Un Spasad pour que "la personne aidée soit au centre d'une prise en charge globale"

Publié le 13/10/2014 - 19:05
Mis à jour le 14/10/2014 - 12:09

La secrétaire d’Etat chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie, Laurence Rossignol, était en visite officielle dans le Doubs ce lundi 13 octobre 2014 dans le cadre de la Semaine bleue. Après avoir rencontré une personne âgée aidée par ses proches à Montferrand-le-Château, où la question des aidants est très présente, la secrétaire d’Etat, Claude Jeannerot, président du Conseil du département du Doubs ainsi que les représentants des associations ADMR, Soli’cités et Eliad ont signé une lettre d’intention d’expérimentation du service polyvalent d’aide et de soins à domicile (Spasad) à l’Hôtel du département.

Après une visite à Romain-La-Roche, Laurence Rossignol s'est rendue chez Lucienne, 78 ans. Malentendante et malvoyante, elle vit avec sa sœur, Denise, âgée de 81 ans qui en a d'habitude la charge mais qui est actuellement aux Tilleroyes après une fracture du col du fémur. Une "vraie" visite qui a permis à la famille d'échanger librement avec la secrétaire.

"Que se serait-il passé si nous n'avions pas été là ?"

Les 56 heures de présence par semaine d'une aide à domicile pour son handicap pris en charge par l'APA (Aide personnalisé à l'autonomie), en plus des soins à domicile deux fois par jours, ne sont pas suffisantes. C'est donc Charlotte, une autre sœur, et Jacqueline, une nièce qui s'occupe de Lucienne au jour le jour. "Il faut une présence 24h/24. Lucienne ne voit pas et n'entend pas. Il faut lui couper sa nourriture. Nous nous partageons les semaines de présence avec ma nièce." explique Charlotte. 

 La question des aidants est donc au cœur de la problématique de cette famille. "Comment se fait-il qu'il n'y ait pas eu de remontées auprès des services sociaux pour se préoccuper de l'état de Lucienne. Que se serait-il passé si nous n'avions pas été là ?" s'inquiète un membre de la famille. "Ne serait-il pas possible de prévoir une rémunération pour les gens qui passent du temps auprès des personnes âgées ?"

Un plan d'hébergement temporaire pour permettre aux famille de "souffler"

Claude Jeannerot, le président du Conseil Général du Doubs indique qu'un dispositif existe entre ses services et les structures en charge des personnes âgées pour "réviser le plan d'aide" en cas de besoin. Pour le Département, l'enveloppe allouée aux personnes âgées et de 70 millions d'euros. "C'est un poste de dépenses que nous revendiquons. Car les personnes âgées sont une chance pour notre société et notre territoire". 

La ministre renchérit en reconnaissant que le maintien à domicile repose sur les aidants et qui n'est possible "que dans le cadre d'une solidarité familiale". "C'est pour cette raison que nous avons prévu dans la loi un droit au répit. Une enveloppe de 500 euros par ans pour permettre de financer un plan d'hébergement temporaire pour permettre aux familles de souffler".

Sur la question de la rémunération des aidants, Laurence Rossignol explique que "l'État et les collectivités ont déjà un niveau de dépenses sociales très élevé" tout en soulignant que "même s'il est très difficile de prendre cette décision, il ne faut pas craindre de passer la main auprès des établissements spécialisés. Les Epad ne sont plus les mouroirs des années 60 que l'on a pu connaître

Une convention pour simplifier le travail de chacun et assurer le confort de la personne aidée

L'idée que porte Laurence Rossignol dans la loi sur le vieillissement (actuellement discuté au Parlement), le Conseil général du Doubs, ainsi que l'ADMR  25, Soli'cités et l'Eliad, est de "décloisonner et de permettre qu'une personne soit l'objet d'une prise en charge globale et que l'organisation autour de cette personne soit coordonnée par une infirmière coordinatrice".

Pour les aidants, il s'agira de "se tourner vers un seul interlocuteur". Pour la personne aidée, "ce sera plus confortable puisque chaque personne pourra transmettre les informations". Claude Jeannerot ajoute que "l'objectif est également de réduire le nombre de passages dans l'intimité de la personne aidée".  

Pour les professionnels, "il sera infiniment plus intéressant et performant dans le travail de pouvoir échanger avec d'autres professionnels."

  • Texte : Redac et Alexane
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : 40.000 sacs distribués dans les pharmacies pour alerter sur la conduite sous médicaments

VIDÉO • La nouvelle campagne de sécurité routière met l’accent sur la prévention des risques liés à la conduite après la consommation de médicaments. C’est dans ce cadre que la préfecture du Doubs a lancé vendredi 24 octobre à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes à Besançon, le début d’une campagne d’un mois prévoyant la distribution de 40.000 sacs de sensibilisation dans 40 pharmacies partenaires du département.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

Une entreprise bisontine cherche des financements pour lancer la phase d’essai d’un biomédicament contre la leucémie

À l’horizon 2030, Carla Biotherapeutics espère apporter un traitement aux 3.000 personnes entrant chaque année dans les critères du biomédicament développé contre la leucémie. Des patients pour lesquels aucune solution n’a fonctionné ou n’est plus envisagée. Un réel espoir pour la médecine qui a toutefois besoin d’un coup de pouce… Chacun est libre de participer à l’appel à financement dès 100 €.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.38
couvert
le 08/11 à 00h00
Vent
0.93 m/s
Pression
1013 hPa
Humidité
93 %