Jean-Louis Fousseret, le marcheur…

Publié le 26/04/2016 - 17:55
Mis à jour le 17/04/2019 - 15:22

Le maire de Besançon et vice-président de l’association des maires des grandes villes de France a décidé d’adhérer au mouvement politique « En Marche » récemment créé par le ministre de l’Économie. Selon lui, Emmanuel Macron incarne le renouveau politique dont la France a besoin. Pourquoi ce choix ? Jean-Louis Fousseret s’en explique

 ©
©

Proche de Fabius dans les années 80 puis plus récemment de Strauss-Kahn, le maire de Besançon estime qu'il est dans une continuité en apportant son soutien à Emmanuel Macron.

maCommune.info : est-ce que vous aussi, en rejoignant le mouvement "En marche", vous n'êtes pas satisfait de la gauche, comme l'a déclaré M. Macron ?

Jean-Louis Fousseret : Avant toute chose, je tiens à préciser que je suis de gauche. Je reste de gauche et je reste membre du Parti Socialiste. Maintenant, je pense que nous sommes arrivés à la fin d'un cycle et que les Français souhaitent un changement de discours politique. Nous sommes dans un contexte particulier. Ce sera demain le tripartisme avec la gauche, la droite et l'extrême droite. Il faut donc voir les choses différemment et écouter nos citoyens. C'est d'ailleurs tout le but de la "Grande Marche" des 100.000 dialogues, un grand audit pour savoir quelles sont les attentes des hommes et des femmes de ce pays.

Et puis, il faut constater que la parole politique de tout bord ne passe plus. C'est ce que je ressens lorsque je rencontre les gens.  Il faut faire bouger les lignes et le pense qu'Emmanuel Macron les fait bouger. Ce n'est pas renier ses valeurs que de dire qu'il faut travailler différemment, d'autant plus que ce n'est pas nouveau, ici à Besançon. Je rappelle qu'à l'époque de Jean Minjoz qui a dirigé la ville durant 24 ans, il y avait des gens qui étaient au MRP, des chrétiens de gauche plus proches du centre. Robert Schwint dans ses équipes avait des communistes et des gens qui étaient au centre. Moi-même, dans ma majorité, j'ai des gens issus par exemple de la société civile…

Ne craignez-vous justement pas de vous éloigner d'une partie de votre majorité située sur l'aile gauche ?

Je ne reproche pas à mes adjoints communistes d'avoir des attitudes anti gouvernementales comme ils l'ont fait. Je souhaite que l'on fasse la même chose avec moi. Je sépare deux choses : la gestion des affaires municipales et la politique nationale. Le plus important, c'est de mener une politique de gauche. C'est le cas de la ville de Besançon, mais c'est une politique non sectaire et qui écoute tout le monde, y compris la droite. Nous devrons demain, face au Front national, être en mesure de travailler beaucoup plus ensemble… 

Ne pensez-vous pas qu'Emmanuel Macron ne divise pas plus la gauche qu'il ne la rassemble ?

Et ne pensez-vous pas que les frondeurs qui, depuis deux ou trois ans, tapent en permanence sur le gouvernement, ils ne divisent pas plus qu'Emmanuel Macron qui lui a toujours dit qu'il restait au gouvernement et qu'il soutenait François Hollande ?

Être derrière Emmanuel Macron ne fait pas pour autant de moi un petit soldat et cela ne veut pas dire que je peux avoir des analyses qui me sont personnelles et qui peuvent être différentes. Je suis dans le dialogue, mais globalement c'est un homme jeune qui sait parler aux nouvelles générations. Il a été dans le monde de l'entreprise, car j'entends beaucoup de reproches par rapport à son passé de la part de gens qui n'ont fait que de vivre dans des cabinets ministériels. La vraie vie, c'est aussi d'aller dans les entreprises.

Qu'est-ce qui vous séduit chez Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron parle vrai et aujourd'hui, il faut rendre de la crédibilité au discours politique. Le gros problème des Français aujourd'hui c'est l'emploi. Les solutions proposées par Emmanuel Macron vont dans cette direction.

N'est-il pas aujourd'hui le moment de réagir et de proposer un autre discours qui puisse séduire les Français plus du tout convaincus par le discours traditionnel ?  N'est-il pas le moment de bâtir autre chose et de bâtir un dialogue grâce à son projet de co-construction (NDLR : La Grande marche : 100.000 "dialogues" en porte-à-porte d'ici le mois de juin) d'un projet pour la France ?

Ceci dit, je ne suis pas à l'inverse dans le Hollande Bashing. Emmanuel Macron, mais il n'est pas le seul, fait des propositions qui sont intéressantes. Dans la vie, il faut savoir s'engager. J'ai reçu de nombreux témoignages d'amitiés aujourd'hui, même de responsables politiques, même s'il n'en a qui n'osent pas franchir le pas tout de suite. Moi je dis ce que je pense et j'entends les gens… 

Vous l'avez rencontré ?

Oui je l'ai rencontré. Je l'ai eu au téléphone. Et je le rencontrerai encore, mais je ne suis pas son conseiller ! S'il me demande des choses, je lui répondrai volontiers. Ce que je constate c'est que sa démarche suscite de l'intérêt et pose aussi des questions. En 2002, on avait dit "il faut qu'on change". Je n'ai pas vu beaucoup de changement.  En 2012, ça va changer. En 2014, il faut que ça change, etc. Au moins, lui a le mérite de lancer le débat.

En adhérent au mouvement "En Marche", qu'allez-vous faire concrétement d'ici le mois de juin ? 

J'apporte mon soutien. Ce qu'il va se passer concrètement maintenant ? C'est trop tôt pour le dire. Je ne suis chef de file de rien du tout. J'aurai l'occasion de vous revoir pour en parler…

Suivre Emmanuel Macron, est-ce le signe d'ambition politique de votre part ?

 Pas du tout. Je n'ai aucune ambition politique, tout le monde le sait très bien. Je pense qu'aujourd'hui il faut faire la place aux jeunes. Il a 38 ans et incarne le renouveau. En revanche, si je peux mettre mon expérience au service de ses idées, je le ferai. 

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

fousseret macron

Remous autour de la création du groupe “LREM” au conseil municipal de Besançon

Le maire LREM de Besançon Jean-Louis Fousseret (ex PS) a annoncé la création d’un groupe de 13 conseillers lors du conseil municipal de Besançon. Suite aux débats parfois houleux du 14 septembre dernier, le conseiller LR Jacques Grosperrin réclame la démission du maire et attaque Éric Alauzet… qui répond ! Quant au Modem, il fait part de son incompréhension. Ambiance.

Vivez le conseil municipal de Besançon en direct…

Le conseil municipal de rentrée de la Ville de Besançon se tient ce jeudi 14 septembre 2017. Jean-Louis Fousseret doit annoncer  de la création d’un nouveau groupe LREM (La République En Marche), un de premiers en France au sein d’un conseil municipal. Une décision qui risque de faire grincer quelques dents et ne manquera pas de faire réagir l’opposition de l’ex-majorité plurielle.

Un nouveau groupe La République en Marche au sein du conseil municipal de Besançon…

Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon, a annoncé ce jeudi 14 septembre 2017 devant la presse, quelques heures avant le conseil municipal de la rentrée, qu’un groupe La République en Marche (LREM) s’est créé. Il s’agirait de l’un de premiers en France au sein d’un conseil municipal. 

Cre?ation d’un groupe « La Re?publique en Marche » au conseil municipal de Besanc?on from maCommune.info on Vimeo.

Présidentielle 2017 : la réaction de Jean-Louis Fousseret

A Besançon Emmanuel Macron arrive avec 77,81% des suffrages soit 33.348 voix. Une satisfaction pour Jean-Louis Fousseret. Le maire de Besançon est parti à Paris en fin de journée ce dimanche 7 mai 2017 pour fêter la victoire du « premier président de la Ve République issu d’un mouvement citoyen…« . Au lendemain de l’élection, Jean-Louis Fousseret revient sur une page de l’histoire qui se tourne.  

Politique

Grand Besançon Voix Commune, un collectif citoyen pour revitaliser la démocratie locale ?

À l’approche des élections municipales de 2026, un nouveau collectif se forme dans le Grand Besançon avec comme ambition de "remettre les habitantes et habitants au cœur des décisions locales." Sans étiquette politique, ce mouvement s’adresse à tous les citoyens désireux de comprendre, de s’exprimer ou de s’engager au sein des différentes communes de la métropole bisontine.

Municipale 2026 : une liste commune du PS et Place publique conduite par Jean-Sébastien Leuba

Dans un communiqué, le parti socialiste de Besançon et Place publique ont officiellement pris position en annonçant vouloir porter une liste commune conduite par Jean-Sébastien Leuba lors du 1er tour de l’élection municipale de 2026. Pas d’alliance avec la majorité actuelle donc qui a fait, elle, le choix "d’élargir l’alliance à La France Insoumise". 

Municipales 2026 : un collectif citoyen lance la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”

Le 1er juillet 2025, un nouveau collectif citoyen a annoncé le lancement officiel de la liste “Beure 2026 : construisons ensemble”, en vue de l'élections municipale de mars 2026. Portée par Bruno Lind, tête de liste, cette initiative souhaite proposer “une alternative fondée sur l’écoute, la proximité et la participation citoyenne” à l’échelle du village de Beure.

Grève des pharmacies : Géraldine Grangier s’oppose au projet de plafonnement des remises sur les médicaments génériques

À l’occasion de la journée nationale de mobilisation des pharmaciens, mardi 1er juillet 2025, la députée du Rassemblement national Géraldine Grangier a interpellé le gouvernement dans l’Hémicycle sur le projet de plafonnement des remises commerciales appliquées aux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Un projet qu’elle juge dangereux pour l’ensemble du réseau officinal français.

Les méthodes controversées de Jean-Sébastien Leuba, candidat du PS à la mairie de Besançon

À l’approche des élections municipales, une figure du paysage politique local fait de nouveau parler de lui, mais pas sur le devant de la scène. Jean-Sébastien Leuba, ancien adjoint au maire Jean-Louis Fousseret, nouveau premier fédéral du PS du Doubs et chef de file du PS pour l’élection municipale de Besançon, fait un retour sous les projecteurs en ayant été nommé candidat officiel à la mairie en 2026. Plusieurs témoins internes ou proches du Parti socialiste bisontin, ayant requis l’anonymat, dressent un portrait sévère de celui qu’ils accusent de manœuvres répétées et de gestion autoritaire.

Isabelle Saurat, déléguée interministérielle à l’accessibilité en visite à Besançon ce jeudi

La préfecture du Doubs vient d’annoncer la visite de la déléguée interministérielle à l’accessibilité, Isabelle Saurat, jeudi 3 juillet 2025. Elle se rendra dans un premier temps à Besançon, puis visitera trois établissements recevant du public à Serre-les-Sapins. 

À Besançon, le drapeau palestinien retiré après cinq jours à la demande du préfet

VIDÉO • Ce samedi 28 juin, la maire de Besançon, Anne Vignot, a procédé à la descente du drapeau palestinien qu’elle avait hissé cinq jours plus tôt sur l’esplanade des Droits de l’Homme. Cette décision fait suite à une requête du préfet du Doubs.

Bourgogne Franche-Comté : le Rassemblement national saisit la justice pour contester une subvention à Gaza

Le groupe Rassemblement National (RN) en Bourgogne Franche-Comté a annoncé ce vendredi 27 juin avoir déposé un recours devant le tribunal administratif de Dijon. Les élus entendent faire annuler une délibération du conseil régional octroyant une aide d’urgence de 100.000 euros à Médecins Sans Frontières pour ses actions à Gaza.

Appel citoyen à l’union de la gauche à Besançon : “plus de 1000 habitants” soutiennent Anne Vignot pour les municipales de 2026

Un millier d’habitant(e)s de Besançon ont lancé un appel public en faveur d’une union des forces de gauche et écologistes autour de la maire sortante, Anne Vignot, en vue des élections municipales de 2026. Le collectif appelle baptisé "Les 1000 uni.es et déterminé.es pour les municipales de Besançon" appelle à une mobilisation citoyenne pour éviter une victoire de la droite ou de l’extrême droite à l’échelle locale. 

FO réagit à la démission de Marie-Guite Dufay : un bilan jugé “néfaste pour les agents”

Une semaine après l’annonce du départ de Marie-Guite Dufay de la présidence de la Région Bourgogne-Franche-Comté dans un courrier le 20 juin 2025 Force ouvrière du Conseil régional de Franche-Comté réagit dans un communiqué. Si le syndicat dit ”respecter ce choix personnel”, il dresse également un bilan sévère de son action en tant qu’employeuse.

Retrait du drapeau palestinien à Besançon : les réactions des personnalités politiques et associatives locales

Mise à jour à 14h55 • La justice a ordonné jeudi 26 juin 2025, à la mairie écologiste de Besançon de retirer le drapeau palestinien qu'elle avait fait installer lundi sur le parvis de l'hôtel de ville. Une décision qui a profondément divisé et fait réagir des personnalités politiques locales.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 19.05
peu nuageux
le 04/07 à 03h00
Vent
1.25 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
90 %