Loi "anticasseurs" :  large vote de l'Assemblée. Comment ont voté les députés de Franche-Comté ?

Publié le 06/02/2019 - 09:59
Mis à jour le 06/02/2019 - 09:59

50 dissidents LREM • Par une très large majorité, l’Assemblée nationale a adopté mardi la proposition de loi LR controversée « anticasseurs » remaniée par la majorité, mais 50 députés LREM – un record – ont marqué en s’abstenant leur refus des interdictions préventives de manifester. Parmi eux, les députés francs-comtois Éric Alauzet, Fanette Charvier, Barbara Bessot-Ballot, Denis Sommer et Christophe Lejeune.

Image d'archives - Manifestation de gilets jaunes à Besançon en 2019 © D Poirier
Image d'archives - Manifestation de gilets jaunes à Besançon en 2019 © D Poirier

Déjà approuvé par les sénateurs en octobre, le texte a été validé au Palais Bourbon en première lecture par 387 voix contre 92, et 74 abstentions.

© AN ©
© AN

Cinquante "marcheurs", dont le vice-président de l'Assemblée Hugues Renson, la présidente de commission Barbara Pompili, ainsi que Matthieu Orphelin, Aurélien Taché et Sonia Krimi ont fait le choix de l'abstention, un chiffre jamais atteint depuis 2017 sur un texte soutenu par le gouvernement. Mais aucun n'a voté contre.

Des élus de gauche pointent une majorité qui se "fissure"

Sur la loi asile-immigration il y a quelques mois au même stade, les abstentionnistes étaient 14 (et un contre). "Le texte a été voté" et "il n'y a pas de malaise", a balayé le patron du groupe majoritaire Gilles Le Gendre, qui tablait pourtant lundi sur une vingtaine d'abstentions.

Sonia Krimi (LREM), qui a un temps envisagé de voter contre, a voulu "envoyer un signal" pour que le gouvernement évolue sur la disposition clé des interdictions préventives de manifester pouvant être prises par les préfets. Plusieurs redoutent à l'avenir que ces représentants de l'État soient aux mains d'un "régime malintentionné".

Le numéro un de LREM, Stanislas Guerini, a récusé toute "fronde" et estimé que "nous avons trouvé les bons équilibres dans un groupe qui débat".

Dans le groupe MoDem allié de la majorité, quatre députés se sont abstenus et un, Brahim Hammouche, a voté contre cette proposition "incertaine et confuse", pour que "demain ne rime pas avec gueule de bois".

Plusieurs avocats de renom, dont deux proches d'Emmanuel Macron, se sont élevés contre une "loi de la peur" (François Sureau) ou "une réponse d'un pouvoir qui agit sous la pression et dans l'urgence" (Jean-Pierre Mignard).

L'ex-député européen Daniel Cohn-Bendit, également un proche du chef de l'État, a considéré auprès de l'AFP que "cette loi ne sert à rien" et est "dramatiquement bête".

Loi anticasseurs : le vote des députés de Franche-Comté 

Doubs

  • Éric Alauzet (LREM) : Abstention
  • Fannette Charvier (LREM) : Abstention
  • Annie Genevard (LR) : Pour
  • Frédéric Barbier (LREM) : Pour
  • Denis Sommer (LREM) : Abstention

Jura

  • Marie-Christine Dalloz (LR) : Pour
  • Danielle Brulebois (LREM) : Pour
  • Jean-Marie Sermier (LR) : Pour

Haute-Saône

  • Christophe Lejeune (LREM) : Abstention
  • Barbara Bessot Ballot (LREM) : Abstention

 Territoire de Belfort

  • Ian Boucard (LR) : Pour
  • Michel Zumkeller (UDI-AGIR) : Abstention 

"Bouée de sauvetage"

Outre les interdictions de manifester pouvant être prises par les préfets, sous peine de six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende, il est également prévu la possibilité de fouilles pour trouver des "armes par destination", sur réquisition du procureur, et encore le principe du "casseur-payeur". La proposition de loi retournera au Sénat dès le 12 mars pour une deuxième lecture, le gouvernement, qui l'a reprise à son compte début janvier, souhaitant une adoption définitive rapide dans le contexte des manifestations récurrentes des "gilets jaunes".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui entend donner des gages à certains syndicats policiers, a répété mardi que ce n'est "pas une loi de la peur", "pas une loi de circonstance mais une loi de bon sens" à l'égard des "brutes" qui empêchent de manifester.

Hasard du calendrier, plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dans le même temps partout en France, à l'appel principalement de la CGT mais aussi pour la première fois avec la participation de "gilets jaunes".

La gauche a dénoncé un texte "inique" (PS), "anti-gilets jaunes" (PCF) et porteur d'une "dérive autoritaire", à l'unisson de certains syndicats et associations. Fustigeant "une loi scélérate", les Insoumis avaient cherché en vain la semaine dernière à obtenir l'interdiction des lanceurs de balles de défense, qui ont provoqué de nombreuses blessures graves.

Avec les interdictions préalables de manifester, "on se croit revenu sous le régime de Vichy", avait tonné la semaine dernière Charles de Courson, dont le groupe Libertés et territoires a voté majoritairement contre.

Le Rassemblement national s'est posé en "garant des libertés fondamentales" face à un texte jugé "fasciste".

La droite et UDI-Agir se sont très majoritairement prononcés pour, malgré la réécriture du texte de Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR qui entendait initialement répondre au phénomène des "black blocs" et juge la nouvelle version "acceptable".

Ce texte est pour la majorité "une bouée de sauvetage dans une forme de naufrage", "d'échec à rétablir l'ordre républicain", a néanmoins asséné Eric Ciotti.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

gilets jaunes

Les Gilets Jaunes de retour à Besançon

Ils sont toujours là et ils l’ont à nouveau chanté. Moins d’une semaine après le déconfinement, les Gilets Jaunes ont décidé de poursuivre leur mobilisation ce matin à Chalezeule et en début d’après-midi eu centre-ville de Besançon en soutien aux « premiers de corvée »

Entre 600 et 1.000 manifestants marchent pour le climat à Besançon. Des Gilets Jaunes aux Livres dans la Boucle

"appel à la mobilisation générale" • Entre 600 manifestants et 1.000 manifestants selon la CFDT étaient au rendre-vous de la marche d’Alternatiba ANV (action non violente) Cop 21 au départ du parc Micaud à Besançon. Direction la place Flore pour rejoindre les Gilets Jaunes avec un Die In (mourir sur place). La marche devrait rejoindre les Vaîtes vers 17h avec un village des alternatives en parallèle de la Guinguette des Vaîtes mais le rassemblement s’est scindé. Une centaine de gilets jaunes a décidé de se rendre au centre-ville pour rejoindre les « Livres dans le Boucle ». La majorité des marcheurs climatique se sont dirigés en direction des Vaites.

Départ de la présidente de l’UCB : “Un centre-ville ne fonctionne que s’il a des clients. C’est à nous de le faire vivre…”

Après un peu plus de deux ans passés à la tête de l’Union des Commerçants de Besançon (UCB), nous sommes revenus sur les temps forts de la présidence de Cécile Girardet ce mois de septembre 2019. Plus qu’un bilan, c’est aussi un «coup de gueule» que la présidente a souhaité pousser suite aux mobilisations des Gilets Jaunes…

Politique

Meeting de soutien à Raphaël Glucksmann :”L’Europe est à un moment où elle doit se réveiller” (P. Jouvet)

Le Parti socialiste du Doubs et Place publique Franche-Comté ont organisé une réunion publique lundi 22 avril 2024 à 19h00 salle Proudhon à Besançon afin de soutenir Raphaël Glucksmann, candidat PS aux élections européennes. Environ 130 personnes ont répondu présentes.

Le Mouvement Franche-Comté veut “stopper” la Pive

Dans un communiqué du 20 avril 2024 intitulé "Stop Pive !", le Mouvement Franche-Comté, représenté par son président Jean-Philippe Allenbach, qualifie le rapport moral et financier 2023 de l’association La Pive (monnaie locale) de "désastreux" et souhaite l’arrêt des subventions publiques qui lui sont allouées.

Il y a 80 ans, les femmes obtenaient le droit de vote : l’hommage d’Aline Chassagne à Besançon

Il y a 80 ans, le 21 avril 1944, les femmes obtenaient le droit de vote en France. Aline Chassagne, adjointe à la maire de Besançon en charge de la culture et du patrimoine historique, a rendu hommage, samedi matin rue Gisèle Halimi, à celles qui se sont battues pour avoir ce droit. Elle a également appelé à "retourner aux urnes".

Le Sénat adopte un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin à 20 ans d’inaction publique 

Le Sénat a adopté à l'unanimité, le 11 avril 2024, un plan de lutte contre le frelon asiatique qui met fin au désengagement de l’État en la matière et qui met à mal la filière apicole et les pollinisateurs sauvages. ”Une victoire importante et une avancée majeure, vingt ans après la détection de cette espèce sur le territoire national”, pour Jean-François Longeot, sénateur du Doubs. 

Haut Conseil des finances publiques : le gouvernement n’a “pas les moyens” de réaliser des baisses d’impôts sèches

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), a estimé mercredi 17 avril 2024 que le gouvernement "n'avait pas les moyens" au vu de l'état de ses finances publiques, de faire des "baisses d'impôts sèches", contrairement aux promesses de l'exécutif.

Élections européennes du 9 juin 2024 : modalités pour s’inscrire et voter

Le 9 juin 2024, les Français en âge de voter et les ressortissants d’un État-membre de l’Union européenne résidant en France seront appelés à voter pour l’élection des représentants de la France au Parlement européen. Comment s'inscrire sur les listes électorales et voter ?

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.7
couvert
le 25/04 à 6h00
Vent
1.82 m/s
Pression
1013 hPa
Humidité
95 %