Les troubles des conduites alimentaires : si on en parlait ?

Publié le 22/05/2021 - 10:15
Mis à jour le 21/05/2021 - 10:58

Le 2 juin 2021 se tiendra la Journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA), organisée en France pour la première fois. Chloé Vuillemin, diététicienne à Besançon, souhaite sensibiliser le public à ces types de troubles et donne des conseils…

Qu’est-ce qu’un TCA ?

Les troubles de la conduite alimentaire sont des perturbations graves du comportement alimentaire, ayant des répercussions délétères sur la santé physique et psychique des personnes qui en souffrent. Ce sont des affections complexes qui peuvent prendre plusieurs formes ; les plus connues sont l’anorexie mentale (restriction alimentaire permanente), la boulimie (crises incontrôlables où de grandes quantités de nourriture sont ingérées, suivies de tentatives pour contrôler le poids) et l’hyperphagie boulimique (crises de boulimie sans tentatives de contrôle du poids). Les TCA concernent près d’un million de personnes en France, dont la moitié ne sont pas dépistées, et n’ont donc pas accès aux soins. Ils concernent davantage les filles et les jeunes femmes, même si les hommes peuvent également en souffrir.

Quels signes doivent alerter ?

Tout commence souvent par un régime qui fonctionne bien… Et même trop bien.

L’anorexie mentale débute bien souvent à l’adolescence, ou chez des personnes jeunes. On retrouve la plupart du temps des épisodes d’anorexie, pouvant être passés inaperçus, précédant l’arrivée du trouble boulimique ; d’où l’intérêt de pouvoir intervenir rapidement, d’autant plus que le pronostic est meilleur quand le délai entre les premiers symptômes et le début des soins est court.

Un TCA n’est pas forcément visible : toutes les personnes ayant un corps en dehors de la norme (jugé trop gros ou trop maigre) ne souffrent pas de TCA, de même que le corps des personnes malades peut tout à fait être « dans la norme ».

Une jeune femme qui présente une perte de poids rapide, des changements brutaux du comportement alimentaire, une aménorrhée (arrêt des menstruations), une préoccupation excessive à propos de l’image de son corps, de l’alimentation ou de la nutrition (intérêt poussé pour les aliments « ne faisant pas grossir », pensées envahissantes concernant les calories), une peur intense de grossir, une perturbation de l’image corporelle ou une mauvaise estime de soi sont autant de signes qui doivent nous mettre sur la piste d’un TCA. Les vomissements provoqués, les régimes stricts suivis à la lettre, l’instauration d’une activité physique intense ou l’utilisation de médicaments tels que diurétiques ou laxatifs (comportements appelés « compensatoires » car visant à compenser les apports caloriques jugés trop élevés) sont signes d’un trouble qui s’installe. Plus la personne qui en souffre est jeune, plus l’entourage a un rôle primordial dans le repérage et l’accompagnement des TCA.

©

Comment agir ?

Les conséquences psychiques et organiques peuvent être graves : n’attendez pas avant de débuter un accompagnement. Plusieurs types de professionnel.les de santé peuvent vous aider : médecins, pédiatres, diététicien.nes, psychologues, psychiatres, etc. La ligne téléphonique « Anorexie boulimie info écoute » (0810 037 037) peut vous être utile.

Pour faire écho à mon article du mois dernier, je me permets une nouvelle mise en garde contre les régimes restrictifs. La pratique des régimes amaigrissants est à l’origine de phases de perte de contrôle alimentaire ; cette alternance restrictions / « craquages » entraîne une prise de poids, qui donne envie de suivre un nouveau régime amaigrissant… Et nous voilà en plein cercle vicieux. Pour faire simple : plus il y a de restrictions, plus il y a de craquages. Quand on se retrouve en présence d’un TCA, la priorité est l’accompagnement de ce trouble, avant celui du surpoids.

Infos +

Les troubles des conduites alimentaires sont en hausse depuis le premier confinement ; c’est dans ce contexte que se tiendra cette journée de sensibilisation. Des évènements sont organisés dans toute la France ; pour les franc-comtois.es ne pouvant pas se déplacer, il est possible de suivre des visioconférences, en s’inscrivant via le site www.journeemondialetca.fr.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Pénuries de médicaments : l’UFC-Que Choisir de Doubs-Belfort tire la sonnette d’alarme

Paracétamol introuvable, antibiotiques en rupture, traitements vitaux retardés : les pénuries de médicaments, autrefois exceptionnelles, sont devenues une réalité quotidienne en France. En Franche-Comté comme ailleurs, les patients et les professionnels de santé se heurtent à ces manques, aux conséquences parfois lourdes. Pour comprendre l’ampleur du problème et envisager des pistes de solutions, nous avons interrogé Jean-Pierre Courtejaire, administrateur de l'UFC Que Choisir Doubs-Territoire de Belfort. L’association de défense des consommateurs dresse un constat sans appel et avance plusieurs recommandations pour garantir l’accès de tous aux médicaments essentiels.

Les conseils d’automne d’Anne Sallé #1 : Bouger pour libérer : que veut votre corps ?

NO STRESS • En prévision de l'automne, notre coach bien-être Anne Sallé vous propose une série de conseils "no stress" pour vous aider à passer le cap du changement de saison. Au programme : bouger, respirer, mieux s'écouter... 

Une journée d’information sur les cancers pédiatriques le 10 septembre au CHU de Besançon

Dans le cadre de l’opération nationale "Septembre en Or", une journée d’information consacrée aux cancers de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte se tiendra mercredi 10 septembre 2025  dans le hall de l’hôpital Jean-Minjoz, à Besançon.

Vernis semi-permanents : une substance toxique interdite depuis le 1er septembre

Depuis le 1er septembre 2025, les professionnels de l’esthétique ne peuvent plus utiliser une substance présente dans certains produits cosmétiques pour ongles, jugée toxique pour la reproduction. Il s’agit de l’oxyde de diphényl triméthylbenzoyl phosphine. Explications.

Bronchiolite du nourrisson : la campagne de prévention 2025-2026 est lancée

Chaque hiver, environ 30 % des nouveau-nés et nourrissons sont touchés par la bronchiolite, une infection respiratoire majoritairement bénigne mais pouvant entraîner des complications graves chez les plus jeunes. "C’est l’une des premières causes d’hospitalisation des enfants de moins d’un an pendant la saison hivernale", rappelle le ministère de la Santé.

Solidaires 25 appelle à la grève le 10 septembre à Besançon

Dans le cadre d’une journée de mobilisation syndicale nationale, un appel à la grève est relayé par Solidaire 25 le 10 septembre 2025. Une assemblée générale est organisée dès à 8h00 à la faculté de Lettres, rue Mégevand de Besançon, avant de "partir en action"...

Le Pr Norbert Ifrah attendu à Besançon pour une visite à l’Institut régional fédératif du cancer de Franche-Comté

Le président de l’Institut national du cancer (INCa), le professeur Norbert Ifrah, sera en visite ce jeudi 4 septembre à l’Institut régional fédératif du cancer (IRFC) de Franche-Comté à Besançon. Cette journée sera l’occasion de présenter les actions et résultats de l’IRFC, les perspectives 2025-2030, ainsi que les coopérations en cours avec les établissements membres du groupement.

Des objectifs réalisables pour réussir sa rentrée avec Valentine Caput

Qui dit rentrée, dit parfois nouvelle motivation et donc nouvelles résolutions. Notre diététicienne, Valentine Caput, nous donne quelques conseils pour se fixer des objectifs raisonnables pour nous permettre de tenir les objectifs de la rentrée... tout au long de l'année ! 

Une nouvelle filière de manipulateur en radiologie médicale dès la rentrée à l’IFMS de Montbéliard

À compter du 2 septembre 2025, une nouvelle filière de manipulateur en électroradiologie médicale (DEME) ouvre au sein de l'Institut de Formation aux Métiers de la Santé (IFMS) de Montbéliard et accueillera 20 étudiants issus de Parcoursup, apprend-on dans un communiqué de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

Finances, activité en hausse et fusion, le CHU de Besançon passe en revue l’année écoulée

Le directeur général du CHU de Besançon Thierry Gamond-Rius et le professeur Samuel Limat, président de la commission médicale d’établissement, ont tiré le bilan de l’année écoulée et évoqué les projets en cours lors d’une conférence de presse mercredi 27 août 2025 à Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.03C°
ciel dégagé
le 18/09 à 03h00
Vent
1 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
85 %