard

À compter du 2 septembre 2025, une nouvelle filière de manipulateur en électroradiologie médicale (DEME) ouvre au sein de l'Institut de Formation aux Métiers de la Santé (IFMS) de Montbéliard et accueillera 20 étudiants issus de Parcoursup, apprend-on dans un communiqué de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Finances, activité en hausse et fusion, le CHU de Besançon passe en revue l’année écoulée

Le directeur général du CHU de Besançon Thierry Gamond-Rius et le professeur Samuel Limat, président de la commission médicale d’établissement, ont tiré le bilan de l’année écoulée et évoqué les projets en cours lors d’une conférence de presse mercredi 27 août 2025 à Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.99
couvert
le 17/09 à 00h00
Vent
1.36 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
91 %