La dénutrition, c'est quoi ? Focus sur cette pathologie avec Chloé Vuillemin

Publié le 27/11/2021 - 12:02
Mis à jour le 28/11/2021 - 22:05

Du 12 au 20 novembre s’est tenue la deuxième édition de la Semaine de la dénutrition : l’occasion de faire le point sur cette pathologie mal connue avec Chloé Vuillemin, diététicienne à Besançon.

 © anaterate/Pixabay
© anaterate/Pixabay

La dénutrition est une maladie silencieuse qui touche plus de 2 millions de personnes en France chaque année, notamment des personnes hospitalisées, des personnes âgées fragilisées et désormais également des personnes touchées par la Covid-19. Son dépistage et sa prise en charge représentent donc un véritable enjeu de santé publique.

Qu’est-ce que la dénutrition ?

La dénutrition est le résultat d’un déficit persistant d’apports nutritionnels par rapport aux besoins de l’organisme : concrètement, le corps ne reçoit pas assez de calories et de protéines par rapport à ce qu’il consomme. Les conséquences peuvent être graves : affaiblissement physique (perte de force, risque de chutes et de fractures), moins de résistance aux infections, baisse du moral (voire dépression), aggravation des maladies chroniques et de la dépendance.

Qui peut-elle toucher ?

Toutes les tranches d’âge sont concernées ! La dénutrition concerne tout particulièrement les personnes âgées (vivant à domicile ou en institution) et les personnes hospitalisées, mais pas seulement : les personnes en perte d’autonomie, celles souffrant d’une maladie chronique, d’un cancer, d’une maladie aigüe ou d’un Covid long, ainsi que celles ayant un traitement qui a un impact sur leur appétit (nausées, vomissements) et celles ayant du mal à mastiquer ou à avaler.

Attention aux idées reçues !

La dénutrition peut également toucher les personnes en surpoids ou en obésité, qui auraient perdu trop de masse musculaire.

Contrairement à cette idée très répandue, les personnes âgées n’ont pas moins besoin de manger que les adultes jeunes : elles ont au contraire besoin de davantage de protéines, donc d’augmenter la consommation d’aliments qui en contiennent : viande, poisson, œufs, produits laitiers, légumes secs.

La dénutrition peut également concerner les enfants : 10 % des enfants hospitalisés sont dénutris ! Le signe qui doit alerter est la stagnation voire la cassure de la courbe de croissance (enfant qui ne grossit ni ne grandit plus).

Quels signes doivent alerter ?

Chez les personnes à risque, certains signes doivent alerter, en particulier :

  • Frigo vide, restes alimentaires qui s’accumulent, signes que la personne mange moins ;
  • Prise de moins de 3 repas par jour ;
  • Perte récente d’au moins 3 kg ;
  • Vêtements qui flottent.

Comment agir ?

Si vous faites partie des personnes à risque, vous pouvez suivre ces quelques conseils.

Tout d’abord, alimentez-vous correctement au quotidien : mangez suffisamment (3 repas par jour et éventuellement un goûter) ; mangez des aliments riches en protéines tous les jours (viande, poisson, œufs, produits laitiers, légumes secs) ; rehaussez le goût des aliments avec des épices et des aromates pour stimuler votre appétit ; mangez ce que vous aimez !

Également, pesez-vous régulièrement (une fois par semaine) : si vous perdez 3 kg ou plus, parlez-en à votre médecin.

Gardez au maximum une activité physique régulière, pour maintenir votre masse musculaire : marchez, jardinez, allez promener votre chien, etc.

Enfin, veillez à avoir une bonne hygiène bucco-dentaire, pour pouvoir vous alimenter correctement : consultez votre dentiste 1 à 2 fois par an.

Si vous constatez des signes d’alerte, parlez-en à votre médecin qui vous orientera auprès d’un.e diététicien.ne, qui vous accompagnera et vous aidera à trouver des solutions adaptées à votre situation.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : 40.000 sacs distribués dans les pharmacies pour alerter sur la conduite sous médicaments

VIDÉO • La nouvelle campagne de sécurité routière met l’accent sur la prévention des risques liés à la conduite après la consommation de médicaments. C’est dans ce cadre que la préfecture du Doubs a lancé vendredi 24 octobre à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes à Besançon, le début d’une campagne d’un mois prévoyant la distribution de 40.000 sacs de sensibilisation dans 40 pharmacies partenaires du département.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

Une entreprise bisontine cherche des financements pour lancer la phase d’essai d’un biomédicament contre la leucémie

À l’horizon 2030, Carla Biotherapeutics espère apporter un traitement aux 3.000 personnes entrant chaque année dans les critères du biomédicament développé contre la leucémie. Des patients pour lesquels aucune solution n’a fonctionné ou n’est plus envisagée. Un réel espoir pour la médecine qui a toutefois besoin d’un coup de pouce… Chacun est libre de participer à l’appel à financement dès 100 €.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.44
nuageux
le 07/11 à 15h00
Vent
1.1 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
59 %