Pandémie : l'appel de l'OMS à un "déconfinement lent"

Publié le 14/04/2020 - 14:02
Mis à jour le 14/04/2020 - 15:06

Tour de planète • La pandémie de coronavirus continue de sévir dans le monde, mais certains des pays les plus touchés entrevoient une lueur d’espoir: après l’Espagne, où « l’hibernation » économique a pris fin, la France a fixé au 11 mai la date du début du déconfinement, et l’idée que « le pire est passé » fait aussi son chemin aux États-Unis. Dans le même temps, l »Organisation mondiale de la Santé met en garde les pays qui commencent à évoquer un déconfinement, et appelle à un déconfinement « lent« 

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"Nous savons que le covid-19 se répand rapidement et nous savons qu’il est mortel : 10 fois plus que le virus responsable de la pandémie de grippe de 2009", a déclaré lundi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence virtuelle depuis Genève. "Au final, la mise au point et la distribution d’un vaccin sûr et efficace vont être nécessaires pour interrompre totalement la transmission", a-t-il souligné.

Lueur d'espoir dans certains des pays les plus touchés

Des responsables soulignent toutefois les dangers de procédures de déconfinement trop rapides. "L'ère de la mondialisation signifie que le risque de réintroduction et de résurgence de Covid-19 va continuer", a ainsi averti le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En Italie, où le confinement et l'arrêt quasi total de l'activité économique imposé depuis plus d'un mois a été prolongé jusqu'au 3 mai, quelques commerces, comme les librairies ou les laveries, sont autorisés à rouvrir mardi dans certaines régions. Mais cet allègement, annoncé le 10 avril par le chef du gouvernement Giuseppe Conte, reste marginal.

L'Autriche, elle, va rouvrir mardi ses petits commerces, estimant avoir suffisamment "aplati" sa courbe des infections.

Lundi, la France, un des pays les plus durement frappés par l'épidémie, a prolongé d'un mois son confinement. Mais le président Emmanuel Macron a aussi esquissé la levée des restrictions et une réouverture des écoles.

"L'épidémie commence à marquer le pas", a assuré M. Macron dans une allocution télévisée, annonçant que le 11 mai sonnerait le début du déconfinement partiel de la France, où le Covid-19 a fait près de 15.000 morts.

Sortie progressive en France

Mais ce sera une sortie progressive: si les écoles doivent rouvrir peu à peu à partir du 11 mai, les bars, restaurants ou cinémas resteront fermés jusqu'à nouvel ordre, tout comme les frontières avec les pays non-européens.

Lors de ce début de déconfinement en France, toute personne présentant des symptômes sera testée et, si elle est positive, mise en quarantaine.

Le masque de protection "pourrait devenir systématique" dans "certaines situations" comme les transports en commun, a déclaré M. Macron, qui a reconnu que la France était "à l'évidence mal préparée" pour faire face à une telle pandémie.

Aux États-Unis, "le pire est passé" dans l'État de New York, a déclaré le gouverneur Andrew Cuomo, bien que l'Etat ait franchi lundi la barre des 10.000 morts. "Nous sommes en train de contrôler la propagation" du virus, a-t-il estimé.

"Le pire est passé si nous continuons à être intelligents" et à suivre les mesures de confinement, a néanmoins précisé le gouverneur. "Si nous faisons quelque chose de stupide, vous verrez ces chiffres remonter dès demain", a-t-il averti.

Andrew Cuomo commence à envisager avec prudence l'après-confinement, qui prévoira dans un premier temps "le redémarrage de certaines activités, en maîtrisant un fragile équilibre".

Dans l'ensemble de la première puissance mondiale, la décision de "rouvrir" l'économie sera cruciale - "la plus importante de ma vie", martèle le président Donald Trump.

"Rouvrir" l'économie américaine

"Nous sommes très près d'achever un plan pour ouvrir notre pays", a déclaré lundi M. Trump, qui a évoqué "un plateau" de l'épidémie. "Nous voulons ouvrir notre pays et revenir à une vie normale".

Son conseiller scientifique Anthony Fauci a estimé que l'économie pourrait redémarrer graduellement en mai grâce à un début d'amélioration des principaux indicateurs de la propagation.

Les gouvernements du monde entier planchent sur la stratégie de reprise de l'activité, qui sera forcément graduelle pour éviter une deuxième vague plus mortelle encore que la première.

Certains pays moins touchés, comme l'Autriche, ont déjà déclenché leur plan de sortie de crise. Mais aucun parmi les plus endeuillés, comme les États-Unis (plus de 23.500 morts), l'Italie (plus de 20.000), l'Espagne (plus de 17.000) ou le Royaume-Uni (plus de 11.000), n'avait encore donné, comme l'a fait la France, une date précise pour la fin des restrictions les plus draconiennes.

Car dans l'immédiat, l'heure est encore au confinement. Comme Paris, et après Rome ou Madrid, Londres envisage de le prolonger.

Les "mesures actuellement en vigueur" ne devraient pas être levées immédiatement, le pays n'ayant "toujours pas passé le pic" de l'épidémie, a annoncé lundi le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, qui dirige provisoirement le gouvernement en l'absence de Boris Johnson.

Ce dernier, contaminé par le Covid-19, était en convalescence dans la résidence de campagne des Premiers ministres, dans le nord-ouest du pays, après s'en être sorti de justesse.

Fin de l'"hibernation" en Espagne

En Espagne, malgré la poursuite du confinement, le gouvernement a autorisé les travailleurs, sous conditions strictes, à reprendre le chemin des usines et des chantiers, après deux semaines d'"hibernation" de toutes les activités économiques non essentielles.

Pour tenter de relancer une économie fragile tout en évitant un rebond des contagions, des policiers et des volontaires ont distribué, dans les métros et les gares, dix millions de masques.

Ces reprises très limitées sont permises par les nouvelles sanitaires qui s'améliorent malgré la litanie des décès égrenée chaque jour sur la planète, qui a enregistré plus de 117.000 morts depuis l'apparition du coronavirus en décembre en Chine.

En Allemagne, l'Académie nationale des sciences Leopoldina, dont les avis sont très suivis par les autorités, a aussi prôné lundi un retour "par étapes" à la normale.

En Italie ou en Espagne, les bilans quotidiens sont un peu moins lourds, et dans plusieurs pays, comme en France, le nombre de patients en réanimation à l'hôpital diminue lentement.

Aux États-Unis, un certain ralentissement est aussi constaté, même si on déplore toujours plus de 1.000 décès par jour (plus de 1.500 en 24 heures ont été enregistrés lundi).

En Inde, le Premier ministre indien Narendra Modi prononcera mardi une allocution télévisée à la nation, ont indiqué lundi ses services. Il devrait annoncer une extension du confinement du 1,3 milliard d'Indiens.

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