Risque nucléaire : pourquoi des comprimés d’iode ?

Publié le 09/03/2022 - 10:06
Mis à jour le 09/03/2022 - 07:12

Pour parer tout danger nucléaire, la France va envoyer en Ukraine « 2,5 millions de doses d’iode« . Dans plusieurs pays européens, des habitants se ruent sur ces comprimés, destinés à prévenir un cancer de la thyroïde en cas d’émissions radioactives.

 © PXB CC0
© PXB CC0

Qu'est ce que c'est que l'iode (ou iodure de potassium) ?

L’iode stable est un oligo-élément naturel absolument nécessaire à la santé. Il entre dans la composition d’hormones fabriquées par la glande thyroïde, située sur le devant du cou, qui fixe l’iode inhalé ou ingéré.

A quoi sert la prise d'iode en cas d'accident nucléaire ?

Les comprimés d’iode stable, c’est-à-dire non radioactif, protègent la glande thyroïde contre une contamination radioactive. Un accident grave dans une installation nucléaire peut entraîner le rejet dans l’atmosphère d’iode radioactif. Inhalé ou ingéré par la consommation d’aliments contaminés, ce radioélément contribue à l’irradiation de la population, lui faisant courir un risque accru de cancer de la thyroïde. L’accident du réacteur nucléaire de Tchernobyl en 1986 a causé un important rejet dans l’environnement d’iode 131 et d’iode radioactif à courte durée de vie. Un taux plus élevé de cancer de la thyroïde a été observé chez les personnes vivant dans les zones contaminées du Bélarusse, de l’Ukraine et de la partie occidentale de la Fédération de Russie. Pour éviter que la thyroïde ne fixe l’iode radioactif, une prise d’iode stable constitue un moyen de prévention pour protéger la santé des populations exposées. Saturée d’iode stable, comme une éponge, la glande thyroïde n’est plus capable de fixer l’iode radioactif. Il pourra, dès lors, être rapidement et naturellement éliminé par les urines.

L'iode stable protège-t-il de tous les dangers lors d'une exposition accidentelle à la radioactivité ?

"L’iode protège un seul organe, la thyroïde", a observé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) auprès de l’AFP, rappelant que la première protection en cas d’accident nucléaire est de se mettre à l’abri, dans un bâtiment en dur. Le médicament ne protège pas contre d’autres éléments radioactifs comme le césium 134 ou 137. Attention aussi à respecter les délais d’ingestion.

Les comprimés d’iodure de potassium ne constituent ni un vaccin radio protecteur ni un traitement permanent. Les comprimés d’iode stable doivent être administrés idéalement une heure avant l’exposition à la radioactivité, et au plus tard dans les 6 à 12 heures qui suivent. L’efficacité est forte si la prise est réalisée dans les 2 heures avant le début des rejets d’iode radioactif ; elle est de 50% si la prise est réalisée 6 heures après le début des rejets. Plus tard, au-delà de 24h, leurs effets secondaires sont plus graves que les bénéfices attendus. Les comprimés d’iode peuvent être avalés avec un verre d’eau ou dissous dans une boisson. Ils sont en particulier recommandés aux personnes dont la thyroïde est la plus sensible vis-à-vis du risque de contamination : femmes enceintes (foetus), bébés, enfants et jeunes. Mais "cela ne sert à rien de prendre des comprimés d’iode préventivement : non seulement c’est inutile, mais cela peut provoquer des effets indésirables, ou des allergies", a souligné l’ASN auprès de l’AFP. Un apport excessif peut en effet entraîner des dysfonctionnements de la thyroïde mais également certains effets secondaires cardiaques ou rénaux.

La semaine dernière, les médecins croates ont tiré la sonnette d’alarme sur les dangers liés à la prise incontrôlée de cachets d’iode. Inquiets face au risque d’une attaque nucléaire russe, des Belges se ruent aussi sur les comprimés d’iode, malgré les mises en garde.

Comment s'en procurer ?

Les comprimés d’iode doivent être administrés à bon escient, en situation accidentelle et uniquement sur instruction des autorités. Ils ne sont pas distribués aux clients d’une pharmacie sur simple demande. En France, cinq campagnes de distribution de comprimés d’iode stable ont été organisées par les pouvoirs publics depuis 1997 dans les communes situées dans un rayon de 20 kilomètres notamment autour des 19 sites nucléaires d’EDF en cas de rejet radioactif accidentel. Au-delà de ce rayon, des stocks départementaux, gérés par les préfets, pourraient être acheminés si nécessaire, selon l’ASN. Les comprimés ont une validité de sept ans, ce qui nécessite de les remplacer régulièrement.

AFP (Isabelle CORTES et Isabelle TOURNE)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Don du sang : les réserves fragilisées par les fêtes de fin d’année

"Et si, cette année, le plus beau cadeau n’était pas sous un sapin ?" C’est par cette question que l’Établissement français du sang interpelle pour rappeler "que le plus beau des cadeaux c’est de donner" son sang surtout dans une période comme celles des fêtes de fin d’année où "la mobilisation est plus que jamais nécessaire". 

16 structures labellisées “France Santé” en Haute-Saône

Sous la conduite du préfet de la Haute-Saône et de l’agence régionale de santé, et en partenariat avec le conseil départemental et les acteurs locaux, seize structures ont été labellisées France Santé en Haute-Saône. Il s’agit d’une offre de soins de proximité rapide, lisible et équitable, apprend-on dans un communiqué de la préfecture le 23 décembre 2025. 

En France, la grippe s’invite aux fêtes de d’année

L’activité des infections respiratoires aiguës (IRA) a connu une nette augmentation en France durant la semaine 50, comprise entre le 8 et le 14 décembre 2025, selon le dernier bulletin national de Santé publique France. Cette hausse concerne l’ensemble des classes d’âge et est principalement portée par la circulation des virus grippaux.Dans ce contexte, les autorités sanitaires alertent sur un risque accru de recours aux soins dans les semaines à venir et rappellent l’importance des mesures de prévention à l’approche des fêtes de fin d’année.

Plus de 100 structures labellisées “France santé” en Bourgogne-Franche-Comté : quelles sont les promesses ?

Le réseau "France santé", destiné à renforcer l’accès aux soins de proximité sur l’ensemble du territoire, est désormais opérationnel en Bourgogne-Franche-Comté. À l’issue d’une première phase de labellisation, plus de 100 structures de santé ont obtenu le label à l’échelle régionale, a-t-on appris dans un communiqué du 19 décembre 2025.

Fêtes de fin d’année : l’ARS appelle à la vigilance face aux épidémies hivernales

À l’approche des rassemblements de fin d’année, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté appelle à une vigilance accrue face aux épidémies hivernales. L’agence rappelle "l’importance de la mobilisation générale contre toutes les infections respiratoires aiguës : gestes barrières et vaccination", soulignant la nécessité de protéger l’ensemble de la population, et en particulier les personnes les plus fragiles.

L’ARS BFC et l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé renforcent leur collaboration

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont officialisé le 16 décembre 2025 un cadre commun de collaboration à Dijon, en marge d’une journée d’échange. A l’ordre du jour ? bon usage du médicament, impact environnemental, innovation et recherche…

Un nouveau centre médico-psychologique installé à Besançon

VIDEO • Ouvert depuis le mois de septembre 2025, le centre médico-psychologique Jules Verne située rue Gisèle Halimi dans le quartier du pôle Viotte à Besançon, a officiellement été inauguré ce 17 décembre. L’occasion de rencontrer les différents acteurs du centre et de découvrir leurs nouveaux locaux.

Haute-Saône : fermeture administrative pour le restaurant Frety’s Food à Fretigney-et-Velloreille

Le service de la protection sanitaire des consommateurs de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) a procédé, vendredi 5 décembre 2025, à un contrôle sanitaire du restaurant rapide Frety’s Food, situé à Fretigney-et-Velloreille.

Une équipe dijonnaise met au jour un nouveau mécanisme impliqué dans les troubles du neurodéveloppement

Une avancée scientifique majeure a été annoncée ce jeudi 11 décembre par l’Université Bourgogne Europe. Les chercheurs de l’équipe GAD (Genetics of rAre Diseases) du laboratoire CTM, Unité Mixte de Recherche 1231 associant l’Université Bourgogne Europe et l’INSERM, ont identifié un mécanisme inédit impliqué dans certaines formes de troubles du neurodéveloppement. Ces travaux sont menés sous la direction du Professeur Antonio Vitobello, spécialiste en génétique médicale.

Cas groupés de légionellose à Port-sur-Saône : une source possible de contamination identifiée

Les autorités sanitaires poursuivent leurs investigations après l’identification d’une source possible de contamination liée à un épisode de légionellose ayant touché Port-sur-Saône entre août et septembre derniers, apprend-on dans un communiqué de l'ARS Bourgogne Franche-Comté ce jeudi 11 décembre.

Objectif fêtes : se préparer sans stress et arriver à Noël sans redouter la dinde

Conseils nutrition • Les fêtes de fin d'année sont rarement l'occasion rêvée pour garder la ligne. Mais notre diététicienne Valentine Caput vous livre quelques conseils pour aborder les fêtes de fin d'année avec sérénité en mettant en place de bonnes habitudes. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.64
ciel dégagé
le 28/12 à 12h00
Vent
2.89 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
76 %